Numéro 4 / décembre 2021

Le webmagazine
de la
recherche

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    Dossier

    Recherche et monde économique : l'indispensable partenariat

    Grand angle

    Doctoriales : planter la graine de l'innovation et de l'entrepreneuriat

    Une journée au labo

    Le psylle du tamarin

Edito

Edito de Thomas Petit

Edito de Thomas Petit

Fondamentalement appliqués ! 

 

Les chercheurs de ma génération ont vécu une période où il existait une véritable barrière idéologique entre la recherche fondamentale, quasi apanage de la sphère académique, et la recherche appliquée, développée essentiellement dans le monde socio-économique et plus particulièrement les entreprises.

La recherche fondamentale, considérée comme la base de nos activités scientifiques, a pour vocation première de développer des travaux expérimentaux ou théoriques visant à acquérir de nouvelles connaissances sur les fondements des phénomènes et des signes observables. Elle ne vise pas, en principe, une application directe ou une utilisation particulière. Indispensable à chacune de nos spécialités[1], ce volet de la recherche est particulièrement bien représenté au sein de notre université.

Fille de l’industrialisation, la recherche appliquée, quant à elle, s’appuie sur des concepts déjà établis et permet la mise en forme opérationnelle des idées pour une application pratique. À la différence de son pendant fondamental, essentiellement valorisé par des publications scientifiques (Publish or perish ![2]), la valorisation de la recherche appliquée se décline sous forme de brevets, de contrats signés avec des entreprises privées, etc. Une recherche, en somme, qui peut bénéficier des avancées fondamentales, mais qui s’ancre avant tout dans le réel et les applications concrètes.

Depuis quelques années, l’université de La Réunion œuvre à briller également dans le domaine de la recherche appliquée, usant d’un faisceau de vecteurs constitué des formations universitaires (en particulier aux niveaux Master et Doctorat), des programmes d’échanges à l’international dont peuvent bénéficier les chercheurs et les doctorants, ou encore des programmes d’aide et de soutien à la création d’entreprise, coordonnés par nos cellules d’accompagnement[3] ou nos partenaires institutionnels[4]. En outre, elle peut - et doit - se développer au sein de nos 22 unités de recherche, tous secteurs confondus, qui constituent le plus important vivier de chercheurs de notre territoire et que nous pouvons mobiliser pour soutenir l’innovation et le développement de nos entreprises.

Afin de répondre à cet objectif, l’université de La Réunion s’est donné pour mission de favoriser les partenariats de recherche avec les entreprises locales, nationales ou internationales, notamment via les dispositifs d’aides financières de la Région Réunion, de l’Etat ou de l’Europe[5].

Enfin, il me semble primordial de mettre en avant la bénéfique réciprocité de ces partenariats, qui profitent autant aux entreprises (sans distinction ni de taille, ni de spécialité), en leur permettant de progresser dans le domaine de la R&D, qu’à notre université, en offrant à la fois un rapport direct au monde professionnel à nos étudiants et une reconnaissance de nos chercheurs et laboratoires.

Ce panorama dressé, je vous souhaite à tous une excellente lecture de ce nouveau numéro du webmagazine de la recherche à l’université de La Réunion et de merveilleuses fêtes de fin d’année !

Pr. Thomas Petit

Chargé de mission Recherche, Développement, Innovation (RDI)

 


[1] Classifiées sous forme de groupes de sections par le Conseil National des Universités - CNU

[2] « Publier pour exister »

[3] DRIVE (Direction du soutien à la recherche, à l'innovation, à la valorisation et aux partenariats) et D2ER (Direction de l’entrepreneuriat étudiant de la Réunion)

[4] Technopole de La Réunion et son incubateur, pôle de compétitivité Qualitropic ou agence NEXA notamment.

[5] Thèses Cifre, Programmes Feder, CIR, JEI, BOP régionaux, etc.

