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Contre la Covid-19, les chercheurs mobilisés
Les sociétés de l'océan Indien à la loupe
Une nuit à l'observatoire du Maïdo
Selon l’anthropologue Frédérik Keck, directeur de recherche au CNRS et directeur du Laboratoire d'anthropologie sociale, la crise pandémique que nous traversons est « une occasion à saisir pour changer notre mode de vie ». Développant son analyse dans un article publié dans Le Monde au début de la crise en France (27 mars 2020), il dresse le constat que « les alertes au changement climatique ont été peu entendues, alors qu’une alerte sanitaire oblige les gouvernements à des décisions rapides pour éviter des morts en urgence. Le confinement, mesure inédite pour gérer une crise sanitaire, produit un mélange d’accélération des signes du changement écologique et de ralentissement de l’activité économique qui est propice à la réflexion fondamentale sur notre mode de développement. On ne pourra pas revenir au business as usual après cette crise ».
À l’échelle particulière de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (ESRI) en France, beaucoup considèrent que le même constat peut être dressé et les mêmes conclusions tirées. Les alertes sur l’accompagnement insuffisant du champ ESRI ont été trop peu entendues depuis une dizaine d’années et la crise que nous traversons a eu sans doute une conséquence positive puisque « les moyens avancés dans le projet de Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche (LPPR) sont les premiers annoncés après la crise du Covid-19, avant même le plan pour l’hôpital ou pour l’éducation » pour reprendre les mots de Philippe MAUGUIN, PDG d’Inrae, l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Au final, il est fort probable que l’écosystème ESRI ne puisse pas revenir à son état initial après cette crise et il faut sans doute s’en féliciter.
À l’échelle plus modeste de notre Université, force est de constater que la crise que nous avons traversé a profondément modifié nos modes de fonctionnement alors même que -dans notre grande maison comme dans l’ensemble des organisations de l’ESRI, « personne n’était véritablement prêt car la situation était exceptionnelle et imprévisible » comme le rappelle utilement Rémy Challe, directeur général d’EdTech France.
Et pourtant...
Et pourtant cette crise sanitaire n’a pas stoppé le fonctionnement de notre Université grâce aux énergies déployées par des personnels dévoués corps et âmes à l’exercice de leurs missions dans les laboratoires, directions, services comme dans les composantes. Grâce à eux, le lien avec nos étudiants n’a pas été interrompu et les activités de recherche et leur valorisation n’ont pas été stoppées. L’occasion nous est donnée ici de les en remercier très chaleureusement.
Et pourtant cette crise sanitaire a accéléré le processus de transformation de notre institution et a donné naissance à des innovations qui vont perdurer. On pense évidemment à la digitalisation accélérée dans le champ de la formation au moment où la ministre de l’ESRI formule le souhait que les universités françaises profitent de cette crise pour "franchir un pas supplémentaire" sur l'enseignement "hybride" avec de plus en plus de cours magistraux en ligne mais sans renoncer aux "interactions avec les enseignants". Cette transformation appelant des moyens supplémentaires, notre établissement a su nouer des partenariats avec les collectivités et Orange pour déployer un plan d’équipement informatique sans précédent au bénéfice de nos étudiants pour limiter la fracture numérique. Et il ira chercher des moyens supplémentaires à l’occasion de son dialogue stratégique et de gestion avec la tutelle pour entrer de plein pied dans l’enseignement hybride dès la rentrée prochaine. On pense également à notre fonctionnement institutionnel qui a basculé en distanciel dès le premier jour du confinement avec de multiples réunions puis, très vite, avec le déroulement de l’ensemble de nos instances qui ont connu des taux de participation record et ont permis à nos collègues du sud et des autres campus délocalisés de faire l’économie de trajets épuisants et chronophages ... On pense enfin à l’extension du télétravail pour lequel notre établissement s’était déjà largement préparé en établissant puis en révisant sa charte dédiée à cette modalité de travail.
Et pourtant, enfin, cette crise sanitaire aura été l’occasion pour notre université d’affirmer son dynamisme et sa réactivité pour relever de nouveaux défis. Défis sanitaires en premier lieu grâce à nos unités de recherche qui se sont mobilisées très tôt en partenariat avec le CIRAD et le CHU au sein d’une Task force Covid19 pour aider au dépistage. Défi scientifique ensuite puisque les mêmes ont répondu à l’ANR Flash Covid19 et déposent plusieurs projets de recherche à l’appel à projets de la Région Réunion sur le même thème. Défi dans le champ de la valorisation de la recherche puisque des projets sont dès à présent soutenus par la Société d'Accélération du Transfert de Technologies (SATT) et des dépôts de brevets sont envisagés.
Défi dans le champ de la médiation scientifique enfin puisque nos collègues ont su produire en un temps record ce numéro spécial Covid19 pour vous informer en temps réel des belles réussites de notre belle université : nous vous souhaitons donc une excellente lecture !
Pr. Gilles LAJOIE, Président du Conseil Académique
Pr. Frédéric MIRANVILLE, Président de l’Université
Les chercheurs de l’université de La Réunion mobilisés
Dès les premiers jours de la crise sanitaire, l’université de La Réunion s’est organisée pour continuer à fonctionner mais aussi pour apporter sa contribution à la lutte contre la Covid-19. Ses chercheurs spécialisés en infectiologie ont mobilisé, ensemble, leurs compétences et leurs ressources pour lancer des projets susceptibles, à leur terme, de proposer des solutions de diagnostic et de prévention de la maladie, mais aussi des solutions thérapeutiques. La pandémie en cours met en valeur le niveau d’excellence atteint dans plusieurs domaines de la recherche à l’université de La Réunion.
Avant même que les premiers cas de contamination par le nouveau coronavirus ne soient détectés sur l’île, l’université a répondu à l’appel du centre hospitalier universitaire. Aux côtés du Cirad (centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), elle a intégré la task force constituée en urgence pour faire face en cas de flambée épidémique. Isolée, très éloignée de la métropole et disposant d’un nombre limité de lits en réanimation, La Réunion pouvait alors connaître une situation dramatique. Cette perspective nécessitait de mobiliser toutes les ressources présentes sur le territoire, au mois de mars. Des moyens techniques (réactifs, consommables, masques) ont été mis à la disposition de l’hôpital, des ingénieurs et des techniciens des unités de recherche de l’université ont été mis en alerte pour venir prêter main forte au CHU, grâce à leurs moyens de dépistage et d’analyses.
Dans le même temps, les deux UMR PIMIT (processus infectieux en milieu insulaire tropical) et DéTROI (diabète athérothrombose thérapies océan Indien) ont eu une pensée pour les étudiants démunis en produisant plusieurs centaines de flacons de gel hydro-alcoolique, distribués gratuitement sur les campus du Moufia et du Tampon via l’épicerie solidaire.
Ce geste symbolique n’était que le début de l’engagement contre la Covid-19 de ces deux unités, dont les savoir-faire peuvent contribuer à la lutte contre l’épidémie devenue pandémie. L’objectif scientifique de PIMIT, sous la quadruple tutelle de l’université de La Réunion, du CNRS, de l’Inserm, et de l’IRD, est ainsi d'appréhender les relations entre les agents infectieux et les hôtes, et notamment de rechercher des pathogènes dans la faune sauvage pour les caractériser et étudier leur passage chez l’homme. Son directeur, Patrick Mavingui et ses collègues ont participé à des travaux et cosigné des publications sur les coronavirus qui circulent dans la région, via diverses espèces de chauve-souris. L’océan Indien occidental est un des hot spots de la biodiversité mondiale : cette richesse présente aussi le risque de favoriser le passage de nouveaux microbes de l’animal à l’homme, notamment quand les écosystèmes sont perturbés. Plus de 8% des chauve-souris étudiées récemment étaient par exemple porteuses de divers coronavirus.
