Numéro 5 / Décembre 2023

Le webmagazine
de la
recherche

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    Dossier  

    Financements de la recherche universitaire

    Grand angle

    Les presses universitaires indianocéaniques, vitrine de la recherche

    Une journée au labo

    Le CEMOI

Edito

Edito du vice-président recherche et valorisation

Edito du vice-président recherche et valorisation

Chères lectrices, chers lecteurs,

L’équipe du webmagazine de la recherche est très heureuse de vous présenter ce nouveau numéro autour de la recherche et de l’innovation de l’Université de La Réunion et de ses partenaires. A l’instar de nos domaines scientifiques, les sujets abordés sont bien évidemment pluridisciplinaires et présentés ou conduits par les femmes et les hommes de notre communauté universitaire.

Au moment où les sciences ouvertes sont devenues une priorité au niveau international, j’aimerais ouvrir cet édito sur les Presses Universitaires Indianocéaniques (PUI) qui ont vocation à diffuser la connaissance dans tous les domaines disciplinaires au plus grand nombre de nos concitoyens. Vous ferez connaissance de l’équipe très dynamique qui œuvre au développement des PUI pour la mise en valeur des fruits des recherches conduites à l’Université  de La Réunion et dans l’océan Indien.

Vous lirez le parcours scientifique exemplaire de Mickaël SICARD. Ce chercheur en sciences de l’atmosphère, qui vient de rejoindre notre université après avoir décroché une chaire de professeur au LACy dans le cadre du projet européen REALISTIC, illustre l’ouverture au monde de notre université. La recherche et l’innovation nécessitent très souvent des financements conséquents. Cet exemple motivant illustre les possibilités qu’offre l’Union Européenne à financer l’excellence de la recherche avec des projets innovants qui peuvent être menés à La Réunion sur des problématiques territoriales ayant des répercussions aux niveaux mondial et planétaire. D’autres projets (E-Walking , TretZerbaj, Twinsolar, etc.) évoqués dans ce numéro montrent également le volontarisme croissant des chercheur•e•s et enseignant•e•s-chercheur•e•s des unités de recherche à répondre avec succès aux appels à projets de différents bailleurs, stratégie qui est vivement encouragée par l’Université de La Réunion.

Il est indéniable que la recherche et l’innovation doivent sans cesse être renouvelées, questionnées et demeurer fondamentalement factuelles au travers de l’observation et de l’expérimentation, tant en sciences humaines et sociales qu’en sciences technologiques et santé. Quel meilleur moyen de comprendre la recherche que de plonger dans la vie de ses acteurs au sein de leur laboratoire ? Le laboratoire de recherche CEMOI sera notre guide dans ce numéro. 

Vous découvrirez également un retour sur la journée d’hommage au botaniste et écologue Thérésien CADET, un homme passionné et pionnier de la connaissance de la biodiversité de l’île de La Réunion. La journée qui lui était dédiée rendait hommage à ce précurseur tout en nous rappelant le grand défi de la préservation de la biodiversité. Dans la continuité, une immersion dans l’Expé, festival qui mobilise les jeunes chercheurs et chercheuses d’aujourd’hui et qui seront les experts de demain, vous fera découvrir cet évènement qui favorise les échanges avec des publics variés. Dans un registre proche, le LAB’TOUR accroît les échanges entre le monde académique, notamment les laboratoires de recherche, et le monde des entreprises pour une fertilisation croisée pouvant générer des activités de transferts des innovations. C’est aussi dans ce sens que l’Université de La Réunion a mis en place PLUG IN LAB, un site qui rend plus visibles les compétences et expertises disponibles dans nos laboratoires, pouvant inspirer les partenariats avec les acteurs publics et privés.

Je vous souhaite une excellente lecture de ces récits passionnants racontés par des acteurs tout aussi passionnés..
 

Dr Patrick Mavingui
Vice-président du conseil d'administration en charge de la recherche et de la valorisation

Dossier

Les financements de la recherche

Les financements de la recherche

Financement de la recherche universitaire : des solutions multiples

Les activités de recherche ont connu un important développement au cours des dernières années à l’Université de La Réunion et cet essor doit se poursuivre. Pour atteindre cet objectif, la diversification des sources de financement des projets est indispensable. Sans attendre l’inévitable réduction des aides issues du Fonds européen de développement régional, qui soutient largement la recherche réunionnaise depuis deux décennies, d’autres leviers publics ou privés peuvent être activés. Certains le sont déjà et financent plusieurs projets en cours : E-walking, Twinsolar, Tretzerbaj… Les enseignants-chercheurs peuvent s’appuyer sur la Direction du soutien à la recherche, innovation, valorisation et partenariats (Drive) pour faire aboutir leurs dossiers.

En 2022, l’Université de La Réunion a fait son entrée dans le classement de Shanghai, dans la catégorie des sciences de l’atmosphère. Cette première consécration illustre la progression des activités de recherche au sein de l’établissement, qui atteignent un niveau inégalé. « L’université a changé de dimension, souligne Patrick Mavingui, vice-président en charge de la Recherche et de la Valorisation. En quelques années, nous sommes passés de la 11ème à la 4ème place, dans la catégorie des universités moyennes, en nombre de publications scientifiques. D’importants investissements ont été réalisés pour structurer plusieurs domaines de recherche : la santé, l’agroécologie, l’observation des écosystèmes naturels… Le Fonds européen de développement régional (Feder), ainsi que son volet de coopération régionale, Interreg, ont joué un grand rôle dans cet essor ».
Ce sera encore le cas dans les prochaines années, le programme européen 2021-2027 demeurant très favorable à La Réunion, dans la logique de rattrapage du retard des Régions Ultrapériphériques. Mais à terme, le soutien communautaire est appelé à diminuer. « Nous devons perdre l’habitude de nous reposer systématiquement sur le Feder et chercher à actionner d’autres leviers, à commencer par Horizon Europe, en élaborant une stratégie cohérente de sollicitation des deux fonds européens, poursuit Patrick Mavingui. De plus, le fonctionnement du Feder implique de mettre en place des préfinancements avant de percevoir les aides, ce qui peut générer des difficultés de trésorerie. »
Horizon Europe a pris le suite du programme Horizon 2020 avec la même priorité donnée aux projets partenariaux entre universités européennes. De plus, le sous-programme dénommé « Widening », ouvert aux Régions Ultra Périphériques, offre des opportunités supplémentaires à la recherche réunionnaise. A travers plusieurs dispositifs, il apporte un soutien accru aux projets émanant de régions en retard de développement afin d’y attirer des chercheurs européens de haut niveau. Depuis la fin 2022, le Lacy (laboratoire de l’atmosphère et des cyclones) accueille ainsi un chercheur de l’Université de Catalogne qui constitue une équipe autour de son projet. L’Université de La Réunion a d’autre part déposé un projet de centre d’excellence en infectiologie et zoonoses dans le cadre de Teaming for Excellence, autre volet d’Horizon Europe.
« L’accès à ces financements implique de faire du benchmarking, de repérer les appels à projets dans chaque domaine, souligne Patrick Mavingui. Pour cela, les enseignants-chercheurs peuvent s’appuyer sur les compétences de la Drive (Direction du soutien à la recherche, innovation, valorisation et partenariats) mais aussi celles de services spécialisés d’autres universités, voire de cabinets rodés au traitement des dossiers européens ».
D’autres sources de financements sont susceptibles de soutenir les projets réunionnais de recherche. Elles peuvent provenir de l’Etat (Agence Nationale de la Recherche, plan d’investissement d’avenir France 2030), des collectivités mais aussi du secteur privé, quand des entreprises ont besoin de répondre à une demande ou de trouver une solution à un problème par la recherche. Des sessions d’information en direction des directeurs d’unité de l’université et des enseignants-chercheurs ont débuté afin de les familiariser avec ces questions, souvent éloignés de leur univers scientifique.