Dossier

Recherche et monde économique : l’indispensable partenariat

Recherche et monde économique : l’indispensable partenariat

L’Université de La Réunion constitue le plus important vivier de chercheurs du territoire et leurs travaux peuvent potentiellement contribuer à la création de valeur pour l’économie et la société réunionnaise. La recherche fondamentale nourrit la recherche appliquée, les universitaires participent à l’innovation, les brevets et les contrats génèrent des ressources financières pour les laboratoires. 

L’Université de La Réunion s’emploie à entretenir ce cercle vertueux et sensibilise ses étudiants à l’entrepreneuriat et à l’écosystème local de l’innovation, dont Qualitropic et la Technopole de La Réunion sont des acteurs majeurs.

Depuis bientôt deux décennies, l’Université de La Réunion encourage la valorisation sociétale et économique des travaux de recherche menés au sein de ses laboratoires. Avec plus de 350 chercheurs et enseignants chercheurs, et près de 300 doctorants, elle représente un véritable atout pour le territoire de l’île. Sa capacité à accompagner la Recherche & Développement et l’innovation au sein des entreprises réunionnaises est réelle. Afin de promouvoir ce rapprochement entre le monde académique et le monde économique, elle s’est dotée d’une mission Ecosysteme Recherche Développement Innovation, dont est actuellement chargé Thomas Petit, professeur des universités et ingénieur.

« La recherche académique nourrit la recherche appliquée, il n’y a aucun antagonisme entre les deux, souligne-t-il. Au sein des 22 unités de recherche de l’Université de La Réunion, nos chercheurs ont intérêt à répondre aux sollicitations des entreprises ou à attirer leur attention sur des connaissances nouvelles qu’elles pourraient valoriser ». Les exemples concrets de cette synergie territoriale sont nombreux. Thomas Petit cite notamment l’identification, dans le cadre d’une thèse, de levures présentes dans la biodiversité réunionnaise et dégageant des arômes intenses, et la mise au point d’un procédé provoquant des réactions biochimiques pour améliorer ces souches, qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet. Une grande entreprise suisse du secteur des arômes s’est montrée intéressée pour tester le procédé et les souches. Si les résultats sont concluants, elle mettra en œuvre le procédé à l’échelle industrielle et versera des royalties à l’Université pour l’exploitation du brevet.

« La recherche appliquée est d’ailleurs encouragée par divers dispositifs d’aides, poursuit Thomas Petit. Là encore, les exemples sont nombreux. Le programme européen Feder finance ainsi un projet visant à identifier des utilisations possibles de plantes tinctoriales jadis cultivées à La Réunion et dont des spécimens existent encore, dans les domaines de l’industrie agroalimentaire, de la fabrication de peintures, de plastiques… De même, le Crédit Impôt Recherche permet à un exploitant de captages d’eau brute de faire travailler l’Université sur les molécules olfactives indésirables qui apparaissent parfois dans l’eau ».

La recherche appliquée ne concerne pas seulement le champ STS (Sciences Technologie Santé). Les compétences des chercheurs en Sciences Humaines et Sociales peuvent également être sollicitées pour répondre à des besoins sociétaux. Dernier exemple en date : un laboratoire de l’Université s’investit actuellement sur les questions de qualité de vie au travail, à la demande d’une profession libérale faisant le constat d’un turn over anormalement élevé au sein d’une catégorie de collaborateurs.

Les activités de valorisation économique de la recherche de l’Université de La Réunion produisent un chiffre d’affaires annuel d’environ 1,7 million d'euros, par le biais de contrats sur projets avec des acteurs privés, de prestations et de droits de propriété intellectuelle. « Les partenariats avec le monde économique présentent un intérêt majeur, conclut Thomas Petit. Les crédits reçus dans ce cadre par les laboratoires peuvent être utilisés de façon très souples et contribuent à l’autonomie de l’Université. Nous devons œuvrer à développer les recettes de la recherche, comme nous le faisons déjà avec la formation continue ».