Quand le SARS-CoV-2 est apparu en Chine, puis est arrivé en France, « nous avons naturellement souhaité contribuer aux recherches sur le sujet, explique Patrick Mavingui. Ce virus a des cousins plus ou moins lointains dans notre région, qui peuvent sortir de la faune sauvage. Nous avons créé nos laboratoires à La Réunion pour faire face à des situations d’émergence infectieuse».
Trois projets de recherches présentés à la Région
PIMIT et DéTROI ont répondu à l’appel d’offres flash Covid-19 lancé en mars par l’agence nationale de la recherche (ANR) pour mobiliser les communautés scientifiques contre la pandémie. Le projet réunionnais n’a pas été retenu pour bénéficier d’un financement immédiat mais a été placé sur une liste complémentaire par l’ANR. En attendant, l’université de La Réunion a débloqué un fonds d’amorçage pour que les chercheurs des deux unités poursuivent leurs travaux.
Les deux UMR ont également répondu à l’appel à manifestation d’intérêt lancé le 19 mai dernier par la Région Réunion en mobilisant le programme européen FEDER. PIMIT porte un projet collaboratif de « task force de recherche contre la COVID-19 et les coronavirus à La Réunion », associant deux autres unités, CHEMBIOPRO (laboratoire de chimie et de biotechnologie des produits naturels) et PVBMT (peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical), ainsi que le CHU. Ce projet comporte deux volets : la détection de potentielles mutations des souches du virus ayant circulé à La Réunion et le développement de thérapies innovantes, sur la base des acquis sur les plantes médicinales de La Réunion et les nanoparticules d’or ou lipidiques (voir notre article L’espoir d’un diagnostic et d’un vaccin « pays »). Le dossier présenté par DéTROI porte plus spécifiquement sur la mise en œuvre de nanoparticules lipidiques pour soigner des patients souffrant de troubles métaboliques ou vasculaires (voir notre article DéTROI propose une piste thérapeutique)
« Ces projets témoignent du dynamisme et du niveau d’excellence atteint par notre université, notamment dans les domaines de la biologie, fondamentale et appliquée, et de la recherche biomédicale, confirmés par la dernière évaluation du Haut conseil de l'évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur », souligne Gilles Lajoie, président du conseil académique.
Un troisième projet a été déposé par l’université de La Réunion en réponse à l’appel de la Région, dans le domaine des sciences sociales (voir notre article La Covid-19, d’un outre-mer à l’autre).
« La Réunion va apporter, c’est certain, sa petite pierre à l’édifice de la recherche internationale pour combattre la Covid-19 », estime Gilles Lajoie. « Cette crise va nous faire franchir un pas de géant », espère Patrick Mavingui.
La Réunion va apporter, c’est certain, sa petite pierre à l’édifice de la recherche internationale pour combattre la Covid-19.
Platin-OI, poste avancé de la recherche européenne
Avec Platin-OI, La Réunion dispose d’un plateau d’infectiologie de pointe, rendant possible de nombreux projets de recherche sur les maladies infectieuses et leurs vecteurs présents en zone tropicale. Ouvert en 2018 dans les murs du Cyroi, (cyclotron océan indien) à la Technopole, il se compose de trois laboratoires de travail confinés et sécurisés de niveau 3, incluant une animalerie et un insectarium. « Platin-OI est un poste avancé de la recherche européenne », souligne son directeur, le microbiologiste Patrick Mavingui.
Retrouvez le reportage vidéo qui lui a été consacré dans le n°1 du webmagazine recherche de l’université.
PIMIT: l'espoir d’un diagnostic et d’un vaccin « pays »
L’expertise de l’unité de recherche PIMIT lui permet de proposer la mise au point de moyens de lutte contre la Covid-19 adaptés aux réalités réunionnaises, en partenariat avec la start-up Torskal. Le projet vise à détecter les potentielles mutations des souches de virus ayant circulé à La Réunion, en utilisant une méthode de diagnostic conçue localement. Cette méthode peut également être mise en œuvre pour rechercher un vaccin.
Le dépistage de la Covid-19 nécessite d’utiliser des produits réactifs rationnés au plan national, La Réunion ne sera certainement pas la première destinataire des premiers vaccins qui seront mis au point. Face à ces réalités insulaires, l’unité mixte de recherche Processus Infectieux en Milieu Insulaire Tropical (PIMIT) a orienté ses réflexions sur la recherche de solutions locales.
« Quand la maladie est apparue, nous avons tout d’abord recherché à élaborer des techniques de diagnostics rapides, explique le professeur Philippe Desprès, virologiste, à la tête de l’une des deux équipes de PIMIT spécialisée en immunologie infectieuse et en sérologie. En développant des outils de diagnostic sérologique, nous serons en mesure de détecter des anticorps produits par l’organisme pour se défendre, et contre quelle forme de coronavirus puisqu’il est établi que ces derniers évoluent rapidement. Ce type de connaissances sera très utile pour savoir qui sera réellement protégé par les futurs vaccins ».
Dès le mois de mars, Philippe Desprès a pris contact avec la start-up Torskal, également hébergée au Cyroi. Sa fondatrice, Anne-Laure Morel, développe depuis plusieurs années un concept de détection des cellules cancéreuses avec des nanoparticules d’or et de plantes médicinales locales.
PIMIT et Torskal ont fusionné leurs compétences pour imaginer une technique d’implantation de composants du virus sur des nanoparticules d’or. Mises en contact avec le plasma du patient, elles « diront » si ce dernier a été exposé au virus. Cet axe de recherche a été validé par l’université mais aussi par la Société d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT AxLR) de Montpellier, financeur de projets, qui a permis à l’équipe réunionnaise de produire une preuve de concept et de déposer une demande de brevet.
« Les premiers résultats sont concluants, commente Philippe Després, ils pourront sans doute être déclinés sur un plan vaccinologique, si les nanoparticules injectées génèrent un anticorps et donc une immunité ».
Les personnes fragiles – diabétiques, nombreux à La Réunion, personnes âgées – répondent mal aux vaccins habituels. La technique des nanoparticules d’or pourrait se révéler particulièrement adaptée à leurs cas. L’avancée du projet reste toutefois conditionnée par l’évolution de l’épidémie sur l’île et à la disponibilité d’échantillons d’analyses.
Quand le SARS-CoV-2 est apparu, nous avons naturellement souhaité contribuer aux recherches sur le sujet
DéTROI propose une piste thérapeutique
L’UMR DéTROI, dirigée par Olivier Meilhac, travaille depuis 2015 sur les facteurs du diabète de type 2 et ses complications à La Réunion. Son projet est d’utiliser des nanoparticules lipidiques comme support de principes actifs thérapeutiques. Dès l’apparition de la Covid-19, une nouvelle idée est née : utiliser ces nanoparticules, les HDL, comme vecteurs d’antivirus qui seraient administrés aux patients par voie respiratoire.