L’Université a changé de dimension, en quelques années, nous sommes passés de la 11ème à la 4ème place, dans la catégorie des universités moyennes, en nombre de publications scientifiques.

Patrick Mavingui, vice-président en charge de la Recherche et de la Valorisation.

A la Drive, deux services supports

A la Direction du soutien à la recherche, innovation, valorisation et partenariats (Drive) de l’Université de La Réunion, deux des services dédiés à l’accompagnement des enseignants-chercheurs sont spécialisés dans le montage de leurs dossiers. Le service Partenariats et valorisation cible en priorité les financements privés. Le service Ingénierie de projets est plutôt orienté sur les financements publics.

Certains projets de recherche ne demandent que du temps de cerveau disponible et un ordinateur. Dans la majorité des cas, ils exigent en revanche de trouver des moyens pour financer l’acquisition d’équipements, des frais de mission, des salaires de contractuels si les ressources humaines du laboratoire concerné sont insuffisantes… La plate-forme Open4Research, qui regroupe et actualise en permanence les appels d’offres nationaux, européens et internationaux, est un outil précieux pour guider les recherches de financement. Le recours à des compétences locales reste néanmoins fort utiles aux porteurs de projets. Elles se trouvent à la Direction du soutien à la recherche, innovation, valorisation et partenariats (Drive), dans deux services très proches l’un de l’autre.

Le service Partenariats et Valorisation, composé de Frédérique Noël et Marc Ramillien, est spécialisé dans le financement privé des projets, notamment à travers trois types de conventions. Les conventions de prestations de service pour un partenaire impliquent la réalisation d’une recherche dont les résultats deviennent la propriété du commanditaire. Les conventions de collaboration, plus fréquentes, mettent en commun les moyens de la recherche universitaire et ceux d’un partenaire « pour atteindre un objectif dont on ne sait pas s’il est atteignable », explique Marc. Enfin, plusieurs Conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre) sont signées chaque année à La Réunion. Une entreprise recrute alors pour trois ans un doctorant dont le sujet de thèse est susceptible de contribuer au développement de son activité et doit avoir un caractère innovant, validé par l’Association Nationale de la Recherche et de la Technologie, qui finance une part majoritaire de sa rémunération.

Les recherches de financements publics sont plutôt menées par le service Ingénierie de projets, constitué de Françoise Heekeng, Juan-Manuel Mora-Rey et Claire Tessier. « Les sources peuvent être régionales, nationales,européennes ou internationales, détaille Claire. Nous accompagnons les enseignants-chercheurs à plusieurs niveaux : l’élaboration du budget et le montage financier, l’accompagnement administratif et, si besoin, la relecture de la présentation du projet afin de vérifier qu’il répond bien aux critères de sélection scientifique ».

Les deux services interviennent pour les 22 unités de recherche de l’université. « Nous sommes là pour faire gagner du temps aux porteurs de projet, attirer leur attention sur les risques, les points de détails dont ils ne sont pas familiers, afin de donner toutes les chances de réussite à leur dossier », résument Claire et Marc.

Contacts :
Service partenariats et valorisation et service Ingénierie de projets

Open4research

Le nouvel outil pour les recherches de financement ! 

Le service ingénierie de la recherche a pour mission d'accompagner les chercheurs dans la formalisation de leurs demandes de subvention mais également de les aider à identifier des financements. Dans cette optique, un nouvel outil de recherche de fonds a été déployé à l'Université. L’objectif de cet outil est de permettre  aux chercheurs de l’établissement d’acquérir une plus grande autonomie, ainsi, grâce à cette plateforme, ils peuvent accéder à une plus grande diversité de financement auxquels ils sont éligibles.

Open4Research fonctionne comme un moteur de recherche, il recense des appels à projet aux niveaux national, européen et international pour des fonds de tout type. Il cible de nouvelles sources de subventions pour les projets de recherche, de formation ou de valorisation. 

À l’avenir, l’Université espère pérenniser cet outil et de cette façon, améliorer la distribution et la variété des financements obtenus pour la recherche.

 

Contact : 
Ingénierie de projets
Plus d’infos sur la page d'open4research de l'Université.

e-Walking

L’innovation au service des personnes âgées

Soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche, le projet e-Walking a pour but de développer une nouvelle solution biotechnologique afin d’améliorer la mobilité des personnes vieillissantes. Basé sur la stimulation électrique musculaire, il est porté par le laboratoire IRISSE et vise à concevoir un vêtement intelligent, avec capteurs embarqués.

Le laboratoire IRISSE (Ingénierie, Recherche, Intervention, Sport, Santé, Environnement) de l’université travaille depuis plusieurs années sur les sujets de la marche et de l’équilibre chez les personnes âgées. En février 2023, le laboratoire lié à la filière Staps, sur le campus du Tampon, a lancé un ambitieux projet qui a obtenu le soutien de l’Agence Nationale de la Recherche : e-Walking. Son but : mettre au point un système portable, de type pantalon gainant, avec capteurs embarqués pour stimuler les bons muscles au bon moment. « Nos recherches des années précédentes ont montré que les personnes âgées, pendant la marche, ont tendance à mobiliser davantage leur tronc, détaille Teddy Caderby, directeur d’IRISSE. Elles le balancent pour avancer, ce qui permet de moins solliciter les muscles du mollet qui  ont aussi moins de force du fait du vieillissement. Mais le tronc représente les deux-tiers de la masse d’un corps et en l’utilisant ainsi, les personnes âgées peuvent potentiellement augmenter les probabilités de chute. Notre projet consiste à renforcer l’action des muscles du mollet par des stimulations électriques, pour revenir à un schéma normal de marche ».
La stimulation électrique musculaire est déjà utilisée en kinésithérapie et en rééducation, pour soigner les conséquences d’un AVC, maintenir la musculature des paraplégiques et tétraplégiques... Le projet e-Walking a déjà démontré que la stimulation électrique des muscles du mollet pendant la marche, grâce à des électrodes posées sur des personnes jeunes, permettait d’augmenter la vitesse de la marche. Il s’attache maintenant à comprendre les effets de la stimulation électrique sur des muscles vieillissants et aussi à caractériser les différences au niveau de paramètres biomécaniques et physiologiques (consommation d’oxygène, activité musculaire, équilibre postural…) pendant la marche entre personnes jeunes et personnes âgées. Les chercheurs veulent vérifier une hypothèse : en mobilisant davantage leur tronc pendant la marche, les personnes âgées activent davantage les muscles des hanches et consomment davantage d’énergie, ce qui a une incidence sur leur stabilité et augmente les risques de chute.
Irisse mène ce projet, qui va durer cinq ans, avec le CHU de La Réunion, le laboratoire Motricité, Interactions, Performance de l’Université du Mans et le laboratoire de Simulation et Modélisation du Mouvement de l’Université de Montréal. Il pourrait aboutir à la conception d’un vêtement « intelligent », intégrant une batterie, des stimulateurs électriques et une centrale inertielle gérée par de l’informatique embarquée.