 

Collaboration public-privé

UMR Espace-Dev et Marex : le blanchissement des coraux à la loupe

L’Unité Mixte de Recherche Espace-Dev collabore depuis plusieurs années avec le GIE Marex, constitué par trois consultants indépendants, notamment sur des programmes d’étude du blanchissement corallien à La Réunion, à Mayotte et aux îles Eparses. Spécialisée dans la spatialisation des données environnementales par télédétection spatiale, l’UMR développe avec Marex des méthodes basées sur l'imagerie satellite permettant d’évaluer l’état des récifs et leur évolution.

Le GIE Marex a été constitué en 2015 par Jean-Benoît Nicet, Mathieu Pinault et Julien Wickel, trois spécialistes de la biologie marine et de l’environnement tropical. Forts de leur expérience de plus de 20 ans dans ces domaines, ils ont créé leur structure pour réaliser des études d’impact avant des projets d’aménagement, participer à des projets scientifiques dans leurs disciplines respectives ou venir en appui aux gestionnaires d’espaces marins protégés. Le programme Becoming s’inscrit dans ce dernier cadre. Il a été lancé en 2016, quand les récifs coralliens de l'indo-pacifique ont connu un blanchissement massif. A l'initiatice de Marex, l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et les unités mixtes de recherche Espace Dév et Entropie se sont alors regroupés pour mieux appréhender les mécanismes du phénomène et les réponses de l’écosystème sur les zones de récifs françaises de l’océan Indien (îles Eparses, La Réunion et Mayotte). Le programme avait aussi pour but d’aider à la mise en œuvre de mesures de gestion adaptées dans les aires marines protégées des trois îles, notamment en identifiant des zones sensibles à protéger en priorité, afin d’atténuer les impacts des futurs épisodes de blanchissement.

« Nous collaborons régulièrement avec le monde universitaire, explique Jean-Benoît Nicet. Nous réalisons des observations sous-marines en plongée mais nous avons besoin, en complément, d’une vision plus globale et plus spécialisée, telle que peuvent nous l’apporter des images satellites ». La spatialisation des données environnementales par télédétection satellitaire est justement la spécialité de l’UMR Espace et Développement (Espace-Dév), dont l’Université de La Réunion est un des organismes de tutelle, aux côtés de ses homologues de Montpellier 2 et des Antilles-Guyane et de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). « Nous sommes intervenus sur les questions méthodologiques du programme, le traitement des images et leur interprétation, explique Pascal Mouquet, ingénieur d’études à l’UMR. Nous faisons l’acquisition d’images satellites dans le cadre du dispositif Kalideos du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), visant à promouvoir l’usage de la donnée spatiale. Quand les conditions sont optimales au moment du passage du satellite, nous arrivons à visualiser le récif jusqu’à 30 m de profondeur avec, dans le cas des satellites Pléiades, des pixels de 50 cm de côté en noir et blanc et de 2 m en couleurs ». L’observation en plongée reste un complément indispensable de l’image satellitaire, qui ne peut distinguer les différents types corallien, ou un corail vivant d’un corail récemment mort puis recouvert d’algues suite au blanchissement.

Le phénomène devenant malheureusement récurrent, le programme Becoming est réactivé lors de chaque épisode. Ce fut le cas en 2019, puis en 2021 mais seulement à La Réunion. Le programme a permis l’édition d’un guide de suivi du blanchissement destiné aux gestionnaires des aires marines protégées de l’Outre-mer français, sous l’égide de l’Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens) et coordonné par Marex.

Dans l’océan Indien, l’UMR Espace-Dev collabore par ailleurs régulièrement avec la Deal, l’Ifrecor, le parc marin de Mayotte ou la réserve naturelle marine de La Réunion, quand des compétences en traitement de données satellitaires sont sollicitées. Des compétences qui peuvent concerner des champs très différents, bien au-delà du suivi de l’état de santé du corail.

