Edito

Edito de Thomas Petit

Edito de Thomas Petit

Fondamentalement appliqués ! 

 

Les chercheurs de ma génération ont vécu une période où il existait une véritable barrière idéologique entre la recherche fondamentale, quasi apanage de la sphère académique, et la recherche appliquée, développée essentiellement dans le monde socio-économique et plus particulièrement les entreprises.

La recherche fondamentale, considérée comme la base de nos activités scientifiques, a pour vocation première de développer des travaux expérimentaux ou théoriques visant à acquérir de nouvelles connaissances sur les fondements des phénomènes et des signes observables. Elle ne vise pas, en principe, une application directe ou une utilisation particulière. Indispensable à chacune de nos spécialités[1], ce volet de la recherche est particulièrement bien représenté au sein de notre université.

Fille de l’industrialisation, la recherche appliquée, quant à elle, s’appuie sur des concepts déjà établis et permet la mise en forme opérationnelle des idées pour une application pratique. À la différence de son pendant fondamental, essentiellement valorisé par des publications scientifiques (Publish or perish ![2]), la valorisation de la recherche appliquée se décline sous forme de brevets, de contrats signés avec des entreprises privées, etc. Une recherche, en somme, qui peut bénéficier des avancées fondamentales, mais qui s’ancre avant tout dans le réel et les applications concrètes.

Depuis quelques années, l’université de La Réunion œuvre à briller également dans le domaine de la recherche appliquée, usant d’un faisceau de vecteurs constitué des formations universitaires (en particulier aux niveaux Master et Doctorat), des programmes d’échanges à l’international dont peuvent bénéficier les chercheurs et les doctorants, ou encore des programmes d’aide et de soutien à la création d’entreprise, coordonnés par nos cellules d’accompagnement[3] ou nos partenaires institutionnels[4]. En outre, elle peut - et doit - se développer au sein de nos 22 unités de recherche, tous secteurs confondus, qui constituent le plus important vivier de chercheurs de notre territoire et que nous pouvons mobiliser pour soutenir l’innovation et le développement de nos entreprises.

Afin de répondre à cet objectif, l’université de La Réunion s’est donné pour mission de favoriser les partenariats de recherche avec les entreprises locales, nationales ou internationales, notamment via les dispositifs d’aides financières de la Région Réunion, de l’Etat ou de l’Europe[5].

Enfin, il me semble primordial de mettre en avant la bénéfique réciprocité de ces partenariats, qui profitent autant aux entreprises (sans distinction ni de taille, ni de spécialité), en leur permettant de progresser dans le domaine de la R&D, qu’à notre université, en offrant à la fois un rapport direct au monde professionnel à nos étudiants et une reconnaissance de nos chercheurs et laboratoires.

Ce panorama dressé, je vous souhaite à tous une excellente lecture de ce nouveau numéro du webmagazine de la recherche à l’université de La Réunion et de merveilleuses fêtes de fin d’année !

Pr. Thomas Petit

Chargé de mission Recherche, Développement, Innovation (RDI)

 


[1] Classifiées sous forme de groupes de sections par le Conseil National des Universités - CNU

[2] « Publier pour exister »

[3] DRIVE (Direction du soutien à la recherche, à l'innovation, à la valorisation et aux partenariats) et D2ER (Direction de l’entrepreneuriat étudiant de la Réunion)

[4] Technopole de La Réunion et son incubateur, pôle de compétitivité Qualitropic ou agence NEXA notamment.

[5] Thèses Cifre, Programmes Feder, CIR, JEI, BOP régionaux, etc.