Les sociétés de l’océan Indien à la loupe
Les sociétés de l’océan Indien à la loupeCréé en 2010, l’Observatoire des Sociétés de l’Océan Indien (OSOI) regroupe 150 enseignants-chercheurs, dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales représentées à l’université de La Réunion. Cette fédération de recherche a une double vocation : favoriser les démarches interdisciplinaires et encourager toutes les formes de collaboration entre les universitaires de l’océan Indien, ou des chercheurs d’autres universités dont les travaux portent sur la région.
L’Observatoire des Sociétés de l’Océan Indien est né d’un constat, dressé en 2010 par l’université de La Réunion : les sociétés insulaires de l’océan Indien sont souvent un angle mort dans les études internationales. Il devenait urgent de combler cette lacune, en fédérant les enseignants-chercheurs en sciences humaines et sociales. Ils sont actuellement 150, appartenant à 6 unités de recherche, et ont choisi de structurer leurs travaux sur trois axes majeurs : territoires et mobilité, risques et développement, pouvoirs et réseaux.
La fédération de recherche est un vecteur de la politique internationale de l'université. Les dynamiques liées à la valorisation des connaissances et l'internationalisation des recherches sur les sociétés de l'océan Indien (partenariats, colloques, séminaires...) sont au coeur des objectifs de l'OSOI.
Conférences internationales
« Les études disciplinaires et pluridisciplinaires de l’OSOI sont marquées du sceau des interconnexions internationales, soulignent son directeur Yvan Combeau, professeur d’histoire contemporaine et sa directrice adjointe Elise Rasler, professeur de droit privé. Au cours des cinq dernières années, l’Observatoire a multiplié les manifestations scientifiques et les publications et organisé une première conférence internationale en 2017, avec une vingtaine de chercheurs invités, en provenance de 14 pays ». Fort de ce premier succès, l’OSOI a souhaité amplifier cette dynamique internationale d’études multidisciplinaires et partenariales. Sa deuxième conférence internationale de l’OSOI, organisée en novembre 2019, était consacrée aux transitions et mutations dans l’océan Indien du XXIème siècle.
Contact :
Yvan Combeau, professeur et directeur
Fédération de recherche OSOI
Carnets de Recherche
Le cinquième numéro des Carnets de Recherche de l’océan Indien s'apprête à paraître. Coordonné par Marie-Annick Lamy-Giner, géographe et Hélène Pongérard-Payet, juriste, il est consacré à Mayotte, à la veille du dixième anniversaire de la départementalisation.
Ces Carnets sont une revue interdisciplinaire de sciences humaines, créée en 2017 à l’initiative de l’OSOI. Son comité éditorial se réunit chaque année pour choisir une thématique en lien avec l’actualité et répondant à des enjeux régionaux. Un appel à propositions d’articles est ensuite lancé.
« Nous ciblons surtout les universités de la zone (Inde, Mozambique, Tanzanie, Madagascar) mais nous avons aussi des contributeurs en métropole, au Canada ou aux États-Unis, précise Marie-Annick Lamy-Giner. Leur répartition est variable, en fonction de la thématique de chaque numéro ». L’aire d’études de la revue se compose de deux cercles, dont La Réunion est le cœur : les îles du sud-ouest de l’océan Indien et les pays bordiers (Afrique du Sud, Inde, Mozambique, Australie…).
Les Carnets de la Recherche de l’océan Indien en ligne :
carnets-oi.univ-reunion.fr
Trois colloques fin 2020
L’OSOI soutient trois projets qui feront l’objet de colloques au quatrième trimestre 2020. Le premier se déroulera sur trois jours en octobre, sous la coordination de Grégoire Molinatti, Bernard Idelson (sciences de l'information et de la communication) et Christiane Rafidinarivo (science politique). Le colloque sur l’hybridation politique des mouvements sociaux et démocratie, est porté par le laboratoire de recherche sur les espaces créolophones et francophones (LCF) et le Centre de Recherches et d’Etudes en Géographie de l’Université de La Réunion (CREGUR) après le mouvement social des gilets jaunes, particulièrement intense à La Réunion fin 2018. « Trois axes de contribution ont été retenus, précise Grégoire Molinatti : la reconfiguration de l’espace public politique, les réseaux sociaux comme espace de fédération de la contestation et les démarches citoyennes d’enquêtes ».
Deux intervenants extérieurs sont annoncés : Bernard Reber, directeur de recherche CNRS au CEVIPOF, Sciences Po et spécialiste des questions de démocratie délibérative et participative, ainsi qu'Igor Babou, professeur à l’université Paris-Diderot, spécialiste de la démocratie participative environnementale.
Les 6 et 7 novembre, l’Université de La Réunion accueillera une autre manifestation scientifique organisée par le centre de recherches DIRE (Déplacements, Identité, Regards, Ecritures) et consacrée à l’imaginaire utopique. « DIRE a une tradition de recherche sur les utopies, rappelle Françoise Sylvos, professeur de lettres modernes qui a elle-même publié un ouvrage sur les utopies de la première moitié du XIXème siècle. Notre colloque s’intéressera à la géographie de l’imaginaire, à la structuration des utopies dans l’espace, aux créatures qui les peuplent. Le sujet a aussi un côté ludique et récréatif ! ».
Le colloque abordera, entre autres les mythes de l’océan Indien : la république de Libertalia et la Lémurie de Jules Hermann.
Une dizaine d’intervenants extérieurs sont attendus.
Toujours en novembre, est prévu à l’université un colloque de restitution des premiers résultats du volet Impact de RenovRisk. Ce projet pluridisciplinaire, soutenu par le programme européen FEDER, vise à approfondir les connaissances sur le risque cyclonique dans l’océan Indien. Le volet Impact porte sur les conséquences économiques des cyclones et leurs évolutions possibles en raison du changement climatique. En septembre dernier, deux ingénieurs de recherche ont été recrutés par le Centre d’Economie et de Management de l’Océan Indien (CEMOI) pour travailler sur ce volet, jusqu’en mars 2022. « La première phase consiste à dresser un état des lieux cartographique, pour effectuer des simulations de dégâts cycloniques et analyser leurs répercussions économiques, explique Sabine Garabédian, maître de conférences en économie, rattachée au CEMOI. Il sera alors possible de proposer des mesures d’aménagements du territoire et de conception du bâti susceptibles de réduire ces coûts. »