 

Pour en savoir plus :
sur Espace-Dev : https://www.espace-dev.fr/
le projet Becoming 2019 : https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers20-06/010078422.pdf
le guide édité par l’Ifrecor : http://ifrecor-doc.fr/items/show/1859

Nous avons besoin des connaissances des chercheurs, l'université a besoin du pôle pour valoriser les résultats de la recherche.

Jérôme Vuillemin, directeur de Qualitropic

Qualitropic

« Une dizaine de projets en permanence avec l’Université »

Créé en 2005, le pôle de compétitivité Qualitropic a pour vocation d’accompagner des projets innovants, portés conjointement par des entrepreneurs et des centres de recherche, dans le domaine de la bioéconomie tropicale.  Depuis deux ans, son champ a été élargi à l’ensemble de l’Outre-mer. Les relations de Qualitropic avec l’Université de La Réunion sont permanentes. Le pôle met des entreprises en contact avec des laboratoires et, inversement, étudie les activités que pourraient générer les résultats de la recherche.

Le pôle de compétitivité Qualitropic a pour cœur de métier l’accompagnement technique et économique d’entreprises dont il a labellisé le projet, dans le domaine de la bioéconomie tropicale

Une thématique très large, qui comprend la production et l’exploitation de toute ressource tropicale d’origine végétale ou animale, alimentaire, non alimentaire ou considéré comme un coproduit ou un déchet. Ces projets doivent être en phase avec les grands enjeux de changement climatique, de raréfaction des ressources fossiles, de sécurité alimentaire, de préservation de la biodiversité ou de santé publique, souvent exacerbés dans un contexte tropical et insulaire.

« Nos actions sont orientés sur trois axes principaux, détaille Jérôme Vuillemin, le directeur du pôle. Le premier est alimentaire et agroalimentaire, domaine qui regroupe la moitié de nos 110 adhérents. Le deuxième englobe la chimie verte et bleue – cosmétique, parfumerie, produits pharmaceutiques – avec pour objectif de substituer les molécules issues de la pétrochimie par des molécules présentes dans la biodiversité ultramarine. Nous nous intéressons enfin aux matériaux du BTP et aux emballages ».

Les projets qui obtiennent le label Qualitropic bénéficient du soutien de l’équipe du pôle, constituée de 11 personnes, principalement ingénieurs ou docteurs. Ces derniers recherchent des financements, réalisent des études techniques, des études de coût, d’investissement et de rentabilité. Les compétences acquises par le pôle lui ont valu de voir son périmètre étendu à l’ensemble de l’Outre-mer il y a deux ans.

Qualitropic a également conclu un partenariat avec la société d’accélération du transfert de technologies (SATT) AxLR, basée à Montpellier et spécialisée dans la maturation et la commercialisation de projets innovants issus de la recherche académique. 

AxLR est susceptible d’aider les chercheurs de La Réunion à transformer leurs travaux en un produit ou un service à commercialiser, de proposer aux entrepreneurs et industriels locaux des programmes de maturation technique et économique de technologies innovantes en réponse à leurs besoins, tout en réduisant le risque R&D pour ces derniers. Le contact a été établi avec l’Université et l’an passé la SATT AxLR a soutenu un projet de l’unité mixte de recherche Processus Infectieux en Milieu Insulaire Tropical (PIMIT) et de la start-up Torskal, portant sur une technique de détection des souches de Covid-19 dans le plasma.

L’Université de La Réunion, cofondatrice de l’association Qualitropic,  y occupe également un poste de vice-présidence et les relations sont étroites entre les deux entités. « Nous accueillons des étudiants en stage, nous avons en permanence une dizaine de projets avec l’Université, ses unités mixtes de recherche et ses laboratoires, souligne Jérôme Vuillemin. Nous avons besoin de leurs connaissances, l’Université a besoin du pôle pour valoriser les résultats de la recherche. Qualitropic met régulièrement en contact des entreprises avec des chercheurs, et inversement si nous identifions des potentialités d’activité dans un programme de recherche ».