Sous la tutelle de l’université de La Réunion et de l’Inserm, l’unité mixte de recherche diabète athérothrombose thérapies océan Indien (DéTROI) veut mieux comprendre les facteurs qui favorisent le diabète de type 2 à La Réunion, dont la prévalence est la plus élevée de France, et les complications vasculaires et cérébrales qui en découlent. Son objectif, in fine, est de découvrir dans la diversité végétale réunionnaise des principes actifs d’origine naturelle pour les soigner, en utilisant notamment des nanoparticules de lipoprotéines HDL – le « bon cholestérol » – comme potentiel vecteur.
« Les HDL sont comme des sacs vides, dans lesquels nous imaginons placer un principe actif thérapeutique, explique Olivier Meilhac, directeur de DéTROI. Il est aujourd’hui démontré que ces HDL thérapeutiques ont des effets anti-inflammatoires et peuvent être utilisées, en intraveineuse, dans le traitement des septicémies. Puisque la Covid-19 est une maladie avec des complications pulmonaires, nous imaginons une solution thérapeutique visant à soigner les patients par voie respiratoire, en plaçant dans les HDL des copies inversées des gènes de SARS-CoV-2, qui viendraient contrer le virus lui-même ».
Ce génome factice agirait comme un leurre qui aboutirait à limiter la réplication du virus. L’idée fait son chemin dans l’unité DéTROI qui collabore étroitement avec l'unité voisine, processus infectieux en milieu insulaire tropical, PIMIT. Ils ont passé commande de copies de génome, et ont commencé à fabriquer les nanoparticules lipidiques qui transporteront ces molécules antivirales jusque dans les poumons des patients.
Une première étape de l’expérimentation consiste à infecter des cellules in vitro et à vérifier si le « piège » fonctionne. Si tel est le cas, les premiers tests sur souris pourraient démarrer dès le mois de septembre 2020.
L’idée a été jugée suffisamment intéressante pour être brevetée auprès de l’Inserm. « À ma connaissance, nous sommes les seuls à travailler sur l’utilisation de ces nanoparticules pour lutter contre la Covid-19 », souligne Olivier Meilhac.
Nous imaginons une solution thérapeutique visant à soigner les patients par voie respiratoire...
La Covid-19, d’un outre-mer à l’autre
Les sciences humaines et sociales contribuent à la connaissance des phénomènes épidémiques et pandémiques. Un groupe de chercheurs propose ainsi un projet consacré aux outre-mers français face à la Covid-19. Porté par l’unité de recherche OIES (océan Indien espaces et sociétés), il est candidat au financement de la Région pour étudier l’impact de la pandémie sur les différents territoires ultramarins, avec des volets plus ciblés sur La Réunion et Mayotte, les variables climatiques dans la circulation du virus et, à La Réunion, sur la circulation des discours sanitaires dans l’espace public et leur perception.
« La santé est un objet de recherche par essence pluridisciplinaire, souligne le professeur François Taglioni, géographe spécialiste des risques sanitaires et porteur de ce projet. Aux côtés de leurs collègues des sciences de la vie, des spécialistes de l’économie, de la géographie ou de la communication sont également concernés. Sur la Covid-19, nous souhaitons lancer des recherches en lien avec nos thématiques respectives, sur des aspects peu étudiés de la pandémie ».
L’unité de recherche océan Indien, espaces et sociétés, qui regroupe les géographes du CREGUR (centre de recherches et d'études en géographie de l’université de La Réunion) et les historiens du CRESOI (centre de recherches sur les sociétés de l’océan Indien) porte ainsi un projet pluridisciplinaire soumis au financement du FEDER et de la Région dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « Lutte contre la Covid-19 ». L’institut Pasteur de Madagascar, le laboratoire ICARE de l’université de La Réunion (institut coopératif austral de recherche en éducation) et le laboratoire LCF (aboratoire de recherche sur les espaces créoles et francophones) sont également associés à ce projet.
« Les outre-mers français et la Covid-19 : analyses socio-spatiales, communication et perception » se propose d’identifier les spécificités de la diffusion de l’épidémie dans l’espace des territoires ultramarins, en visant notamment à dresser une cartographie des risques sanitaires à La Réunion et Mayotte, où la dengue circule activement en même temps que le virus de la Covid-19. Un autre axe du projet propose d’évaluer les connaissances, attitudes et pratiques des populations de deux départements de l’océan Indien face à la Covid-19.
Un troisième volet vise à vérifier l’influence des variations climatiques sur la diffusion du virus, mise en lumière par des études internationales, dans le cas plus particulier des outre-mers français.
Enfin, les spécialistes des sciences de la communication souhaitent approfondir leurs travaux sur la circulation sociale des représentations et des discours produits durant la crise de la Covid-19 et les réactions de confiance ou de défiance vis-à-vis des experts dans les territoires insulaires.
« Ce projet, s’il est accepté, se déroulera sur deux ans, précise François Taglioni. Au-delà de la connaissance qu’il va produire, ses résultats pourraient avoir une utilité pratique, en permettant par exemple de mieux cibler les messages sanitaires aux populations dans des circonstances similaires. »
Le projet Covi-Dago retenu par l’agence universitaire de la francophonie
Le projet Covi-Dago, porté par l’université de La Réunion en collaboration avec ses homologues d’Antananarivo (Tananarive) et de Toamasina (Tamatave), a été retenu par l’agence universitaire de la francophonie (AUF) dans le cadre d’un appel à projets visant à soutenir des initiatives de lutte contre la pandémie de Covid-19. Covi-Dago consiste à créer une plate-forme de biologie moléculaire au sein des universités d’Antananarivo et Toamasina afin de former des étudiants à la RT-PCR, technique de diagnostic d’une infection par le SARS-CoV-2.
Coordonné par le professeur Philippe Gasque, Covi-Dago est complémentaire au programme Immuno-Dago qui permet actuellement le déploiement de plusieurs plateformes hospitalières de diagnostic du SARS-CoV-2 à Madagascar. Les plateformes universitaires d’Antananarivo et Toamasina recevront exactement les mêmes équipements, réactifs et consommables que ceux présents dans les hôpitaux. Les séances de formation pratique se feront en visioconférence avec La Réunion.
Le regard des sciences humaines et sociales
Le contexte épidémique a suscité diverses initiatives de la part des enseignants-chercheurs en sciences humaines et sociales de l’université de La Réunion. Spécialiste de l’économie sociale et solidaire, Jérôme Gardody, maître de conférences à l’institut d’administration des entreprises rattaché au CEMOI (centre d’économie et de management de l’océan Indien) s’est employé à étudier les multiples initiatives humanitaires et citoyennes de ce segment de l’économie locale, dès le début de la crise sanitaire sur l’île. Il a produit un webinaire de réflexion sur le sujet, mis en ligne sur Youtube.
Florian Chouchou, enseignant-chercheur au laboratoire IRISSE (ingénierie de la santé, du sport et de l’environnement, département STAPS), a pour sa part lancé une enquête pour mieux comprendre les effets du confinement sur le bien-être des Réunionnais à partir d’un questionnaire internet. Sans surprise, les premiers résultats montrent que ce bien-être a été profondément altéré pendant le confinement. Les Réunionnais qui ont été confrontés à une baisse importante de leur activité physique ou ceux rapportant des problèmes de sommeil pendant cette période ont ressenti une diminution importante de leur bien-être. Ainsi, le maintien d’une activité physique et d’un rythme de sommeil régulier, en évitant les couchers trop tardifs notamment, ont permis à d'autres de mieux vivre cette période de confinement. Afin de compléter cette enquête numérique qui a touché un public relativement jeune, l’équipe d’IRISSE, appuyée par les étudiants de la filière activité physique adaptée et santé du département STAPS, travaillent à une enquête a posteriori, plus spécifiquement centrée sur les sujets âgés, particulièrement fragilisés par le confinement.