Le projet e-Walking est financé par l’Agence nationale pour la recherche (ANR-22-CE19-0009-01)

 

Contact :
Teddy Caderby, directeur du laboratoire IRISSE

 

Twinsolar

Synergie européenne au service de l’énergie solaire

Le laboratoire PIMENT (Physique, Ingénierie, Mathématiques pour l’Energie, l’eNvironnement et le bâtimenT) a obtenu un financement de l’Union européenne dans le cadre du  programme Horizon Europe pour lancer le projet Twinsolar. Avec une université danoise et un institut allemand leaders dans la recherche sur l’énergie, les chercheurs réunionnais vont travailler jusqu’en 2025 à affiner les prévisions de production des centrales solaires et à modéliser un mini-réseau d’énergie avec une forte auto-suffisance sur le campus de Terre-Sainte. Leurs résultats seront partagés avec les autres territoires insulaires européens.

Comment intégrer toujours plus d’électricité d’origine solaire dans le mix énergétique réunionnais ? Actuellement, EDF accepte un peu plus de 30% de puissance de sources intermittentes (photovoltaïque et éolienne) : au-delà, le risque de chute brutale de production provoquée par la couverture nuageuse, l’absence de vent ou un incident sur le réseau électrique mettrait en péril l’alimentation électrique de l’île. Deux solutions peuvent contribuer à augmenter la part du solaire : l’amélioration de la prévision de la production à très court terme, sur la base d’observations et de modèles météorologiques, et le développement de flexibilités telles que le stockage d’énergie et le pilotage de la consommation qui réduirait le recours au réseau.
Ce sont les deux sujets du projet Twinsolar, porté par le laboratoire PIMENT, qui a obtenu un financement de 1,5 million d’euros du programme Horizon Europe de l’Union européenne. « Il s’agit du premier projet de recherche européen coordonné  par l’Université de La Réunion avec des partenaires internationaux, souligne Chloé Durif, ingénieure d’études en charge de sa coordination. Twinsolar, qui se poursuit jusqu’en août 2025, va nous aider à structurer une méthodologie de gestion de projet à cette échelle ».
Le laboratoire PIMENT a reçu l’appui de l’agence de développement Nexa et d’un cabinet de conseil pour faire aboutir son projet, démarré en septembre 2022. Nexa est aussi partenaire de Twinsolar, en charge de la dissémination des connaissances à l’échelle régionale. La Commission des îles de la Conférence des Régions Périphériques et Maritimes y est également associée : les territoires insulaires européens, non interconnectés à des réseaux continentaux, sont intéressés au premier chef par les solutions concourant à l’autonomie énergétique.
Sur le plan scientifique, Piment a noué des partenariats avec l’institut Fraunhofer pour les systèmes énergétiques solaires, en Allemagne, et le DTU (Technical University of Denmark).  Une première visite d’experts réunionnais a été organisée en septembre 2022 en Allemagne et au Danemark. Des workshops et des visites impliquant des chercheurs des deux instituts européens se sont tenus à La Réunion en février 2022. Une école d’été est prévue en août 2023 au Danemark pour un groupe de chercheurs réunionnais.
« 30% des moyens de Twinsolar seront d’autre part investis dans la modélisation et le dimensionnement d’un mini-réseau intelligent sur la campus de Terre-Sainte, complète Chloé Durif, avec l’objectif d’atteindre 80% d’auto-suffisance en énergie solaire ».

 

Contacts :
Chloé Durif, cheffe de projet
Mathieu David, directeur du laboratoire PIMENT

TrétZerbaj

Valoriser la biodiversité qui soigne

TrétZerbaj, financé par le Plan Innovation Outre-mer (PIOM) de France 2030, fait appel à des compétences multidisciplinaires pour créer une « bibliothèque » d’extraits de plantes médicinales, identifier des techniques pour synthétiser rapidement les molécules actives anti-infectieuses utiles de la biodiversité réunionnaise et mieux rétribuer ceux qui contribuent à sa connaissance. Plusieurs unités de recherche de l’Université de La Réunion ainsi que des partenaires privés du tissu économique local contribuent à porter ce projet, qui a également l’ambition de créer une plate-forme de criblage à haut débit des extraits de plantes

On l’oublie trop souvent : 70% de la population mondiale se soigne, encore aujourd’hui, avec des plantes, et 60% des médicaments actuellement sur le marché sont d’origine naturelle, extraits d’une plante, d’un champignon ou d’une algue.

La Réunion, qui constitue avec les autres îles du sud-ouest de l’océan Indien un des hot spots de la biodiversité mondiale, abrite sa part de molécules potentiellement exploitables. L’unité mixte de recherche PIMIT (Processus Infectieux en Milieu Insulaire Tropical) a déjà démontré, lors de ses travaux antérieurs, l’intérêt de cette biodiversité dans le cadre de la lutte contre les maladies infectieuses émergentes. Avec TrétZerbaj, financé dans le cadre d’un appel à projets France 2020-Plan d’Innovation Outre-Mer, elle franchit aujourd’hui une nouvelle étape. Grâce à un financement de 2,6 millions d’euros sur quatre ans, apportés à 70% par l’Etat et complétés par le Conseil Départemental de La Réunion, le CNRS, le CYROI, l’Inserm, l’Université de La Réunion et Qualitropic), les chercheurs vont développer plusieurs axes de recherche en étroite collaboration avec les startups et des partenaires privés qui travaillent sur la biodiversité végétale. Les chercheurs spécialisés dans les maladies infectieuses vont notamment solliciter les compétences de l’Association Plantes Aromatiques et Médicinales (Aplamedom) de La Réunion et du laboratoire Icare (Institut coopératif austral de recherche en éducation) au sujet des usages locaux, via des enquêtes menées auprès des prescripteurs et des utilisateurs de plantes médicinales. 

« Le but principal du projet est de créer une extractothèque, c’est-à-dire une bibliothèque d’extraits de plantes qui sera hébergée au Cyroi, explique Chaker El Kalamouni, chimiste et biologiste, maître de conférences et directeur adjoint de PIMIT. Les plantes seront choisies en fonction de leur efficacité pharmacologique contre des maladies affectant spécifiquement le territoire réunionnais. Le deuxième grand axe de TrétZerbaj est la mise en place d’une plate-forme de criblage haut-débit des substances naturelles anti-infectieuses présentes dans les plantes. L’acquisition de cette technologie de pointe, qui existe à quelques exemplaires seulement en France, consommera d’ailleurs une part non-négligeable du budget total du projet.

