En bref

Des nouvelles de nos labos

Des nouvelles de nos labos

Coureurs en herbe et sportifs du dimanche

Tous les dix ans, le ministère chargé des sports procède à une enquête nationale sur les pratiques physiques sportives (ENPPS) pour adapter ses politiques publiques à la population française. Les précédentes enquêtes de 2000 et 2010 n’ont pas publié de résultats pour La Réunion et les DROM en général.

La région Réunion finance une enquête similaire à celle du ministère mais adaptée au territoire. Cette enquête, accréditée par la statistique publique, a été préparée en collaboration avec l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire et l'Insee La Réunion-Mayotte. Elle a débuté en septembre 2021 et la collecte, assurée par l’Ipsos, va durer trois mois.

Ce projet intitulé Sport Réunion 2020 est piloté par Sylvain Cubizolles, sociologue du sport et Fabrice Viale, physiologiste de l’exercice, tous deux enseignants-chercheurs du département STAPS et du laboratoire Espace-Dev de l'université de La Réunion.

Au total, ce sont 5 200 habitants de l'île, âgés de 15 ans et plus, qui seront tirés au sort pour être questionnés sur leur pratique physique et sportive. Cette enquête vise à mieux comprendre la diffusion des activités physiques et sportives à La Réunion, que ces activités se déroulent en club, en association, avec licence, ou de manière libre. Elle va permettre de décrire les usages dans le domaine : fréquence de pratique, motivations, apport en bien-être, accidentologie, etc. De plus cette enquête permettra de mettre en valeur les spécificités des pratiques ainsi que des activités physiques et sportives sur l'île et à expliquer ce qui agit sur ces spécificités.

Pour Sylvain Cubizolles, cette étude des habitudes sportives et des pratiques physiques permettra de produire des indicateurs qui aideront les collectivités locales à affiner leur offre ou leur choix d'équipements et d’infrastructures.

Les résultats obtenus permettront aux chercheurs d’établir des comparaisons entre La Réunion et la France métropolitaine, ainsi qu’entre les quatre microrégions de l’île (nord, sud, est et ouest), ce qui permettra de différencier leur aménagement. D'autre part, les résultats seront mis en ligne en accès libre. Ceux-ci permettront aux collectivités, aux professionnels, ou aux amateurs de consulter par eux-mêmes les résultats de l'enquête et de participer à une science citoyenne.

Contacts :

Sylvain Cubizolles, Maître de conférences

Laboratoire Espace-Dev

Etude du rayonnement solaire pour l’autonomie énergétique

Le projet de recherche SWIO-Energy (Solar and Wind Energy in Indian Ocean), unique à La Réunion et dans le Sud-Ouest de l’océan Indien, met en place une approche analytique innovante pour mener des analyses climatiques sur la variabilité du rayonnement solaire (de l’ultraviolet à l’Infrarouge en passant par le visible), et de son impact sur les énergies renouvelables (solaire, éolien) à différentes échelles de temps : infra-journalière, intra- saisonnière, interannuelle sur deux îles de l’océan indien, La Réunion et Maurice, dans un contexte de changement climatique.

Il doit également permettre de poser les jalons d’une recherche à l’échelle de l’océan Indien sur la problématique de la gestion intelligente de la ressource énergétique solaire et éolienne en milieu insulaire dans une configuration d’éventuelles périodes de pénurie - pas (ou peu) de vent ou de soleil sur toute l’île pendant plusieurs jours consécutifs - dans l’hypothèse d’un scénario mix électrique 100% énergies renouvelables.

Les spécificités de ce projet résident dans l’élaboration et l’analyse de simulations climatiques pour le futur (milieu et fin du siècle) et à une échelle spatiale fine, ce qui présente un fort intérêt notamment pour les acteurs qui travaillent à l’indépendance énergétique de La Réunion et Maurice.

L’ambition du projet SWIO et du porteur du projet, le laboratoire ENERGY-Lab, est de développer un modèle climatique prédictif capable de fournir des données précises pour les décennies à venir : permettre de lancer des simulations climatiques longues (~30 années).

Évaluer les tendances d’évolution des énergies solaire et éolienne à l’horizon 2050 dans la zone SOOI à des échelles spatiales fines, de l’ordre du kilomètre, (~1 km) à l’aide d’un modèle régional de climat, avec un regard tout particulier sur les deux îles que sont La Réunion et Maurice.

Afin de valider ce modèle et recueillir des données sur le terrain en altitude, l’équipe de SWIO et de ENERGY-Lab a décidé d’installer 2 stations en haut du Piton des Neiges, à plus de 3 000 mètres d’altitude. Chacune des deux stations est autonome en énergie, connectée au laboratoire par liaison GPRS, et accueille un pyranomètre qui mesure le rayonnement solaire direct et diffus ainsi qu’un multi capteurs météo.

Grâce à cette opération du Piton des Neiges, ENERGY-Lab densifie son réseau de mesures, alimente sa base avec des données et renforce la validité de son modèle climatique.

