En bref

Des nouvelles de nos labos

Des nouvelles de nos labos

Un consortium pour la recherche dans les îles Éparses

L’université de La Réunion est signataire, depuis août 2017, de l’accord cadre du consortium de recherche dans les îles Éparses. Ce consortium coordonné par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) réunit le CNRS, l’IRD, l’IFREMER, l’Office français de la Biodiversité, l’université de La Réunion et le centre universitaire de Mayotte. Il a pour but de soutenir la recherche scientifique dans les îles Éparses, site de référence dans le sud-ouest de l’océan Indien. Les membres de ce consortium animent un comité de pilotage sous l’égide de la préfète des TAAF. Ils désignent les experts du comité scientifique chargé d’évaluer les projets candidats et apportent une contribution financière et matérielle, notamment par la mobilisation du Marion Dufresne.

Le consortium a identifié des axes de recherche prioritaires et a lancé un appel à projets 2017-2020. Parmi les 14 projets sélectionnés, 9 sont menés dans le cadre d’une collaboration internationale. La capitalisation et la valorisation des résultats des travaux menés dans le cadre de l’appel à projet du consortium font partie des objectifs de ce dernier. Les missions sont en cours d’achèvement et la communication autour de leurs résultats débutera début 2021.

Parmi les grandes institutions de recherche ayant répondu à cet appel à projets 2017-2020, l’université de La Réunion est la mieux dotée puisque 5 projets de recherche issus de ses unités mixtes de recherche ont été retenus : 

  • CLIMATE EPARSES “Reconstructing recent and historical marine climate change of the Eparses Islands from coral core geochemistry”, UMR Entropie
  • ECOMIE “Ecologie et Conservation des Oiseaux Marins des îles Éparses”, UMR Entropie
  • HOLIEPOP “Holothuries des îles Éparses : distribution spatiales, abondances et diversité génétique des populations”, UMR Entropie
  • IOGA4MET-EI “Indian Ocean GNSS Application For Meteorology - Eparses Islands”, UMR LACy
  • SPILE “Structure des communautés et transmission des parasites dans les îles Éparses”, UMR PIMIT

Contact :
Pr. Gilles Lajoie, président du conseil académique
représentant de l’UR au sein du COPIL du Consortium de recherche sur les Îles Éparses

Une vitrine pour nos laboratoires

Le projet “Plug in Labs Université de La Réunion” est né de la volonté de recenser et mettre en avant les compétences des laboratoires de l’université. Il fait suite à une recherche et une comparaison avec des outils existants, puis d’un sondage auprès de la communauté scientifique.

L'outil se présente comme un site offrant un moteur de recherche des compétences des laboratoires et s’appuie sur une base de données qui peut être mise à jour en temps réel. Ce portail unique permettra, grâce à une recherche par thématiques ou mots-clés, d’obtenir une liste précise des expertises, équipements et offres de services des 22 laboratoires de notre université. La mise en relation avec des acteurs socio-économiques, locaux ou nationaux, mais aussi avec d’autres laboratoires sera ainsi facilitée.

Lancé par l’université Bretagne-Loire et Bretagne Développement Innovation, “Plug in Labs” est aujourd’hui l’outil d’un réseau d’universités, (neuf au total) qui ont fait le choix de valoriser leurs laboratoires grâce à cette plateforme (ex-COMUE Bretagne-Loire, universités Paris-Saclay et de Lorraine).

“Plug in Labs Université de La Réunion”, actuellement en cours de construction avec les référents des laboratoires et la direction des systèmes d’information de l’Université, devrait être mis en ligne avant la fin de l’année 2020.

 

Contact :
Service partenariats et valorisation

Projet PEPS : relever le défi du photovoltaïque

La production d’électricité sur une petite île comme La Réunion est un défi, car il n’est pas possible, en cas de manque de puissance, de se dépanner auprès du pays voisin. L’énergie solaire est plébiscitée depuis plusieurs années maintenant, mais elle présente le défaut de ne pouvoir être continue et sa production est impactée par les aléas météorologiques… ou la tombée de la nuit. 

Le projet PEPS (production électrique photovoltaïque et stockage à La Réunion) mené par EDF et le laboratoire Physique et ingénierie mathématiques pour l’énergie, l’environnement et le bâtiment (PIMENT) à l’initiative de la Région Réunion avait pour objectif d’apporter des éléments d’aide à la décision sur les scénarios à privilégier pour développer le parc photovoltaïque. Ce projet a fait l’objet d’une restitution début mars. S’appuyant sur des études déjà réalisées et les complétant par de nombreuses autres, le laboratoire PIMENT a ainsi apporté des éléments de réponse sur l’impact de la répartition spatiale des centrales sur la production et sur le dimensionnement de stockage optimal pour compenser les baisses rapides de la production. Il a également étendu sa réflexion à la quantification économique (coût de production du kilowatt-heure) d’une conversion à majorité d’origine photovoltaïque de la production locale à l’horizon 2050.
 

Contact :
Mathieu David, directeur
Laboratoire PIMENT (Physique et ingénierie mathématiques pour l’énergie, l’environnement et le bâtiment)

Chantalia conandae : de l'océan Indien au Brésil

Si Chantalia conandae vit dans les eaux brésiliennes, c’est à une chercheuse reconnue par ses pairs et ayant largement contribué au développement de la biologie marine à l’Université de La Réunion qu’elle doit son nom.