La disponibilité de l’extractothèque et de cette plateforme robotisée pourraient permettre, in fine, de répondre très rapidement à l’émergence d’une maladie infectieuse. L’élaboration par le laboratoire CEMOI d’un modèle économique de valorisation de la biodiversité locale et des connaissances à son sujet, dans le respect du protocole de Nagoya sur le partage des ressources génétiques, fait également partie du projet.

 

 

Contact :
Chaker El Kalamouni, maître de conférences et directeur adjoint du laboratoire PIMIT

Grand angle

Les PUI, vitrine de la recherche à l’Université de La Réunion

Les PUI, vitrine de la recherche à l’Université de La Réunion

Fondées en 2017, les Presses Universitaires Indianocéaniques ont désormais leurs statuts et seront bientôt dotées d’un comité éditorial. Leur catalogue compte déjà près de 40 publications. Adossées à la faculté des Lettres et Sciences Humaines, les PUI se structurent progressivement dans le but de mettre en valeur les fruits de la recherche menée dans l’océan Indien et au sujet de l’océan Indien, dans tous les champs disciplinaires.

Les Presses Universitaires Indianocéaniques se font progressivement connaître de la communauté universitaire réunionnaise et, au-delà, de la communauté scientifique s’intéressant à l’océan Indien. Jusqu’en 2017, date de leur création, l’Université de La Réunion avait une démarche de co-édition, avec des maisons locales (K’A, Epica…) et métropolitaines (Karthala, L’Harmattan, PUF…). Si le BTCR (Bureau Transversal des Colloques, de la Recherche et des publications) n’a pas abandonné les projets en co-édition, la priorité est désormais donnée à la marque éditoriale « PUI ». 36 publications figurent déjà au catalogue des Presses Universitaires Indianocéaniques, qui ont pour vocation la diffusion des travaux des enseignants-chercheurs de l’Université de La Réunion, des autres universités de la région et ceux menés au sujet de l’océan Indien par la communauté scientifique.
« Nous avons déjà publié des textes en anglais ou en espagnol, le but reste néanmoins de combler le déficit de visibilité de nos recherches et de notre production », souligne Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo, maîtresse de conférences en littératures françaises et francophones et directrice des PUI.
Le projet a franchi une étape supplémentaire en mars dernier avec l’adoption par le conseil d’administration de l’université des statuts des Presses Universitaires Indianocéaniques, qui deviennent un service de la faculté des Lettres et Sciences Humaines. 

Un comité éditorial en 2023

Cette existence juridique va permettre la mise en place d’un comité éditorial dans les prochains mois. Il sera composé de membres de droit et de membres élus, proposés par les laboratoires et centres de recherche de l’université, en veillant à représenter le plus de champs disciplinaires possible. Il aura notamment pour rôle de sélectionner les manuscrits candidats à la publication, dans le respect d’une politique éditoriale prédéfinie. Cette fonction est jusqu’à présent assurée par les éditeurs des ouvrages lorsqu’il s’agit de volumes collectifs, par les jurys de thèse lorsqu’il s’agit de doctorats, et par Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo.


Les PUI ont pour coordonnatrice administrative et technique Marie-Pierre Rivière, responsable du BTCR, épaulée par Valérie Mesgouez, chargée d’une mission d’appui visant d’une part à identifier des sources à rééditer et rechercher les accords des ayants-droit, d’autre part à mieux faire connaître les publications des Presses et les faire entrer dans un circuit national de référencement et de diffusion/distribution. Les travaux édités par les PUI sont élaborés, mis en page, maquettés par les secrétaires d’édition du BTCR puis imprimés par des entreprises locales ou par le service de reprographie de l’université tandis qu’une édition numérique est  commercialisée en ligne et accessible sur toutes les plateformes nationales et internationales de vente. La dématérialisation est, en effet, un vecteur essentiel de la diffusion du savoir et de l’ouverture de la science à un large public. En veillant à ne pas concurrencer les éditeurs privés, les Presses peuvent également rééditer des ouvrages devenus introuvables. Ce fut le cas récemment des Marrons de Louis-Timagène Houat, premier roman réunionnais (1844), qui s’est déjà vendu à 1 400 exemplaires.


Le site des Presses Universitaires Indianocéaniques diffuse également en ligne, gratuitement, deux revues de sciences humaines : TrOPICS et Carnets de Recherches de l’océan Indien. Son contenu est appelé à s’enrichir régulièrement .

 

Le but reste néanmoins de combler le déficit de visibilité de nos recherches et de notre production

Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo, maître de conférence en littérature francophone et directrice des PUI

Le renouveau des presses universitaires françaises

L’essor des PUI s’inscrit dans un mouvement global de renouveau des presses universitaires françaises, encouragé par les pouvoirs publics. La loi pour une République numérique (2016), puis le plan national pour la science ouverte (2018) ont promu une politique d'ouverture des données et des connaissances et la circulation du savoir.  En 2017, l’appel de Jussieu pour la science ouverte et la bibliodiversité avait été lancé par un collectif de chercheurs et de professionnels de l’édition scientifique, dans  le même objectif. Dans de nombreuses universités et établissements d’enseignement supérieur, naissent ou renaissent des initiatives éditoriales visant à partager avec les universitaires, les étudiants mais aussi le grand public les avancées dans tous les domaines de la recherche. Le paysage de l’édition scientifique ouverte se professionnalise, l’Université de La Réunion souscrit pleinement à cette tendance. Les PUI nouent actuellement des relations avec d’autres universités, notamment ultramarines, dans le but de développer des partenariats et des co-éditions. 

Librairie, livres et revues en ligne

La liste des publications des PUI, le formulaire de soumission, les consignes de présentation et diverses informations sont disponibles sur leur site internet.

Le site permet de commander les livres imprimés par mail (des frais de port s’ajoutent au prix des ouvrages) et d’accéder aux versions numériques via la plate-forme Numilog. Les versions imprimées sont disponibles dans les librairies et peuvent également être achetées à la librairie du BTCR, à la faculté des lettres du campus de Moufia avec des prix de vente actuellement compris entre 11 et  30 euros.

De gauche à droite, au premier rang, Sabine Tangapriganin, technicienne en PAO et gestionnaire des publications, Katia Auzoux, gestionnaire des publications, au deuxième rang, Valérie Mesgouez, chargée de mission, Marie-Pierre Rivière, coordonnatrice administrative et technique des PUI et responsable du BTCR, Valérie Magdelaine- Andrianjafitrimo, directrice des PUI et Patricia Sitalapresad, secrétaire du BTCR et régisseuse financière.

 

Contact :
Valérie Magdeleine-Andrianjafitrimo, directrice des PUI
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Une journée au labo

Le CEMOI

Le CEMOI

Nous vous emmenons aujourd'hui à la découverte du CEMOI.