Le projet de recherche PLANTIN lancé suite à l’appel à manifestation d'intérêt (AMI) « Recherche développement et innovation » de la Région Réunion PO FEDER 2014-2020 et par le laboratoire CHEMBIOPRO de l’Université de La Réunion ambitionne de cribler la biodiversité végétale réunionnaise en vue de produire des pigments/colorants naturels à destination des marchés du textile, de la cosmétique, de l’alimentaire, … S’achevant fin 2022, ce projet réunit des compétences de laboratoires universitaires CHEMBIOPRO, QUALISUD, DETROI, du CBNM, du CYROI, de l’ICMR…

Le Pôle Qualitropic accompagne ce projet en vue du transfert des résultats de la recherche vers le monde industriel.

mieux nous savons ce que font les chercheurs, mieux nous faisons le lien avec les demandes des entreprises

Laurent Gaboriau, directeur de la technopole

Technopole de La Réunion

« Transformer en entreprises les beaux projets des laboratoires »

La Technopole de La Réunion, qui a fêté des 20 ans en 2021, est en connexion permanente avec l’Université, ses laboratoires et les unités mixtes de recherche. Elle est l’outil régional du développement par l’innovation, soutenue à la fois par l’Etat et les collectivités territoriales. Elle abrite en son sein un incubateur public dont la vocation est d’accompagner la création d’entreprises innovantes en s’appuyant sur les résultats de la recherche.

Depuis la création de Sophia Antipolis en 1969, le concept de technopole a essaimé partout en France. Celle de La Réunion a vu le jour en 2001, avec le même objectif de faire se rencontrer le monde de l’entreprise et celui de l’enseignement supérieur et de la recherche.  Elle comptait logiquement l’Université parmi ses membres fondateurs. « Avec le temps, l’action des technopoles s’est orientée en priorité vers la détection des projets innovants et l’aide à la création d’entreprises innovantes, explique Laurent Gaboriau, son directeur général. La plupart d’entre elles se sont dotées d’un incubateur, qui vise à transformer en entreprises les beaux projets des laboratoires ».

Le dispositif avait été lancé en 1999 par le ministre Claude Allègre, dans le cadre de la loi sur l’innovation.

L’incubateur de la recherche publique de La Réunion a été mis en place par la Technopole dès 2002. Depuis, il a fait émerger 116 projets, dont une soixantaine ont débouché sur une création d’entreprise, générant au total 290 emplois et dont le taux de survie à cinq ans et proche de 70%. Les individus comme les entreprises existant depuis moins de six mois peuvent y être accueillies. Pour cela, ils doivent au préalable suivre une « pré-incubation », de durée variable, au cours de laquelle le degré d’innovation de leur projet est évalué. Ce dernier doit être adossé à un laboratoire public qui a la charge de démontrer la différenciation apportée par la preuve de concept. Après validation et évaluation du marché, le projet est présenté à un comité de sélection qui décide, ou non, de l’entrée en incubation. Dès lors, le porteur de projet bénéficie de l’appui d’un chargé de mission de la Technopole, 220 heures par an, et d’un budget maximal de 50 000 euros sur 24 mois pour financer des études et des prestations techniques, financières, commerciales…

Au quotidien, les 11 collaborateurs de la Technopole mènent des actions d’animation, d’information sur les outils de soutien à l’innovation. Concours, challenges et hackathons (marathons de programmation informatique collaborative) rythment leur calendrier. Ils animent également le programme « Start-up à l’école », qui permet aux jeunes pousses réunionnaises d’aller à la rencontre du monde de l’enseignement, dans l’espoir de susciter des vocations.