Créé en 2010, l’Observatoire des Sociétés de l’Océan Indien (OSOI) regroupe 150 enseignants-chercheurs, dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales représentées à l’université de La Réunion. Cette fédération de recherche a une double vocation : favoriser les démarches interdisciplinaires et encourager toutes les formes de collaboration entre les universitaires de l’océan Indien, ou des chercheurs d’autres universités dont les travaux portent sur la région.
L’Observatoire des Sociétés de l’Océan Indien est né d’un constat, dressé en 2010 par l’université de La Réunion : les sociétés insulaires de l’océan Indien sont souvent un angle mort dans les études internationales. Il devenait urgent de combler cette lacune, en fédérant les enseignants-chercheurs en sciences humaines et sociales. Ils sont actuellement 150, appartenant à 6 unités de recherche, et ont choisi de structurer leurs travaux sur trois axes majeurs : territoires et mobilité, risques et développement, pouvoirs et réseaux.
La fédération de recherche est un vecteur de la politique internationale de l'université. Les dynamiques liées à la valorisation des connaissances et l'internationalisation des recherches sur les sociétés de l'océan Indien (partenariats, colloques, séminaires...) sont au coeur des objectifs de l'OSOI.
Conférences internationales
« Les études disciplinaires et pluridisciplinaires de l’OSOI sont marquées du sceau des interconnexions internationales, soulignent son directeur Yvan Combeau, professeur d’histoire contemporaine et sa directrice adjointe Elise Rasler, professeur de droit privé. Au cours des cinq dernières années, l’Observatoire a multiplié les manifestations scientifiques et les publications et organisé une première conférence internationale en 2017, avec une vingtaine de chercheurs invités, en provenance de 14 pays ». Fort de ce premier succès, l’OSOI a souhaité amplifier cette dynamique internationale d’études multidisciplinaires et partenariales. Sa deuxième conférence internationale de l’OSOI, organisée en novembre 2019, était consacrée aux transitions et mutations dans l’océan Indien du XXIème siècle.
Contact :
Yvan Combeau, professeur et directeur
Fédération de recherche OSOI
Carnets de Recherche
Le cinquième numéro des Carnets de Recherche de l’océan Indien s'apprête à paraître. Coordonné par Marie-Annick Lamy-Giner, géographe et Hélène Pongérard-Payet, juriste, il est consacré à Mayotte, à la veille du dixième anniversaire de la départementalisation.
Ces Carnets sont une revue interdisciplinaire de sciences humaines, créée en 2017 à l’initiative de l’OSOI. Son comité éditorial se réunit chaque année pour choisir une thématique en lien avec l’actualité et répondant à des enjeux régionaux. Un appel à propositions d’articles est ensuite lancé.
« Nous ciblons surtout les universités de la zone (Inde, Mozambique, Tanzanie, Madagascar) mais nous avons aussi des contributeurs en métropole, au Canada ou aux États-Unis, précise Marie-Annick Lamy-Giner. Leur répartition est variable, en fonction de la thématique de chaque numéro ». L’aire d’études de la revue se compose de deux cercles, dont La Réunion est le cœur : les îles du sud-ouest de l’océan Indien et les pays bordiers (Afrique du Sud, Inde, Mozambique, Australie…).
Les Carnets de la Recherche de l’océan Indien en ligne :
carnets-oi.univ-reunion.fr
Trois colloques fin 2020
L’OSOI soutient trois projets qui feront l’objet de colloques au quatrième trimestre 2020. Le premier se déroulera sur trois jours en octobre, sous la coordination de Grégoire Molinatti, Bernard Idelson (sciences de l'information et de la communication) et Christiane Rafidinarivo (science politique). Le colloque sur l’hybridation politique des mouvements sociaux et démocratie, est porté par le laboratoire de recherche sur les espaces créolophones et francophones (LCF) et le Centre de Recherches et d’Etudes en Géographie de l’Université de La Réunion (CREGUR) après le mouvement social des gilets jaunes, particulièrement intense à La Réunion fin 2018. « Trois axes de contribution ont été retenus, précise Grégoire Molinatti : la reconfiguration de l’espace public politique, les réseaux sociaux comme espace de fédération de la contestation et les démarches citoyennes d’enquêtes ».
Deux intervenants extérieurs sont annoncés : Bernard Reber, directeur de recherche CNRS au CEVIPOF, Sciences Po et spécialiste des questions de démocratie délibérative et participative, ainsi qu'Igor Babou, professeur à l’université Paris-Diderot, spécialiste de la démocratie participative environnementale.
Les 6 et 7 novembre, l’Université de La Réunion accueillera une autre manifestation scientifique organisée par le centre de recherches DIRE (Déplacements, Identité, Regards, Ecritures) et consacrée à l’imaginaire utopique. « DIRE a une tradition de recherche sur les utopies, rappelle Françoise Sylvos, professeur de lettres modernes qui a elle-même publié un ouvrage sur les utopies de la première moitié du XIXème siècle. Notre colloque s’intéressera à la géographie de l’imaginaire, à la structuration des utopies dans l’espace, aux créatures qui les peuplent. Le sujet a aussi un côté ludique et récréatif ! ».
Le colloque abordera, entre autres les mythes de l’océan Indien : la république de Libertalia et la Lémurie de Jules Hermann.
Une dizaine d’intervenants extérieurs sont attendus.
Toujours en novembre, est prévu à l’université un colloque de restitution des premiers résultats du volet Impact de RenovRisk. Ce projet pluridisciplinaire, soutenu par le programme européen FEDER, vise à approfondir les connaissances sur le risque cyclonique dans l’océan Indien. Le volet Impact porte sur les conséquences économiques des cyclones et leurs évolutions possibles en raison du changement climatique. En septembre dernier, deux ingénieurs de recherche ont été recrutés par le Centre d’Economie et de Management de l’Océan Indien (CEMOI) pour travailler sur ce volet, jusqu’en mars 2022. « La première phase consiste à dresser un état des lieux cartographique, pour effectuer des simulations de dégâts cycloniques et analyser leurs répercussions économiques, explique Sabine Garabédian, maître de conférences en économie, rattachée au CEMOI. Il sera alors possible de proposer des mesures d’aménagements du territoire et de conception du bâti susceptibles de réduire ces coûts. »
Le 12 mars 2020, une équipe du LACy (Laboratoire de l’Atmosphère et des Cyclones) et de l’OSU-Réunion (Observatoire des Sciences de l’Univers de La Réunion) dirigée par Stéphanie Evan s’est rendue à l’observatoire de l'atmosphère du Maïdo pour lancer un ballon sonde. Le but était d’étudier la composition chimique (vapeur d’eau, ozone) de nuages issus d’une dépression tropicale qui deviendra quelques jours plus tard le cyclone tropical Herold.
L’équipe, nombreuse cette nuit-là, a les yeux rivés sur les silhouettes de Stéphanie Evan, Jérôme Brioude, Françoise Posny, Jean-Marc Metzger et Jean-Pierre Cammas, qui se dessinent dans l’obscurité. Ils tiennent dans leurs mains un attelage de sondes, attaché à un ballon qui ne demande qu'à s’envoler. Même si l’équipe du LACy/OSU-R est habituée, elle reste prudente dans la manipulation, tous espèrent un lâcher réussi.