Le Centre d’Economie et de Management de l’Océan Indien est né en 2010 de la fusion de deux laboratoires d'économie et de management.

Regroupant 35 chercheurs, ce laboratoire produit des connaissances, des expertises et des outils d’aide à la décision dans les domaines de l’économie, de la gestion et du management, à destination des chefs d’entreprise, des manageurs, des décideurs publics, des institutions et des citoyens.

Le laboratoire s’intéresse aux enjeux des entreprises (finance, marketing, numérique, ressources humaines, stratégie des organisations) et du territoire (économique sociale et solidaire, évaluation des politiques publiques, vulnérabilité et développement en contexte insulaire, écologie et environnement…)

 

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En bref

Des nouvelles de nos labos

Des nouvelles de nos labos

La pratique des activités physiques et sportives à La Réunion

C’est une première, une équipe d’enseignants-chercheurs de l’Université de La Réunion, avec l’appui de l’INSEE, l’INJEP et en collaboration avec l'Ipsos, a reproduit l’étude nationale sur les pratiques physiques et sportives 2020 à l’échelle de l’île.

Auparavant, les indicateurs chiffrés des activités physiques et sportives (APS) provenaient des fédérations sportives locales, qui ne représentaient pas la totalité des activités. Cette enquête permet, au contraire, d’établir une mesure plus large de la pratique des activités physiques et sportives à La Réunion, et enregistre ainsi que près de 81 % des Réunionnais déclarent avoir pratiqué une APS en 2021.

Ce phénomène de massification des APS est d’abord soutenu par un forte pratique auto-organisée. Sur le panel des personnes interrogées qui ont déclaré avoir pratiqué une activité physique et sportive, 77% indiquent  la faire hors de toute structure sportive.
D’autre part, cette enquête révèle  aussi des différences de pratique selon les paramètres sociaux. Il peut s’agir de l’âge (83% des 15-29 ans pratiquent contre 76% des 50+ans), du sexe (86% des hommes pratiquent contre 76% des femmes) ou également du niveau de diplôme (89% despersonnes ayant un niveau bac ou plus pratiquent contre 70% des niveau inférieur au bac).
Les résultats de cette enquête régionale fourniront des indicateurs chiffrés qui serviront d’aide à la décision aux politiques publiques, mais aussi de base pour de prochaines études, sur l’impact de la sédentarité par exemple. L’ensemble des résultats peut être consulté sur le portail Peigeo.re.

Cette grande enquête a été financée par les fonds européens FEDER, l’État et la Région Réunion (GURDTI/20192071-0022951 Sport Humain 2020).

 

Contact :
Sylvain Cubizolle, Fabrice VIALE, maîtres de conférences
En savoir plus sur le projet

Plug in labs Université de La Réunion

Plug in labs est une plateforme permettant de rendre visible les compétences et les expertises des laboratoires de l'université et de les mettre en relation avec l'ensemble des acteurs du monde économique. Cet outil permet des connexions bilatérales, mais également la construction de plateformes de travail collaboratif.

L'outil se présente comme un site offrant un moteur de recherche de savoirs faire des laboratoires et s’appuie sur une base de données mise à jour en temps réel. Ce portail permet, grâce à une recherche par thématiques ou mots-clés, d’obtenir une liste précise des expertises et offres de services des 22 laboratoires de notre université. À plus long terme, il sera également possible d’intégrer les équipements de l’établissement à cette liste.

Dans le regroupement des régions Bretagne et Pays de la Loire où Plug in Labs est implanté depuis presque dix ans, l’outil a permis une vaste cartographie des acteurs du secteur avec plus de 680 laboratoires et 177 plateformes de travail.

Officiellement lancé fin mai pour l’Université de La Réunion, avec une présentation lors du Lab’tour, le déploiement de Plug in lab nourrit de grands espoirs au sein du monde de la recherche et du développement. Ainsi, cet outil va permettre de faciliter la mise en relation avec des acteurs socio-économiques, locaux ou nationaux, mais également avec d’autres laboratoires ou entités publiques.

 

Contact :
Service partenariats et valorisation
En savoir plus sur la plateforme

REACT, l'autonomie énergétique des îles

Le laboratoire ENERGY-Lab est membre du consortium Européen REACT qui réunit onze pays et huit îles pour co-construire l’indépendance énergétique des territoires insulaires. 

Afin d'y parvenir, le consortium a commencé avec des démonstrateurs sur trois îles “pilotes” avec Graciosa, dans les Canaries, San Pietro au sud de la Sardaigne et Inis Mór, à l’ouest de l'Irlande. 

Dans un premier temps, le consortium a étudié la production d’énergie renouvelable sur les îles pilotes, ainsi que les liens entre la production, le stockage et la consommation afin de coordonner la gestion de  ces trois facteurs. La Réunion fait partie des îles suiveuses, qui ont apporté un soutien technique pour les modèles de prévisions lors des premières phases.

Désormais REACT se concentre sur les étapes nécessaires aux changements d’échelles pour appliquer la méthode sur les îles suiveuses. En effet, la taille des îles pilotes ne dépassent pas 50km², ce passage représente donc une étape clé pour dimensionner les dispositifs et mesurer les bénéfices socio-économiques à plus grande échelle. 

“La plupart des solutions techniques sont connues, maintenant il faut réussir à les intégrer à nos réseaux et à nos modes de vie.”  

Après les phases de déploiement sur les îles suiveuses, le consortium aimerait viser l’autonomie énergétique de ces territoires. Cet objectif est ambitieux, mais primordial face à la crise énergétique et environnementale. En effet, les îles sont bien souvent dépendantes énergiquement d'un réseau voisin ou des importations de carburants fossiles pour une production sur place. De plus, elles sont parfois soumises à une très forte variabilité de la demande en fonction du tourisme saisonnier. 

La diversité géographique et climatique des territoires du consortium permet la construction de modèles résilients, La Réunion est donc un atout pour le réseau en tant que seule île tropicale. 

 

Contact :
Dominique Grondin, maître de conférences
En savoir plus sur le projet et sur le laboratoire Energy-Lab

Aquamarine, l'intérêt des aires marines éducatives !

Le projet Aquamarine 2.0 financé par la Fondation de France a pour but d’étudier l’intérêt, le développement et les freins qui peuvent accompagner les aires marines éducatives (AME), implantés à La Réunion et à Mayotte avec un transfert du dispositif à Madagascar dans le cadre de l’école La Saline de Tuléar gérée par l’ONG Bel Avenir. 

Nées en 2012 en Polynésie française, les AME sont des dispositifs qui visent la gestion participative d’une zone marine littorale par des élèves du CM1 à la 3ème. Un élément essentiel de cette démarche est la rencontre entre ces enfants, leur enseignant et des professionnels de la mer liés à la préservation du littoral, ainsi qu’avec les élus locaux. L’objectif de ces rencontres est d’assurer la transmission de connaissance, de savoir-faire et de savoir-être aux prochaines générations.