Chantal Conand est arrivée en 1993 sur le campus du Moufia où elle a enseigné et mené des recherches pendant 10 ans, dirigeant aussi le laboratoire d’écologie marine, Ecomar. Elle a impulsé l’adhésion de l’université au réseau WIOMSA (Western Indian Ocean Marine Science Association) et porté le projet du pôle mer, associant notamment l’IRD et l’IFREMER et structurant la recherche marine du territoire.

Professeur émérite de 2003 à 2019, elle continue à publier régulièrement et à collaborer avec ses collègues de par le monde, notamment sur les holothuries. C’est en hommage à sa contribution à la connaissance de ces invertébrés marins - plus connus sous le nom de concombres ou bêches de mer - que Luciana Martins et Camilla Souto ont donné son nom à une espèce et un genre de cette holothurie.

Chantalia conandae est un spécimen vermiforme qui atteint au maximum 5 centimètres à l’âge adulte, répertorié dans l’océan Atlantique au Brésil. Ce concombre de mer est le troisième echinoderme dont le nom est liée à Chantal Conand. En effet, deux espèces d’étoiles de mer (de l’ordre des échinodermes comme les concombres de mer ou les oursins), Aquilonastra conandae et Aquilonastra chantalae, observées respectivement à La Réunion et à Europa ont été baptisées en hommage à la biologiste. Mais c’est la première fois que son nom est donné à la fois à un genre et à une espèce. 

 

Références :
Luciana Martins (musée de zoologie de l’université de São Paulo) et Camilla Souto (muséum de paléontologie de l’université de Californie )
Taxonomy of the Brazilian Apodida (Holothuroidea), with the description of two new genera, Marine Biology Research,‎ 2020

Une île comorienne volcaniquement active
Une équipe de géologues composée de Laurent Michon et Vincent Famin, membres du laboratoire GéoSciences Réunion, et de collaborateurs nationaux et internationaux s’est rendue sur l'île d’Anjouan, dans l’archipel des Comores dans le but de déterminer son niveau d’activité volcanique et tectonique. 

Jusqu’à présent, la communauté scientifique estimait la dernière éruption sur l’île à 360 000 ans. Cependant, la morphologie peu érodée des nombreux cratères de l’île laissait présager d’une activité volcanique plus récente. Ce n’est qu’une fois sur place que l’équipe de chercheurs a pu procéder à des prélèvements de bois carbonisés par les dépôts volcaniques et d’échantillons de coulées de lave.

L’analyse au carbone 14 des charbons végétaux a montré que l’île avait subi une éruption importante vers 9 000 ans avant aujourd’hui. La datation des coulées de lave est encore en cours, mais des résultats préliminaires confirment une activité volcanique relativement importante lors des derniers 100 000 ans. Ces résultats obtenus sur des produits d’éruptions situés à des endroits différents sur l'île traduit une activité bien plus récente que les 360 000 ans et surtout étendue à l’ensemble de l’île.

D’après le Global Volcanism Program, un volcan est considéré comme actif si sa dernière éruption date de moins de 10 000 ans, ce qui est le cas pour l'île d’Anjouan. Les nouveaux résultats obtenus par les membres du Laboratoire GéoSciences Réunion plaident en faveur de l’installation d’un réseau de surveillance géophysique afin de mieux prendre en compte le risque volcanique dans cette île. En effet, une part importante de la population vit à proximité des cratères récents qui ont émis des produits volcaniques fertiles, propices à l’agriculture vivrière.

Contact :
Laurent Michon
Laboratoire GéoSciences Réunion

Nos coraux sur liste rouge

Une partie des coraux constructeurs de récifs des îles françaises de l’océan Indien vient de rejoindre la liste rouge des espèces menacées en France. Établie par l’UICN (union internationale pour la conservation de la nature), cette liste permet de suivre l’état de la biodiversité dans le monde.

Pour réaliser cet état des lieux, le comité français de l’UICN, le muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et l’office français de la biodiversité (OFB) se sont appuyés sur l’unité mixte de service PatriNat, avec le soutien de l’initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR). Lucie Penin, maîtresse de conférences, et Lionel Bigot, ingénieur de recherche, du laboratoire Entropie ont été sollicités pour participer aux travaux, notamment lors d’un atelier de 5 jours organisé en février 2019 à La Réunion.

À partir d’une compilation de données bibliographiques et de leur expérience du terrain, ce collège d’experts a pu définir un statut de vulnérabilité pour chacune des 301 espèces coralliennes concernées. Leur connaissance des récifs français de l'océan Indien était indispensable pour pouvoir évaluer le statut de conservation et le degré de menace pesant sur chacune de ces espèces. Les chercheurs ont d’ailleurs exclu de leurs travaux, et du classement, les espèces pour lesquelles les données disponibles n’étaient pas suffisantes.

L’état des lieux est préoccupant : 15 % des espèces sont menacées ou quasi menacées à La Réunion, 12 % à Mayotte et 6 % dans les îles Eparses. Ce dernier résultat illustre que même loin des pollutions humaines, ces récifs sont menacés par le changement climaique global. Espérons que la liste rouge permette de guider les priorités d’action pour limiter le risque de disparition de ces organismes uniques, véritables architectes des récifs coralliens.

Contact :
Lucie Penin, maîtresse de conférences
Unité mixte de recherche Entropie (écologie marine tropicale des océans Pacifique et Indien)