Il s’envole ! La montée est rapide, le ballon se dirige vers le bâtiment de l’observatoire, la surprise se fait entendre quand le ballon est soudainement éclairé par le laser vert de l’observatoire, transperçant la nuit du Maïdo. À partir de maintenant, on repère l’instrument seulement au son du dérouleur qui allonge le fil entre le ballon et la sonde.
Contrairement à Météo France, qui procède à des lancers quotidiens de radiosondage qui fournissent des données de température, d’humidité et de vent pour alimenter son modèle de prévision, les lâchers du LACy sont plus rares. « Les sondages CONCIRTO que nous réalisons sont des sondages très particuliers », précise Stéphanie Evan. « L’attelage sous ballon est constitué de quatre sondes : la première mesure la concentration d’ozone, la deuxième mesure la présence de particules de glace, caractéristiques de nuages de type cirrus. La troisième sonde quant à elle, mesure la concentration de vapeur d’eau. Et enfin la quatrième sonde mesure la température, l’humidité et le vent. Cette dernière sonde transmet par signal radio les données de l’ensemble des sondes vers un récepteur au sol. La concentration de vapeur varie d’un facteur 10 000 entre la surface terrestre et la stratosphère (environ 19km d'altitude aux tropiques), il est donc nécessaire d’avoir un capteur de très grande précision », ajoute la responsable scientifique de ANR CONCIRTO.
L’ANR CONCIRTO (Influence de la convection et des cirrus sur la haute-troposphère / basse-stratosphère au-dessus de l’océan Indien) est un projet visant à étudier l’impact de la convection profonde (formant des nuages responsables de phénomènes météorologiques violents comme des orages) et des nuages cirrus (nuages fins présents dans la troposphère supérieure) sur le bilan de la vapeur d’eau dans la zone entre la haute troposphère et la basse stratosphère dans la zone tropicale, soit entre 14 et 20 km d’altitude au-dessus de l'île.
Cette région s’appelle la tropopause tropicale, c’est le sujet d’étude de l’ANR CONCIRTO et aussi la cible de la sonde de ce soir.
Pourquoi un lâcher à cette date précise ?
« On a fixé cette date parce qu’il y avait une zone convective qui se formait au nord de Madagascar (NDLR : qui est devenu ensuite le cyclone Herold, le 15 mars, quelques jours après le lâcher). Nous planifions ces lâchers en utilisant un outil de prévision numérique développé au LACy. »
Une particularité de la station du Maïdo est ses lidars (light detection and ranging), des instruments dont le laser pointé à la verticale vers le ciel permet de mesurer la quantité des particules et des molécules de l’atmosphère, le long de la ligne de visée. L’un des lidars de l’observatoire du Maïdo mesure la concentration de vapeur d’eau dans l’atmosphère.
« On essaie de lancer ce type de ballon en coordination avec les lidars pour avoir plusieurs informations sur la vapeur d’eau/ozone avec les sondes et les lidars. »
Les lidars de la station du Maïdo permettent de mesurer l’ozone et la vapeur d’eau sur une très grande distance mais sur une zone ponctuelle. Le ballon, quant à lui se déplace au gré des vents atmosphériques et peut couvrir une plus grande surface de mesure.
« Les lâchers ne se font pas au hasard, pour limiter les pertes et le gaspillage de matériel et la pollution. C’était le 27e lâcher de ce genre et ils ont tous été fait avec un objectif très précis et associés à des phénomènes météorologiques »
Quelques minutes après le lâcher, l’attelage des sondes n’est plus en vue, mais les sondes envoient des signaux. On suit leur altitude et leur position en direct sur l'écran de l’ordinateur recevant le signal en direct, elles se dirigent vers l’est et ont presque atteint l’altitude de 1000 m.
Il est maintenant 23 h, l’observatoire se vide, seuls quelques scientifiques restent dont Stéphanie et une partie de son équipe qui veilleront aux mesures des sondes et aux lidars qui fonctionneront jusqu’à la fin de la nuit.
Contact :
Stéphanie Evan
Laboratoire de l'atmosphère et des cyclones (LACy)
L'observatoire
L’observatoire atmosphérique de La Réunion est une station scientifique inaugurée en 2012, à 2200 m d'altitude sur les pentes du Maïdo, à l'ouest de l'île. La construction, débutée en 2007, a été financée par la Région Réunion, l'État et l'Union européenne. Aujourd’hui l'observatoire est géré par l’OSU-R (CNRS / université de La Réunion) et accueille plusieurs instruments, français et étrangers, dédiés à l'étude de l'atmosphère.
La maintenance des instruments est assurée par une douzaine d'ingénieurs et de techniciens.
Il est l’un des rares observatoires dans la bande tropicale, ce qui en fait un lieu de recherche unique, labellisé dans plusieurs réseaux pour garantir la fiabilité des mesures.
En 2015, les outils de l'observatoire ont été labellisés par la NASA pour que celui-ci puisse rejoindre les 70 stations du réseau NDACC, réseau international pour la détection des changements atmosphériques.
Ce documentaire retrace cette campagne de labellisation.
Un consortium pour la recherche dans les îles Éparses
L’université de La Réunion est signataire, depuis août 2017, de l’accord cadre du consortium de recherche dans les îles Éparses. Ce consortium coordonné par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) réunit le CNRS, l’IRD, l’IFREMER, l’Office français de la Biodiversité, l’université de La Réunion et le centre universitaire de Mayotte. Il a pour but de soutenir la recherche scientifique dans les îles Éparses, site de référence dans le sud-ouest de l’océan Indien. Les membres de ce consortium animent un comité de pilotage sous l’égide de la préfète des TAAF. Ils désignent les experts du comité scientifique chargé d’évaluer les projets candidats et apportent une contribution financière et matérielle, notamment par la mobilisation du Marion Dufresne.
Le consortium a identifié des axes de recherche prioritaires et a lancé un appel à projets 2017-2020. Parmi les 14 projets sélectionnés, 9 sont menés dans le cadre d’une collaboration internationale. La capitalisation et la valorisation des résultats des travaux menés dans le cadre de l’appel à projet du consortium font partie des objectifs de ce dernier. Les missions sont en cours d’achèvement et la communication autour de leurs résultats débutera début 2021.
Parmi les grandes institutions de recherche ayant répondu à cet appel à projets 2017-2020, l’université de La Réunion est la mieux dotée puisque 5 projets de recherche issus de ses unités mixtes de recherche ont été retenus :
Contact :
Pr. Gilles Lajoie, président du conseil académique
représentant de l’UR au sein du COPIL du Consortium de recherche sur les Îles Éparses
Une vitrine pour nos laboratoires
Le projet “Plug in Labs Université de La Réunion” est né de la volonté de recenser et mettre en avant les compétences des laboratoires de l’université. Il fait suite à une recherche et une comparaison avec des outils existants, puis d’un sondage auprès de la communauté scientifique.
L'outil se présente comme un site offrant un moteur de recherche des compétences des laboratoires et s’appuie sur une base de données qui peut être mise à jour en temps réel. Ce portail unique permettra, grâce à une recherche par thématiques ou mots-clés, d’obtenir une liste précise des expertises, équipements et offres de services des 22 laboratoires de notre université. La mise en relation avec des acteurs socio-économiques, locaux ou nationaux, mais aussi avec d’autres laboratoires sera ainsi facilitée.