« Nous organisons aussi des labo tours, ajoute Laurent Gaboriau, consistant à aller visiter des unités mixtes de recherche et leurs laboratoires, pour nous tenir informés de leurs projets, de leurs sujets de travail qui évoluent forcément d’une année sur l’autre. Nous devons actualiser en permanence nos informations : mieux nous savons ce que font les chercheurs, mieux nous faisons le lien avec les demandes des entreprises. Etre en relation étroite avec les unités mixtes de recherche fait partie des gènes d’une technopole et ses liens sont entretenus au quotidien via les laboratoires auxquels sont adossés les projets incubés ».

 

Grand angle

Planter la graine de l'innovation et de l’entrepreneuriat

Planter la graine de l'innovation et de l’entrepreneuriat

Les 10es Doctoriales de l’Université de La Réunion, organisées du 28 septembre au 2 octobre 2021, ont permis à la quarantaine de participants de se familiariser avec le monde de l’entrepreneuriat et l’écosystème réunionnais de l’innovation. Objectif de ces rencontres : inciter les doctorants à convertir les résultats de leurs recherches en projets innovants, susceptibles d’intéresser des entreprises existantes ou de justifier la création de « jeunes pousses ».

Entre la recherche, qui vise à créer de la connaissance, et la création d’un produit ou d’un service susceptible d’alimenter un marché, il n’y a qu’un pas. Comment les doctorants peuvent-ils le franchir ? Depuis quelques années déjà, les Doctoriales de l’Université de La Réunion s’efforcent de répondre à cette question. Ce fut de nouveau le cas lors de la 10ème édition, organisée en partenariat avec Nexa, la Technopole et le Village by CA et soutenue financièrement par la Délégation régionale académique à la recherche et l’innovation.

Pendant cinq jours, du 28 septembre au 2 octobre, une quarantaine de doctorants ont pu suivre des conférences sur la Stratégie de spécialisation intelligente de la Réunion, le statut d’entreprise innovante, le dispositif docteur-entrepreneur ou encore le design thinking (une méthode pour transformer les idées et les projets en actions ou en prototypes).

En équipe, les doctorants se sont initiés à l’élaboration d’un modèle économique et à la manière de le présenter, au montage d’un projet de financement, à la gestion de la propriété intellectuelle et à l’art du picth. Chaque équipe a ensuite planché sur un projet d’entrepreneuriat présenté à un jury. Trois d’entre eux ont été distingués.

Préparer un plan B

« L’objectif des Doctoriales est de planter la graine de l’entrepreneuriat et de l’innovation, résume Alain Bastide, professeur de mécanique et administrateur de l’école doctorale Sciences Technologie Santé, qui a piloté l’organisation de la manifestation. Aux doctorants de la faire germer par la suite ! La majorité d’entre eux ont le projet d’intégrer une université ou un organisme de recherche. Or, si 14 000 doctorants sont diplômés en France chaque année, il ne se crée ou se libère que 2 000 postes dans la recherche. Ils ont donc intérêt à préparer un plan B dans le monde de l’entreprise, de l’innovation, de la R&D… » 

Les deux écoles doctorales de l’Université, pour les filières STS et SHS, les accompagnent également dans cette direction et les Doctoriales portent ce message ». Lors de la 10ème édition, l’université de La Réunion a une nouvelle fois fait appel à l’association Bernard Grégory, basée à Paris et qui œuvre à rapprocher les mondes économique et académique, en facilitant la mobilité professionnelle des docteurs et en accompagnant les entreprises dans leur recrutement de profils scientifiques. Vincent Mignotte, son directeur, a fait le déplacement. « J’ai pu constater la motivation des doctorants, sincèrement mobilisés pour que l’innovation bénéficie à La Réunion », commente-t-il.

Si 14 000 doctorants sont diplômés en France chaque année, il ne se crée ou se libère que 2 000 postes dans la recherche. Ils ont donc intérêt à préparer un plan B...