À travers les AME, le projet Aquamarine met à contribution des équipes interdisciplinaires composés de chercheurs issus de disciplines telles que la science de l’éducation, l’anthropologie, l’écologie ou encore la biologie marine. Le projet étudie deux volets de recherche complémentaires. Un volet éducatif, qui concerne le lien avec le programme scolaire des élèves, l’appropriation du sujet par les professeurs et les parents d’élèves. Ainsi qu’un volet anthropologique qui concerne le rapport qu’entretiennent les communautés Humaines avec l’environnement, les modes de vie, les croyances, les savoirs, les pratiques culturelles.

Aquamarine est porté par le Centre Universitaire de Formation et de Recherche de Mayotte (CUFR) et coordonné par Georgeta Stoica, membre du laboratoire ICARE de l’Université de La Réunion.

 

Contact :
Georgeta Stoica, maître de conférences en anthropologie

Agenda

A noter dans vos agendas

A noter dans vos agendas

Ma thèse en 180 secondes

La neuvième finale régionale de ce concours à La Réunion aura lieu le jeudi 21 mars 2024, dans l'amphithéâtre bioclimatique du Moufia.

Venez soutenir nos doctorants et voter pour ceux qui représenteront l'Université de La Réunion en demi-finale nationale à Paris. 

Ouverture de la billetterie en mars :
Abonnez-vous à notre liste de diffusion pour être tenu au courant de l'ouverture de la billetterie

Retour sur événement

Indispensables échanges avec la société

Indispensables échanges avec la société

Lab'tour

Echanges entre chercheurs et chefs d'entreprise

C'est à l'occasion de la 2eme session du Lab'tour que le service partenariats et valorisation de l’Université de La Réunion et la Technopole de La Réunion ont a organisé un nouveau format pour créer des moments de rencontres et d'échanges. L'objectif de cet événement est d'offrir un espace d'intersection entre le monde de la recherche et celui de l'économie et de ses acteurs afin de faciliter de futures collaborations.

Le 26 mai dernier, dans un amphithéâtre du campus du Moufia, les entreprises et les laboratoires ont tour à tour présenté leurs travaux ainsi que leurs structures, sur les thèmes de l'énergie, de l’environnement, des sciences humaines et sociales, de l'alimentation et de la biodiversité.

Pour chaque thème, deux laboratoires et une entreprise sont intervenus. En plus des conférenciers, une soixantaine de personnes sont venues assister à ce Lab’tour, telles que des doctorants, des chercheurs, des représentants d'associations et bien sûr des acteurs du monde de l’entreprise.

L’ambiance studieuse de la journée, entrecoupée de moments plus informels, était propice au réseautage et au partage.

Une autre session de rencontres aura aussi lieu dans le sud de l'île, dans le même objectif d'émulsion recherche - entreprises. Cette deuxième session devrait avoir lieu entre octobre et novembre.

La singularité du territoire réunionnais peut aider à la rencontre de mondes, mais le Lab’tour est l'événement qui permet de découvrir le champ des possibles que proposent les acteurs économiques et académiques de La Réunion.

Le Lab’tour a vu naître la signature de conventions entre l’Université et des entreprises ce qui encourage l’établissement à continuer de créer des amorces pour qu’elle travaille main dans la main avec les acteurs du monde économique. 

Ces rencontres seront organisées à nouveau en 2024 pour continuer dans la dynamique de partage de connaissances et de collaboration pour la science. 

 

Contact :
Service des partenariats et de la valorisation

Journée hommage à Thérésien Cadet

La journée d’hommage à Thérésien Cadet, Professeur de l’Université de La Réunion et grand botaniste réunionnais, a eu lieu le mercredi 21 juin 2023, date de son anniversaire. L’association Sur les traces de Thérésien Cadet, les bibliothèques de l’université, le Conservatoire Botanique National de Mascarin et la faculté des Sciences et Technologies ont organisé une exposition sur son œuvre afin de lui rendre hommage. La journée a débuté avec des discours afin de représenter cet homme passionné et de rappeler l’immense travail qu’il a produit.
La matinée s’est poursuivie avec une visite guidée de l’arboretum initié par le botaniste, et réhabilité depuis 2022 par les membres de l’association et grâce au soutien de Fac des Sciences en Transition !. Cet espace que l’on aurait pu prendre pour un simple espace vert du campus abrite en réalité nombre d’espèces de plantes endémiques et menacées d’extinction. Les anecdotes éclairantes des guides sur quelques espèces iconiques ont été accompagnées de témoignages de Jeannine Cadet, l’épouse du botaniste, qui l’a grandement accompagné et assisté dans ses travaux.
La journée s’est poursuivie avec une présentation de l’exposition dans la bibliothèque des Sciences. Elle exhibe des instruments de terrain, des photographies, des extraits de ses anciens herbiers, des illustrations botaniques à l’aquarelle faites par sa femme et bien d’autres éléments.
Cette matinée s’est conclue autour d’une présentation du projet Circuit nature; La Réunion au fil du temps. Ce projet est porté par Fac des Sciences en Transition. L’idée est de créer un parcours de visite à travers le campus en quatre temps : l’histoire géologique de l'île, la visite de l’arboretum et d’un futur orchidarium, la projection d’un film La Réunion au fil des cartes, pour finir avec l’histoire agricole de l’île. Ce circuit nature devrait démarrer en 2026. D’ici là, il s’agira de poursuivre les aménagements nécessaires sur site et leur mise en valeur.
Cette journée hommage a mis en lumière la richesse et la fragilité botanique de l'île, mais surtout, le travail considérable mené sur le terrain et au laboratoire par ce botaniste précurseur. L’exposition illustre une partie de l’impact qu’a eu Thérésien Cadet sur la botanique de La Réunion, des Mascareignes et l’étude des flores tropicales insulaires. L’exposition Sur les traces de Thérésien Cadet restera présente à la bibliothèque des Sciences jusqu’au 21 octobre 2023.

 

Contact :
Association sur les traces de Thérésien Cadet
Anthony Finizola, enseignant chercheur en volcanologie
Dominique Strasberg, professeur de biologie
En savoir plus sur Faculté des Sciences en transition

Experimentarium

Nos jeunes chercheuses font leur festival

Pour la deuxième année consécutive, l’Université de La Réunion a participé au festival des jeunes chercheurs du réseau Experimentarium. Trois doctorantes ont rejoint la quarantaine de jeunes chercheurs venus des quatre coins de France mais également du Québec.

L’Experimentarium, c’est une philosophie et un mode de médiation communs à plusieurs universités constituées en réseau. L’Université de La Réunion a intégré ce réseau en 2019 et a accompagné dans ce cadre une trentaine de chercheurs à la conception d’un atelier ludique à destination d’élèves de 10 à 18 ans. En 2015, le réseau a eu l’idée d’inventer un rendez-vous national annuel, rassemblant une quarantaine de chercheuses et chercheurs formés à l’Experimentarium.

