Grand angle

Actualisation de la S3

Actualisation de la S3

L'université de La Réunion affirme ses ambitions

L’université s’implique activement dans l’actualisation de la Stratégie de spécialisation intelligente de La Réunion, le document qui servira de référence aux programmes structurels européens 2021-2027. La contribution de l’université cible plus particulièrement les domaines de la recherche et de l’innovation, dans lesquels La Réunion obtiendra une visibilité internationale si elle parvient à s’intégrer aux grands projets communautaires.

 

Chaque région européenne est désormais tenue d’écrire une « stratégie de spécialisation intelligente » (Smart Spécialisation Strategy, dite S3) en phase avec le cadre stratégique commun des politiques de cohésion communautaires. Objectif : construire un projet de territoire, correspondant à une vision partagée du futur. Dans la première S3, élaborée en 2014, La Réunion avait ainsi identifié ses avantages compétitifs spécifiques et proposé des actions pour les exploiter : développer une bio-économie tropicale, un tourisme différenciant, une économie de la connaissance en phase avec les principes du développement durable.

Les fiches-actions du programme FEDER (Fonds européen de développement régional) 2014-2020 ont été élaborées sur cette base. Avant la mise en œuvre de la nouvelle programmation européenne (2021-2027), les régions doivent actualiser leur S3. À La Réunion, l’exercice est piloté par Nexa, l’agence régionale de développement, d’investissement et d’innovation, avec la participation de nombreux partenaires.

Les nouvelles problématiques impulsées par l'université

L’université de La Réunion s’implique plus particulièrement dans l’actualisation des volets recherche et innovation de la stratégie de spécialisation intelligente. « La philosophie ne change pas, explique Patrick Mavingui, vice-président du conseil d'administration en charge de la recherche et de la valorisation. Des bases ont été posées par la première S3, il s’agit de les transformer en actions, en intégrant les nouvelles donnes mondiales, notamment les problématiques de santé face aux changements globaux, aux progrès scientifiques et aux évolutions de la société ».

Au cours de la programmation européenne 2014-2020, avec ses partenaires institutionnels (CHU, Cirad, CNRS, Inserm, IRD…), l’université a développé ses plates-formes technologiques dans les domaines de la biosanté (CYROI, PLATIN-OI), de l'agronomie (pôle 3P) et de l'observation de la biodiversité, des écosystèmes et du changement climatique (observatoires de l'OSU-Réunion). Une réelle montée en compétences s’est opérée. L’université est passée de la 11e à la 4e place parmi les universités moyennes de France grâce notamment à sa production scientifique, incluant les dépôts de brevets, et à la formation de jeunes talents. Après l’épidémie de chikungunya de 2006, La Réunion a pris conscience de son exposition aux risques infectieux mais aussi aux maladies liées aux modes de vie (diabète, obésité…). L'augmentation des moyens de recherche a notamment permis de travailler efficacement sur les émergences épidémiques de la dengue et du SARS-CoV-2 dans les laboratoires de confinement à haut niveau de sécurité.

Créer de l’activité et de l’emploi

« Sur l’axe de la santé comme sur tous les autres identifiés comme prioritaires, La Réunion doit maintenant transformer l’essai, résume Patrick Mavingui. Nous devons entrer dans une phase active de notre spécialisation afin qu’elle génère de l’activité et de l’emploi. L’université doit être un acteur important de cette dynamique ».

Au cours des dernières années, l’université de La Réunion a dynamisé ses relations internationales en tissant des liens avec de nombreux pays tiers, notamment dans la zone avec le soutien du programme européen Interreg V Océan Indien. La nouvelle S3 confirmera cette logique d’internationalisation des projets.

Un autre grand objectif de la stratégie réunionnaise 2021-2027 sera d’orienter les acteurs vers le programme Horizon Europe, également en cours d’écriture. Jusqu’à présent, l’île s'est logiquement beaucoup appuyée sur les fonds structurels, à commencer par le FEDER, pour financer ses projets. À l’avenir, ces fonds sont appelés à diminuer. L’université et ses partenaires obtiendront une meilleure visibilité internationale et d’importantes ressources propres s’ils parviennent à mieux s’insérer dans les grands projets communautaires de la recherche et de l’innovation.

Nous devons entrer dans une phase active de notre spécialisation afin qu’elle génère de l’activité et de l’emploi.

Patrick Mavingui, vice-président recherche et valorisation

D'Horizon 2020 à Horizon Europe

Depuis 2014, le programme Horizon 2020 (H2020) regroupe les financements de l’Union européenne en matière de recherche et d’innovation. Horizon Europe s’inscrit dans son prolongement pour la période 2021-2027. Il vise à renforcer les secteurs de la science et de la technologie pour permettre à l’Union européenne de relever les grands défis mondiaux dans les domaines de la santé, du vieillissement, de la sécurité, de la pollution, du changement climatique… Le programme est doté d’un budget d’environ 95 milliards d’euros. Comme pour H2020, les financements d’Horizon Europe seront attribués par le biais d’appels à propositions ouverts et concurrentiels.

Pour en savoir plus : www.horizon-europe.gouv.fr

 

10 axes prioritaires

Dans les domaines de la recherche et de l'innovation, l'université a listé 10 grands axes prioritaires en cours de finalisation : 

  • Ecosystèmes insulaires terrestres
  • Restauration écologique des milieux terrestres
  • Ecosystèmes littoraux et marins tropicaux
  • Extraits naturels et agro-produits tropicaux
  • Dynamiques géophysiques
  • Bâti tropical
  • Transition énergétique
  • Santé
  • Sociétés inclusives
  • Innovations pour l’inclusion sociale