Lancé par l’université Bretagne-Loire et Bretagne Développement Innovation, “Plug in Labs” est aujourd’hui l’outil d’un réseau d’universités, (neuf au total) qui ont fait le choix de valoriser leurs laboratoires grâce à cette plateforme (ex-COMUE Bretagne-Loire, universités Paris-Saclay et de Lorraine).
“Plug in Labs Université de La Réunion”, actuellement en cours de construction avec les référents des laboratoires et la direction des systèmes d’information de l’Université, devrait être mis en ligne avant la fin de l’année 2020.
Contact :
Service partenariats et valorisation
Projet PEPS : relever le défi du photovoltaïque
La production d’électricité sur une petite île comme La Réunion est un défi, car il n’est pas possible, en cas de manque de puissance, de se dépanner auprès du pays voisin. L’énergie solaire est plébiscitée depuis plusieurs années maintenant, mais elle présente le défaut de ne pouvoir être continue et sa production est impactée par les aléas météorologiques… ou la tombée de la nuit.
Le projet PEPS (production électrique photovoltaïque et stockage à La Réunion) mené par EDF et le laboratoire Physique et ingénierie mathématiques pour l’énergie, l’environnement et le bâtiment (PIMENT) à l’initiative de la Région Réunion avait pour objectif d’apporter des éléments d’aide à la décision sur les scénarios à privilégier pour développer le parc photovoltaïque. Ce projet a fait l’objet d’une restitution début mars. S’appuyant sur des études déjà réalisées et les complétant par de nombreuses autres, le laboratoire PIMENT a ainsi apporté des éléments de réponse sur l’impact de la répartition spatiale des centrales sur la production et sur le dimensionnement de stockage optimal pour compenser les baisses rapides de la production. Il a également étendu sa réflexion à la quantification économique (coût de production du kilowatt-heure) d’une conversion à majorité d’origine photovoltaïque de la production locale à l’horizon 2050.
Contact :
Mathieu David, directeur
Laboratoire PIMENT (Physique et ingénierie mathématiques pour l’énergie, l’environnement et le bâtiment)
Chantalia conandae : de l'océan Indien au Brésil
Si Chantalia conandae vit dans les eaux brésiliennes, c’est à une chercheuse reconnue par ses pairs et ayant largement contribué au développement de la biologie marine à l’Université de La Réunion qu’elle doit son nom.
Chantal Conand est arrivée en 1993 sur le campus du Moufia où elle a enseigné et mené des recherches pendant 10 ans, dirigeant aussi le laboratoire d’écologie marine, Ecomar. Elle a impulsé l’adhésion de l’université au réseau WIOMSA (Western Indian Ocean Marine Science Association) et porté le projet du pôle mer, associant notamment l’IRD et l’IFREMER et structurant la recherche marine du territoire.
Professeur émérite de 2003 à 2019, elle continue à publier régulièrement et à collaborer avec ses collègues de par le monde, notamment sur les holothuries. C’est en hommage à sa contribution à la connaissance de ces invertébrés marins - plus connus sous le nom de concombres ou bêches de mer - que Luciana Martins et Camilla Souto ont donné son nom à une espèce et un genre de cette holothurie.
Chantalia conandae est un spécimen vermiforme qui atteint au maximum 5 centimètres à l’âge adulte, répertorié dans l’océan Atlantique au Brésil. Ce concombre de mer est le troisième echinoderme dont le nom est liée à Chantal Conand. En effet, deux espèces d’étoiles de mer (de l’ordre des échinodermes comme les concombres de mer ou les oursins), Aquilonastra conandae et Aquilonastra chantalae, observées respectivement à La Réunion et à Europa ont été baptisées en hommage à la biologiste. Mais c’est la première fois que son nom est donné à la fois à un genre et à une espèce.
Références :
Luciana Martins (musée de zoologie de l’université de São Paulo) et Camilla Souto (muséum de paléontologie de l’université de Californie )
Taxonomy of the Brazilian Apodida (Holothuroidea), with the description of two new genera, Marine Biology Research, 2020
Une île comorienne volcaniquement active
Une équipe de géologues composée de Laurent Michon et Vincent Famin, membres du laboratoire GéoSciences Réunion, et de collaborateurs nationaux et internationaux s’est rendue sur l'île d’Anjouan, dans l’archipel des Comores dans le but de déterminer son niveau d’activité volcanique et tectonique.
Jusqu’à présent, la communauté scientifique estimait la dernière éruption sur l’île à 360 000 ans. Cependant, la morphologie peu érodée des nombreux cratères de l’île laissait présager d’une activité volcanique plus récente. Ce n’est qu’une fois sur place que l’équipe de chercheurs a pu procéder à des prélèvements de bois carbonisés par les dépôts volcaniques et d’échantillons de coulées de lave.
L’analyse au carbone 14 des charbons végétaux a montré que l’île avait subi une éruption importante vers 9 000 ans avant aujourd’hui. La datation des coulées de lave est encore en cours, mais des résultats préliminaires confirment une activité volcanique relativement importante lors des derniers 100 000 ans. Ces résultats obtenus sur des produits d’éruptions situés à des endroits différents sur l'île traduit une activité bien plus récente que les 360 000 ans et surtout étendue à l’ensemble de l’île.
D’après le Global Volcanism Program, un volcan est considéré comme actif si sa dernière éruption date de moins de 10 000 ans, ce qui est le cas pour l'île d’Anjouan. Les nouveaux résultats obtenus par les membres du Laboratoire GéoSciences Réunion plaident en faveur de l’installation d’un réseau de surveillance géophysique afin de mieux prendre en compte le risque volcanique dans cette île. En effet, une part importante de la population vit à proximité des cratères récents qui ont émis des produits volcaniques fertiles, propices à l’agriculture vivrière.
Nos coraux sur liste rouge
Une partie des coraux constructeurs de récifs des îles françaises de l’océan Indien vient de rejoindre la liste rouge des espèces menacées en France. Établie par l’UICN (union internationale pour la conservation de la nature), cette liste permet de suivre l’état de la biodiversité dans le monde.
Pour réaliser cet état des lieux, le comité français de l’UICN, le muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et l’office français de la biodiversité (OFB) se sont appuyés sur l’unité mixte de service PatriNat, avec le soutien de l’initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR). Lucie Penin, maîtresse de conférences, et Lionel Bigot, ingénieur de recherche, du laboratoire Entropie ont été sollicités pour participer aux travaux, notamment lors d’un atelier de 5 jours organisé en février 2019 à La Réunion.
À partir d’une compilation de données bibliographiques et de leur expérience du terrain, ce collège d’experts a pu définir un statut de vulnérabilité pour chacune des 301 espèces coralliennes concernées. Leur connaissance des récifs français de l'océan Indien était indispensable pour pouvoir évaluer le statut de conservation et le degré de menace pesant sur chacune de ces espèces. Les chercheurs ont d’ailleurs exclu de leurs travaux, et du classement, les espèces pour lesquelles les données disponibles n’étaient pas suffisantes.
L’état des lieux est préoccupant : 15 % des espèces sont menacées ou quasi menacées à La Réunion, 12 % à Mayotte et 6 % dans les îles Eparses. Ce dernier résultat illustre que même loin des pollutions humaines, ces récifs sont menacés par le changement climaique global. Espérons que la liste rouge permette de guider les priorités d’action pour limiter le risque de disparition de ces organismes uniques, véritables architectes des récifs coralliens.