Après une première participation de trois de nos doctorants en 2022 à Dijon, Marion Manoro, Mélodie Lherminez et Océane Argelas sont allées à la rencontre du public manceaux en mai 2023. Le Mans Université avait bien organisé les choses, avec des temps de rencontres avec des scolaires le vendredi, des rencontres grand public le samedi et un final nocturne dans trois des musées de la ville.

Le samedi matin, installée sur un îlot dans le jardin des plantes, Marion a partagé ses travaux sur la prise en compte des populations dans la préservation des oiseaux. L’après-midi, tandis que Mélodie, installée dans une librairie du centre-ville s’appuyait sur une bande-dessinée pour parler de l’accès aux littoraux, Océane, au pied d’une fresque monumentale dans une rue piétonne du quartier commerçant, invitait le public à découvrir le rôle du street-art dans le paysage urbain.

A peine le temps de souffler que toutes trois ont rejoint les musées de la ville qui avaient convié les 40 chercheurs participant à s’approprier, le temps de la Nuit européenne des musées, leurs collections pour parler de leurs travaux. 

Epuisées, mais riches de leurs échanges avec un public différent de celui de La Réunion et de leurs rencontres avec des doctorants d’autres universités, nos trois doctorantes espèrent maintenant accueillir ces derniers prochainement sur notre île pour un prochain festival.

 

Contact :
Service de la médiation scientifique
Direction du soutien à la recherche, à l'innovation, à la valorisation et aux partenariats
En savoir plus

Portraits

Marie Véronique, Tatiana et Helena

Marie Véronique, Tatiana et Helena

Le 10 mars 2023, Marie Veronique Nomenjanahari et Tatiana Barbar remportaient le premier prix du jury pour la première et le second prix du jury et le prix du public, lors de la finale régionale du concours Ma thèse en 180 secondes.

Cela leur a ouvert les portes de la demi-finale nationale du concours à Paris en avril, à l'issue duquel Tatiana s'est qualifiée pour la finale nationale à Rennes en juin.

Elles reviennent pour nous sur ce concours.

Marie Véronique Nomenjanahary

Marie Véronique est une jeune chercheuse en microbiologie. Après avoir remporté le premier prix du jury à la finale régionale du concours Ma thèse en 180 secondes, elle a participé à la demi-finale nationale pour tenter de se qualifier pour la finale nationale parmi 53 autres lauréats du concours au niveau régional.

 

Contact :
Marie Véronique Nomenjanahary, doctorante
Laboratoire UMR PVBMT

Tatiana Barbar

Après avoir remporté le prix du public lors de la finale régionale du concours Ma thèse en 180 secondes, la doctorante en virologie a été sélectionné avec 15 autres jeunes chercheurs de tout le territoire pour la finale nationale du concours qui s’est déroulée le 8 juin 2023 à l’opéra de Rennes.

 

Contact :
Tatiana Barbar, doctorante
Laboratoire Processus Infectieux en Milieu Insulaire Tropical, PIMIT

Pour la 17ème édition du Prix jeunes talents France, la Fondation L’Oréal a récompensé 20 doctorantes et 15 post-doctorantes à travers le pays. Parmi elles, Helena Teixeira, une post-doctorante portugaise qui étudie la biologie évolutive au sein de l'unité mixte de recherche ENTROPIE. Son étude sur comment les changements environnementaux et l’activité humaine a mené les pétrels noirs de Bourbon proche de l’extinction a été récompensée

Une étape de plus dans un parcours international qui l’a menée d’études en biotechnologie au Portugal à une thèse en en biologie évolutive en Allemagne. Très engagée en faveur de la biodiversité, elle s’intéresse aux mécanismes à l’origine du déclin des espèces.

Quels sont les enjeux à court et à long termes de vos recherches et leurs applications ?

Face à l’urgence environnementale actuelle, mes recherches permettent d’améliorer nos connaissances sur la manière dont les espèces ont répondu aux perturbations environnementales du passé, et ainsi de mieux identifier les principaux moteurs du déclin des populations. Les résultats de mon projet permettront ainsi d’élaborer des plans de conservation plus efficaces des espèces menacées.

Pourquoi avez-vous choisi une carrière scientifique ?

J’ai toujours été passionnée par la biodiversité. J’ai ressenti le besoin de comprendre pourquoi il n’y avait pas de chimpanzés au Portugal ou pourquoi les loups vivaient dans un système social très organisé. Mon stage de licence, qui s’intéressait à l’étude génétique du loup ibérique, a confirmé ma fascination pour la biologie évolutive. Aujourd’hui, je travaille avec une espèce d’oiseau marin déclarée éteinte, mais qui a été redécouverte dans les années 70. N’est-ce pas incroyable ?

Dans votre parcours, avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

Bien que la biologie soit l’un des domaines scientifiques avec le meilleur ratio de femmes, il est encore difficile d’y faire carrière. Le nombre de postes de direction est très limité et majoritai-rement occupés par des hommes. De nombreux concours nationaux prennent désormais en compte l’égalité femmes-hommes, premier pas vers une meilleure représentativité des femmes dans les sciences. Cependant, le domaine est si compétitif qu’il est difficile d’allier vie privée et vie professionnelle. Des programmes comme L’Oréal-UNESCO sont essentiels pour encou-rager les femmes à poursuivre leurs carrières.

Contact :
Helena Teixeira, post-doctorante
Laboratoire Entropie

Histoire de chercheur

Appel d'air

Appel d'air

Le défi est grand pour nos futurs chercheurs car les connaissances scientifiques accumulées sont nombreuses. Leur quantité est telle que nous sommes peut-être plus à même de comprendre des processus complexes que d’en découvrir de nouveaux. Mais rien n’est joué d’avance !