Alain Bastide, administrateur de l'école doctorale STS

L’ABG, incontournable partenaire

L’Association Bernard Grégory a été fondée en 1980 à l’initiative du ministère de la Recherche, du CEA et du CNRS, à une époque où les entreprises françaises recrutaient beaucoup d’ingénieurs mais faisaient peu appel aux titulaires de doctorats. « Graduellement, le doctorat a été mieux compris des entreprises, y compris des PME, constate Vincent Mignotte, directeur de l’association. Elles ont compris ce que pouvaient leur apporter des jeunes capables de s’attaquer à des problèmes complexes, aux frontières de la connaissance ».

L’Association Bernard Grégory emploie actuellement 13 personnes. Elle développe des formations spécifiques pour les doctorants et les docteurs, afin de les aider à piloter leur carrière et forme aussi les responsables d’équipe de recherche à leur rôle de manager.

L’ABG anime un site qui recueille plus de 4 000 offres d’emploi, de sujets de thèse et de stages Master 2 par an, ainsi qu’une CVthèque de docteurs de toutes disciplines. De plus, elle propose aux entreprises une palette de prestations de recrutement qui va de la sélection de C-V à l’approche directe de candidats.

Labellisée par Euraxess, la plate-forme européenne de soutien aux professionnels de la recherche, l’ABG accompagne les doctorants, post-doctorants et encadrants des programmes européens Marie Curie.

Pour en savoir plus : www.abg.asso.fr

Les principales aides

Incubation de projets innovants : agréé et financé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la Région et l’Europe, l’incubateur de La Réunion est abrité par l’association Technopole. Il accompagne les futurs créateurs d’entreprises innovantes, notamment en leur apportant des financements de prestations externes.

Les conventions Cifre (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche) sont signées entre une entreprise et un diplômé de niveau Master, recruté en CDI ou CDD pour mener une mission de recherche. Ces travaux constitueront l’objet de la thèse du salarié-doctorant. Un laboratoire de recherche académique encadre les travaux du salarié-doctorant, l’Association Nationale Recherche Technologie verse une subvention à l’entreprise.

• Le Crédit Impôt Recherche, dispositif de soutien aux activités de recherche et développement des entreprises, permet de défiscaliser 50% des investissements de R&D. Il est accordé par l’administration fiscale après avis d’un expert.

• Le dispositif Jeune Entreprise Innovante confère des avantages (exonérations d’impôts, allègements de cotisations sociales) aux PME de moins de huit ans qui engagent des dépenses de recherche-développement représentant au moins 15 % de leurs charges.

Tous ces dispositifs sont supervisés, à La Réunion, par la Délégation régionale académique à la recherche et l’innovation, dirigée par Abel Hiol.

• Les aides FEDER au recrutement de jeunes diplômés – doctorants et post-doctorants – doivent être reconduite dans le programme 2021-2027, en cours de finalisation.

 

Une journée au labo

Que sont les psylles du tamarin des hauts ?

Que sont les psylles du tamarin des hauts ?

Le projet CREME (Conservation et Restauration des Espèces en Milieu Endémique) étudie l'impact d'espèces sur des environnements comme on peut les trouver à La Réunion. Le tamarin des hauts, une plante endémique de La Réunion, est sujet d'étude pour ces scientifiques qui cherchent à déterminer l'impact d'un petit insecte venu d'Australie, le psylle.

En savoir plus : projet CREME
Contact : Clara Grondin, chargée de communication

Le son du labo

Quelle évolution sociale des quartiers à La Réunion ?

Quelle évolution sociale des quartiers à La Réunion ?

Dans le cadre de sa thèse, Margaux Malsan étudie l'évolution sociale des quartiers réunionnais. À travers ce podcast, elle nous emmène sur ses deux terrains de recherche, Carrosse à Saint-Gilles les bains et Terre-Sainte à Saint-Pierre où elle revient sur l'histoire de ces quartiers, leurs caractéristiques, leur évolution sociale et leur devenir. Elle y explique également ses méthodes de recherche et la place qu'elle accorde aux habitants de ces quartiers dans son approche.