Contact :
Lucie Penin, maîtresse de conférences
Unité mixte de recherche Entropie (écologie marine tropicale des océans Pacifique et Indien)
Les dates et formats des évènements ci-dessous ont été prévus en fonction de la situation sanitaire et des préconisations en vigueur au mois de juin 2020. Ils sont néanmoins susceptibles d'ajustement ou de modification.
La journée d'études - Corps humain et technologies reportée
Le Droit doit s’adapter aux évolutions scientifiques. Ce mythe de l’adaptation du Droit au Fait constitue une interrogation majeure lorsque l’on s’intéresse au corps humain. En effet, le corps a longtemps été saisi par le système juridique par le biais de la naissance et de la mort de la personne physique : il constitue un marqueur de la temporalité du sujet. Les progrès scientifiques et technologiques ont conduit le corps humain à devenir un objet de recherche, de transformation, de dépassement de la Nature.
Entité naturelle et sacrée hier, le corps humain aujourd’hui présente-il encore une unicité face aux appétits de performance, de jeunesse éternelle, d’immortalité que la technologie peut satisfaire ? Dans quelle mesure la transformation artificielle du corps rejaillit-elle sur la personne humaine ? et sur le Droit en tant que corpus ?
Cette journée d’études se propose d’envisager les rapports entre Corps humain, Technologies et Droit afin de saisir les enjeux juridiques tant de qualification que de régime. Initialement prévue en avril, elle se tiendra le 30 octobre 2020 à la faculté de droit et d'économie.
Contacts :
Céline KUHN et Cathy POMART, maîtres de conférences HDR en droit privé
Centre de recherche juridique (CRJ)
Fête de la science 2020 : vers une version dématérialisée
La Fête de la science prendra une nouvelle dimension cette année. Les villages de la science céderont la place à des évènements dématérialisés.
A la date de cette publication, il est trop tôt pour vous donner un programme détaillé.
Mais les dates de la manifestation pour les outre-mers restent inchangées : du 6 au 15 novembre.
Contact :
Service de la médiation scientifique
La Nuit européenne des chercheur·e·s 2020 aura bien lieu !
Nous vous invitons à échanger des “petits secrets nocturnes” avec les chercheur·e·s de l’université de La Réunion le vendredi 27 novembre.
Autour de ce thème national, 14 villes en France vont animer la soirée de rencontres entre le grand public et les chercheur·e·s. L’adaptation au contexte sanitaire sera nécessaire, mais le programme de cet événement européen restera riche de surprises et de bons moments partagés. Découvrir le secret derrière la porte, plonger dans l’obscurité le temps d’un récit ou détecter des ombres chinoises… autant de dispositifs ludiques et interactifs qui permettront aux petits et aux grands de rencontrer les scientifiques de nos laboratoires. Le service de la médiation scientifique accompagnera chercheur·e·s et bénévoles en amont pour faire de cette nuit une belle expérience pour tous.
Contact :
Service de la médiation scientifique
Hybridation politique des mouvements sociaux et démocratie
De nombreux mouvements sociaux et politiques ont vu le jour ces derniers mois, traduisant les aspirations des peuples à plus de justice sociale et de démocratie.
Ce colloque pluridisciplinaire (science politique, sciences du langage, sciences de l’information et de la communication, philosophie, anthropologie, géographie) invite à documenter et à mettre en perspective les interactions entre les stratégies de contestation, de délibération, de participation des acteurs impliqués dans ces mouvements sociaux et politiques.
Il est prévu les 22, 23 et 24 octobre à la faculté de Lettres et sciences humaines.
Contact :
Grégoire Molinatti
Laboratoire de recherche sur les espaces créolophones et francophones (LCF)
Utopie et imagination en Europe et dans l'océan Indien
Le laboratoire déplacements, identités, regards et écritures (DIRE) prépare un programme de communications autour de l'utopie, notamment avec des approches bachelardiennes et freudiennes du corpus. L'imaginaire utopique médiéval, la représentation imaginaire des utopies au siècle des Lumières ou encore les mythes indiaocéaniques seront abordés.
Une première journée d'études en distanciel aura lieu le 6 novembre et devrait être prolongée par un colloque mixant présentiel et distanciel en juin 2021, avec des spécialistes locaux, français et étrangers de l'utopie et de l'anticipation.
Contact :
Françoise Sylvos
Laboratoire déplacements, identités, regards, écritures (DIRE)
Le soir du 6 mars 2020 se tenait la finale régionale du concours ma thèse en 180 secondes. Dix doctorants de l’université de La Réunion se sont mesurés au jury et au public d’un amphithéâtre bioclimatique comble.
Le jury qui avait la tâche de remettre son premier et deuxième prix était composé d’Anne-Laure Morel (présidente et fondatrice de la startup Torskal), Olivier Danguillaume (journaliste au Quotidien de La Réunion), Gaël Potin (directeur du muséum d'histoire naturelle), Norbert Naranin (artiste circassien de la compagnie Cirké Craké) et d’Aline Peltier (directrice de l'observatoire volcanologique du piton de la Fournaise) qui présidait ce jury.
Pour la première fois cette année, un jury composé d’étudiants a remis un prix, le prix Ploceus. Ces étudiants en licence professionnelle métiers de la communication et en DU "sciences +" ont construit leur propre grille d'évaluation, différente de l’officielle. Ce prix honorifique a permis à des étudiants en licence de s'ouvrir au monde de la recherche et de la médiation scientifique.
Le public, présent en nombre, avait aussi la mission de voter pour sa candidate ou son candidat favori.
Les quatre prix mis en jeu ce soir là ont été remporté par deux doctorantes. Le premier prix du jury a été attribué à Hasina Rasoamanana, doctorante au laboratoire PVBMT (Peuplements végétaux et bioagresseur en milieu tropical) qui effectue ses recherches sur une bactérie du sol attaquant les cultures à Madagascar et dans le sud-ouest de l'océan Indien.
Éloïse Chekouri, doctorante du laboratoire DéTROI (Diabète athérothrombose Thérapies Réunion Océan Indien) remporte le deuxième prix du jury, le prix du public et le prix Ploceus. La présentation de ses travaux sur les plantes médicinales endémiques de La Réunion traditionnellement utilisées pour prévenir l'apparition des maladies cardiovasculaires a conquis l’auditoire.
Éloïse et Hassina remportent respectivement 1600 € et 800 €, ces montants sont utilisables dans le cadre de leurs recherches. Elles auraient dû représenter l’université de La Réunion lors de la finale nationale du concours. Malheureusement, dans le contexte sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19, celle-ci ainsi que la finale internationale ont été annulées.
Un grand bravo aux autres candidats pour la qualité de leurs exposés. Depuis les coulisses, la tension était palpable, tous répétaient machinalement leur texte, ils n’avaient qu’une seule chance pour présenter leur recherche en 180 secondes.
Cette édition aura été une réussite. Les candidats, pour la plupart novices sur scène, ont su se surpasser. Cette expérience sera sans aucun doute formatrice pour leur avenir professionnel.