En savoir plus :
Solar and Wind Energy in the South West Indian Ocean : SWIO 
Patrick Jeanty : Ingénieur de recherche en charge des dispositifs expérimentaux du laboratoire LE2P-Energy-Lab

 

Le créole à l'honneur pour les Etats-Généraux du Multilinguisme dans les Outre-Mers

Ouvert par la ministre de la culture, Mme Roselyne Bachelot, pendant son déplacement à La Réunion, l’évènement “Les états généraux du multilinguisme dans les outre-mer” s’est déroulé dans plusieurs lieux culturels emblématiques à la Réunion, du 25 au 28. octobre 2021.  Le séminaire, organisé par plusieurs ministères avec l’aide des collectivités territoriales Réunionnaises et des acteurs majeurs de l’éducation à la réunion avait pour thème “Lang kréol dann ker”. Ayant pour but de mettre en évidence les objectifs d’une politique multilinguiste à La Réunion,  l'événement s’est articulé autour de trois axes majeurs, visant à apporter un bilan et une réflexion collective sur les thèmes abordés. 

Premièrement, l’enseignement des langues locales et du français comme priorité d’une politique linguistique a été soulevé. En effet, l’importance de la conservation des patrimoines locaux a été maintes fois réitérée, car une langue c’est aussi bien une culture ainsi qu’une identité régionale prononcée , d’autant plus due à l’éloignement géographique de l’Europe continentale de ces départements.

Le patrimoine, la création et la diffusion en langue locale est le second point majeur abordé lors de ce séminaire, soulignant l’importance que le gouvernement apporte à ces thématiques. Avec  70 langues parlées sur les territoires français, plus de 50 d’entre elles proviennent des outre-mers. De ce fait, alors qu’une cohésion nationale en français est nécessaire, la diffusion de langues locales paraît être une évidence, tant sur le plan culturel que patrimonial. 

Enfin, les langues locales dans la vie sociale et notamment dans le secteur administratif, économique et en santé publique ont été le troisième pilier de ce séminaire. Bien que l’importance identitaire des langues ne soit pas au premier plan dans la vie de tous les jours, l’évènement souligne encore une fois qu’il ne faut pas sous-estimer l’importance de la langue comme pilier identitaire. Visible en live et en direct avec traduction en langue des signes, toutes les informations sont retrouvables sur: www.languesoutremer.fr

 

Contact :

Katia Leloutre : Chargée de développement

Améliorer les prévisions intra-saisonnières pour mieux anticiper les risques cycloniques

Depuis 1993, Météo-France a la responsabilité de la prévision cyclonique dans le sud-ouest de l’océan Indien. Dans cette région subissant régulièrement des cyclones tropicaux, les prévisions météorologiques et marines sont capitales pour la prévention des risques. Ainsi, au début de chaque saison cyclonique, les météorologues fournissent les grandes tendances pour les mois à venir...

Le sud-ouest de l’océan Indien subit régulièrement des cyclones tropicaux, les prévisions météorologiques et marines sont donc capitales pour la prévention des risques.

Depuis 1993, Météo-France a la responsabilité de la prévision cyclonique dans cette région. Ainsi, au début de chaque saison cyclonique, les météorologues fournissent les grandes tendances pour les mois à venir. Puis, pendant la saison, plusieurs bulletins quotidiens sont émis pour prévenir du risque cyclonique dans les quelques jours à venir. Météo-France peut donc faire des prévisions à long et court terme. Mais actuellement, aucun bulletin n’est fourni pour les échéances de prévision intermédiaires - au-delà d’une semaine et inférieure à trois mois - appelées prévisions intra-saisonnières. Celles-ci aideraient à mieux organiser la logistique en cas de cyclone imminent. 

Pour combler ce manque, Sylvie Malardel, responsable de l’équipe CYCLONES du LACy (Laboratoire de l’atmosphère et des cyclones) de l’université de La Réunion, ainsi que Hélène Vérèmes, post doctorante au LACy, portent et animent le projet PISSARO, Prévision intra-saisonnière à saisonnière avec AROME (AROME est un modèle de prévision numérique du temps).

L’équipe du projet PISSARO étudie la qualité des prévisions qui ont été collectées dans le cadre du projet international S2S (Subseasonal-to-seasonal prediction project). La base de données S2S met à disposition quasiment en temps réel depuis 2015 des prévisions intra-saisonnières réalisées par onze centres météorologiques différents à des échéances allant jusqu'à 4 semaines. Certains centres produisent aussi des données de prévisions sur les 25 dernières années, en utilisant la dernière génération de modèle de prévision. Grâce à l’analyse de cette base de données et aux simulations de situations passées, différentes méthodes pour la prévention des risques cycloniques seront testées. 

Ce projet d'amélioration des prévisions intra-saisonnières est réalisé en collaboration avec une plateforme de la Croix-Rouge (la PIROI) qui gère un vaste programme de gestion des risques de catastrophe.
À terme, un dispositif d'information cartographique en temps réel devrait voir le jour  pour organiser l’intervention et la protection des personnes et des biens des territoires du bassin sud-ouest de l’océan Indien, vulnérables au risque cyclonique.

Le projet PISSSARO est cofinancé par l’Union Européenne et la Région Réunion (programme FEDER / INTERREG V Océan Indien).

Contact :
Hélène Veremes : Post-doctorante
Laboratoire d'atmosphère et des cyclones : LACy