Michaël Sicard

Depuis six mois je suis professeur à l’Université de la Réunion dans le Laboratoire de l’Atmosphère et des Cyclones1 (LACy). Je suis plus précisément détenteur d’une position de « chair professor » au LACy dans le cadre du projet européen REALISTIC2 (Centre of Excellence in aerosol remote sensing technology and science in the Indian Ocean). Comment en suis-je arrivé là ?
L’enfant que j’étais voulait lui devenir pilote de chasse, non pas pour l’aspect guerrier que je ne visualisais pas à l’époque, mais pour l’adrénaline, les pirouettes et le simple fait de voler. Une myopie précoce m’a éloigné de ce rêve assez rapidement. J’ai tout de même passé mon permis de pilote de monomoteur à hélice à mes 25 ans. Cela ne va pas à Mach 3, mais on est dans les airs. Il y a toujours une alternative dans la vie si l’on est prêt à s’adapter.
Une fois détourné de la voie de pilote, je me suis engagé dans des études d’ingénieur généraliste, option optique/photonique, sans trop savoir ce que j’en ferai. J’ai réalisé mon stage de fin d’étude au Remote Sensing Group3 de l’Université d’Arizona aux Etats Unis, un petit groupe de recherche méconnu du grand public mais en étroite relation avec la France car c’est le groupe qui réalisait à l’époque les étalonnages des satellites français SPOT d’observation de la Terre. J’y suis resté 2 ans. Mon goût pour la recherche venait de naître.
Depuis les Etats Unis, j’ai été recruté par une entreprise et un laboratoire de recherche parisiens pour réaliser une thèse doctorale pour développer un petit lidar (radar travaillant á des fréquences optiques permettant de détecter les petites particules en suspension dans l’atmosphère) pour l’observation de la troposphère (la première couche de notre atmosphère située entre la surface terrestre et ~10 km). Mon attrait pour les airs, alias l’atmosphère terrestre, se confirmait.
Une fois mon doctorat en poche et après quelques courts séjours postdoctoraux outre Atlantique je commençais un postdoc au Remote Sensing Laboratory4 de l’Université Polytechnique de Catalogne5 à Barcelone en Espagne. J’y suis devenu professeur et j’y ai passé les 20 dernières années de ma carrière. Dans ce groupe, ma double formation de docteur-ingénieur a pris tout son sens car elle m’a permis, d’une part, de suivre les progrès de la technologie pour l’appliquer aux développements de système lidar de l’état de l’art et, d’autre part, de « faire de la science » avec les données collectées. Je me suis tourné assez rapidement vers l’étude des interactions entre les particules atmosphériques et le rayonnement, qu’il soit de source solaire ou terrestre. Ces interactions sont à l’échelle de la planète encore assez mal connues. Ceci est lié, entre autres, à l’énorme volume à sonder (le volume de l’atmosphère terrestre est d’environ 55 x 109 km3 ; pour vous donner un ordre d’idée, cela représente 2,5 fois le volume de la lune) et de la volatilité spatio-temporelle des particules atmosphériques.
Mon arrivée à l’Université de la Réunion est le fruit d’une rencontre en 2017 avec Valentin Duflot, chercheur au LACy, lors d’une réunion de travail d’un projet européen. Valentin m’a contacté en décembre 2021 pour me proposer de présenter un projet européen entre nos deux universités. Nous avons écrit le projet REALISTIC ensemble et cela a été (et est encore !) un succès. Au vu de ma thématique scientifique, l’île et l’Université de la Réunion ont plusieurs atouts. Nous sommes ici dans une région du globe très peu polluée par les émissions anthropiques, c’est-à-dire dues à l’activité humaine, mais aussi très peu documentée. Les processus physico-chimiques que nous détectons sont donc plus représentatifs de variations globales que locales, ce qui fait de l’île de la Réunion « la sentinelle du climat aux tropiques » comme l’aime l’appeler mes collègues du LACy. De plus, l’île de la Réunion dispose de l’Observatoire de physique de l’atmosphère de La Réunion6 (OPAR) auquel le LACy est associé. Situé au Maïdo, l’OPAR est un site d’observation unique par la qualité de son infrastructure et de ses instruments. Pour un atmosphéricien, disposer de l’instrumentation de l’OPAR offre des possibilités d’études presque infinies. Et cette infinité peut parfois donner le vertige. Je veux donc envoyer un message d’encouragement aux générations futures. Le défi est grand pour nos futurs chercheurs car les connaissances scientifiques accumulées sont nombreuses. Leur quantité est telle que nous sommes peut-être plus à même de comprendre des processus complexes que d’en découvrir de nouveaux, mais rien n’est joué d’avance!
Je finirai avec cette strophe du poète espagnol Antonio Machado : “Caminante no hay camino, se hace camino al andar” qui pourrait se traduire par : « Toi qui chemines, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant ».

Le projet REALISTIC est financé par l'Union Européenne via le fonds Horizon Europe (GA 101086690)

 

Contact :
Michaël Sicard, professeur des universités.


1lacy.univ-reunion.fr
2lacy.univ-reunion.fr/activites/programmes-de-recherche/realistic
3wp.optics.arizona.edu/rsg/
4ors.upc.edu
5www.upc.edu/en
6opar.univ-reunion.fr

A propos

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Directeur de la publication : Frédéric Miranville, président de l'Université de La Réunion

Comité de rédaction :

  • Patrick Mavingui
  • Thomas Petit
  • Alain Bastide
  • Philippe Jean-Pierre
  • Elsie Damour
  • Claire Tessier 
  • Marc Ramillien
  • Anne Mariotti
  • Christelle Letellier
  • Silvère Pasquier
  • Arthur Vial

Contenus :

  • Rédaction : Bernard Grollier,  Michaël Sicard, Patrick Mavingui, Christelle Letellier, Silvère Pasquier, Arthur Vial, 
  • Réalisation audiovisuelle : ActionStudio, Silvère Pasquier

Contact :mediation-scientifique@remove-this.univ-reunion.remove-this.fr

Remerciements 

Patrick Mavingui,  Marc Ramillien, Claire Tessier, Francoise Heekeng, Juan-Manuel Mora-Rey, Frédérique Noël, Teddy Caderby, Chloé Durif, Mathieu David, Chaker El Kalamouni, Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo, Marie-Pierre Rivière, Valérie Mesgouez, Alain Cucchi, Philippe Jean-Pierre, Sylvain Cubizolles, Fabrice Viale, Georgeta Stoica, Dominique Grondin, Anthony Finizola, Dominique Strasberg Veronique Nomenjanahary, Tatiana Barbar, Michaël Sicard.

Crédits photographiques :

  • Couverture :
  • Edito :
    fond : © Université de La Réunion
    portrait : © Université de La Réunion.
     
  • Dossier : 
    fond : © Unsplash
    Open4research : service de la médiation scientifique / Université de La Réunion
    e-Wakling :
    Twinsolar : Acquisition Kalideos Réunion. Pleiades © CNES 2019, distribution Airbus DS/Spotimage
    TréZerbaj :
     
  • Grand angle : service de la mediation scientifique / Université de La Réunion
    fond : © René Carayol / Université de La Réunion
     
  • Une journée au labo : © ActionStudio
    fond : © ActionStudio
  • En bref : 
    fond : © Georgetta Stoica
    La pratique des activités physiques et sportives à La Réunion : © M. Emmanuel Schmitt.
    REACT : île pilote de Graciosa (Canaries) : React / Université de La Réunion
    Aquamarine : © Georgetta Stoica
    Plug in labs : Capture d’écran du site internet Plug in labs
     
  • Agenda : © ActionStudio
    René Carayol / Université de La Réunion
     
  • Retour sur événement :
    Fond : Université de La Réunion
    Experimentarium : Coralie Biguzzi / Universsité de Bourgogne et SCZ photographies / Le Mans Université
    Lab tour : Service valorisation et partenariats / Université de La Réunion
    Journée hommage à Thérésien Cadet : Rachel Gusset / Université de La Réunion
  • Portraits :
    Fond : René Carayol / Université de La Réunion
    Vidéos : Silvère Pasquier / Université de La Réunion
    Photo Helena Texeira : Christelle Letellier / Université de La Réunion

     
  • Histoire de chercheur : 
    Fond : René Carayol / Université de La Réuinon
    Portrait : Christelle Letellier / Université de La Réunion
     
  • A propos :
    fond : © René Carayol / Université de La Réunion

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