Le concours Ma thèse en 180 seconde est organisé en France par le CNRS et la CPU
Contact :
Service de la médiation scientifique
Hasina Rasoamanana
Premier prix du jury
Éloïse Checkouri
2e prix du jury, prix du public et prix Ploceus
Retransmission intégrale de la finale
Lynda Saminadin
Lynda Saminadin est gestionnaire financière et comptable. Elle gère les finances de quatre laboratoires : CHEMBIOPRO, DéTROI, DSIMB et QualiSud. Elle est aussi en charge de la logistique des déplacements et de l'accueil des équipes de recherche. C’est un élément de l’ombre mais essentiel dès la naissance d’un projet et pour la vie et le rayonnement des laboratoires.
Contact :
Lynda Saminadin
Laboratoire de chimie et de biotechnologies des produits naturels (CHEMBIOPRO)
Diabète-athérothrombose-thérapies Réunion océan Indien (DéTROI)
Dynamique des structures et interactions des macromolécules biologiques (DSIMB)
unité mixte de recherche QualiSud
Jean-Maurice Cadet
Jean-Maurice Cadet vient d'achever sa thèse au laboratoire de l’atmosphère et des cyclones (LACy). Il étudie les radiations ultraviolettes solaires sur l’île de La Réunion sous la direction du professeur Hassan Bencherif. Il a récemment participé à la rédaction d’un article dans The Conversation (en anglais) dans lequel il décrit les objectifs de son travail.
faire de la recherche sur une thématique infectieuse qui touche mon île est une grande fierté
Je m’appelle Eva Ogire et je prépare actuellement une thèse en sciences biologiques à l’école doctorale Sciences, technologies, santé à l’université de La Réunion. Mes recherches sur la biologie du virus de la dengue sont menées au sein de l’unité mixte de recherche PIMIT[1](Processus Infectieux en Milieu Tropical Insulaire) dirigée par le Dr Patrick Mavingui et plus précisément dans l’équipe MOCA (Mécanismes Moléculaires et Cellulaires des Agents biologiques infectieux) sous la responsabilité du Pr Philippe Desprès.
J’ai toujours porté un vif intérêt aux sciences expérimentales, et c’est au cours de mes années d’études en BTS Analyses en Biologie Médicale au Tampon que j’ai découvert l’univers des agents pathogènes et notamment les virus. Agents microscopiques, les virus sont fascinants par leur capacité à provoquer des pathologies humaines graves et même à causer la mort comme on le voit actuellement avec la pandémie de Covid-19. J’ai manifesté rapidement le désir d’étudier les mécanismes d’action des virus avec l’objectif de participer à la lutte contre les infections virales importantes en santé publique dont celles retrouvées dans l’océan Indien. J’ai donc décidé de poursuivre mes études à l’université de La Réunion par une licence de biochimie puis un master en biologie santé.
Pendant ma première année de master, j’ai effectué un premier stage en laboratoire où j’ai rencontré l’enseignante-chercheuse Marjolaine Roche qui m’a fortement soutenue dans mon projet d’intégrer le monde de la recherche dans le domaine des maladies infectieuses à l’UMR PIMIT. J’ai ainsi choisi de commencer une spécialisation en virologie en deuxième année sous la responsabilité du Dr Roche avec un intérêt tout particulier pour les virus transmis par les moustiques qui composent l’une des problématiques sanitaires majeures de la zone océan Indien.
Grâce à un financement de la Région Réunion, j’ai pu commencer en 2018 un doctorat en virologie sous la responsabilité du Dr Roche avec les soutiens du Pr. Desprès et du Dr Lotteau (directeurs de recherche à l’INSERM) qui assurent le rôle de co-encadrants. Mon sujet de thèse porte sur l’étude de la protéine virale NS1 du virus de la dengue présent à La Réunion. Cette protéine présente la particularité d'être sécrétée par les cellules infectées, elle est retrouvée dans le sang et contribue au développement de la maladie. Depuis 2018 notre île connaît une épidémie de dengue qui ne cesse malheureusement de s’intensifier années après années. Pouvoir, en tant que réunionnaise, faire de la recherche sur une thématique infectieuse qui touche l'île où je suis née et ai grandi, est une grande fierté et une façon d’apporter ma contribution pour une amélioration de la santé du territoire.
Pour la réalisation de ma thèse, je séjourne depuis 6 mois à Lyon dans le cadre d’une collaboration avec le laboratoire dirigé par mon co-encadrant, Vincent Lotteau, au Centre International de Recherche en Infectiologie (CIRI). Cette expérience est une véritable opportunité tant d’un point de vue professionnel que personnel pour moi qui n’avais jamais quitté mon île natale. Premier voyage en avion, premier trajet en métro… Ce fut une totale découverte ! Nouvel environnement, nouveaux collègues, nouvelles méthodes de travail, cela m’a conduit à un enrichissement scientifique et une ouverture sur la recherche en infectiologie. La collaboration avec l’équipe dirigée par le Dr Lotteau m’a permis d’acquérir de nouvelles compétences dans le domaine des interactions entre la protéine NS1 du virus de la dengue et le foie qui est un organe fortement touché par l’infection virale. Mon stage dans ce laboratoire a été aussi une opportunité de renforcer les liens entre deux équipes de recherche - à Lyon et à La Réunion - et d’envisager de nouveaux projets communs.
Comme pour chacun d’entre nous concernés par la pandémie de Covid-19, des règles de sécurité sanitaire et de confinement strictes ont été mises en place au CIRI et mon stage a dû s’interrompre brutalement à la mi-mars. J’ai pris la décision de rester sur place. Le choix de rester éloignée de ma famille pendant la période de confinement a été difficile à faire et mon isolement a été dur à vivre au quotidien. Cependant, je suis restée en contact permanent avec ma famille ainsi qu’avec mes collègues des équipes à Lyon et à La Réunion, grâce aux réunions hebdomadaires par visioconférence, ce qui m’a aidée à surmonter les difficultés. Cela m’a incitée à rédiger mes notes de travail et à préparer mon retour au CIRI, qui fut effectif le 11 mai avec la reprise de mes travaux de recherche qui avaient été interrompus du jour au lendemain.
Il est prévu que je revienne à La Réunion dans les toutes prochaines semaines, enrichie personnellement d’une expérience professionnelle autant qu’humaine après avoir passé plus de huit mois dans une cité que je ne connaissais pas et éloignée de mes proches. A mon retour, je vais poursuivre mes travaux de thèse sur le virus de la dengue à l’UMR PIMIT en y apportant mon nouveau savoir-faire acquis à Lyon et enrichie de connaissances qui vont s’avérer très profitables pour la finalisation de ma thèse en sciences.
[1]Unité mixte de recherche sous la tutelle de l’INSERM, du CHU de la Réunion, de l’IRD et de l’Université de La Réunion.
Directeur de la publication : Frédéric Miranville, président de l'université de La Réunion
Comité de rédaction :
Contenus :
Contact :mediation-scientifique@remove-this.univ-reunion.remove-this.fr
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- Numéro 1
Remerciements
Patrick Mavingui, Olivier Meilhac, Chaker El Kalamouni, Philippe Desprès, Philippe Gasque, Yvan Combeau, Elise Ralser, Marie-Annick Lamy-Giner, Sabine Garabedian, Grégoire Molinatti, Françoise Sylvos, Lucie Penin, Chantal Conand, Mathieu David, Stéphanie Evan, Jean-Pierre Cammas, Fabien Hazera, Marion Le Lay, Laurent Michon, Luciana Martins, Florian Kirchner, Emilie Dupouy, Lynda Saminadin, Jean-Maurice Cadet, Eva Ogire, Marjolaine Roche
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