Contact :

Margaux Malsan, doctorante
Unité de recheche
Océan Indien : Espaces et SociétésOIES

En bref

Des nouvelles de nos labos

Des nouvelles de nos labos

Coureurs en herbe et sportifs du dimanche

Tous les dix ans, le ministère chargé des sports procède à une enquête nationale sur les pratiques physiques sportives (ENPPS) pour adapter ses politiques publiques à la population française. Les précédentes enquêtes de 2000 et 2010 n’ont pas publié de résultats pour La Réunion et les DROM en général.

La région Réunion finance une enquête similaire à celle du ministère mais adaptée au territoire. Cette enquête, accréditée par la statistique publique, a été préparée en collaboration avec l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire et l'Insee La Réunion-Mayotte. Elle a débuté en septembre 2021 et la collecte, assurée par l’Ipsos, va durer trois mois.

Ce projet intitulé Sport Réunion 2020 est piloté par Sylvain Cubizolles, sociologue du sport et Fabrice Viale, physiologiste de l’exercice, tous deux enseignants-chercheurs du département STAPS et du laboratoire Espace-Dev de l'université de La Réunion.

Au total, ce sont 5 200 habitants de l'île, âgés de 15 ans et plus, qui seront tirés au sort pour être questionnés sur leur pratique physique et sportive. Cette enquête vise à mieux comprendre la diffusion des activités physiques et sportives à La Réunion, que ces activités se déroulent en club, en association, avec licence, ou de manière libre. Elle va permettre de décrire les usages dans le domaine : fréquence de pratique, motivations, apport en bien-être, accidentologie, etc. De plus cette enquête permettra de mettre en valeur les spécificités des pratiques ainsi que des activités physiques et sportives sur l'île et à expliquer ce qui agit sur ces spécificités.

Pour Sylvain Cubizolles, cette étude des habitudes sportives et des pratiques physiques permettra de produire des indicateurs qui aideront les collectivités locales à affiner leur offre ou leur choix d'équipements et d’infrastructures.

Les résultats obtenus permettront aux chercheurs d’établir des comparaisons entre La Réunion et la France métropolitaine, ainsi qu’entre les quatre microrégions de l’île (nord, sud, est et ouest), ce qui permettra de différencier leur aménagement. D'autre part, les résultats seront mis en ligne en accès libre. Ceux-ci permettront aux collectivités, aux professionnels, ou aux amateurs de consulter par eux-mêmes les résultats de l'enquête et de participer à une science citoyenne.

Contacts :

Sylvain Cubizolles, Maître de conférences

Laboratoire Espace-Dev

Etude du rayonnement solaire pour l’autonomie énergétique

Le projet de recherche SWIO-Energy (Solar and Wind Energy in Indian Ocean), unique à La Réunion et dans le Sud-Ouest de l’océan Indien, met en place une approche analytique innovante pour mener des analyses climatiques sur la variabilité du rayonnement solaire (de l’ultraviolet à l’Infrarouge en passant par le visible), et de son impact sur les énergies renouvelables (solaire, éolien) à différentes échelles de temps : infra-journalière, intra- saisonnière, interannuelle sur deux îles de l’océan indien, La Réunion et Maurice, dans un contexte de changement climatique.

Il doit également permettre de poser les jalons d’une recherche à l’échelle de l’océan Indien sur la problématique de la gestion intelligente de la ressource énergétique solaire et éolienne en milieu insulaire dans une configuration d’éventuelles périodes de pénurie - pas (ou peu) de vent ou de soleil sur toute l’île pendant plusieurs jours consécutifs - dans l’hypothèse d’un scénario mix électrique 100% énergies renouvelables.

Les spécificités de ce projet résident dans l’élaboration et l’analyse de simulations climatiques pour le futur (milieu et fin du siècle) et à une échelle spatiale fine, ce qui présente un fort intérêt notamment pour les acteurs qui travaillent à l’indépendance énergétique de La Réunion et Maurice.

L’ambition du projet SWIO et du porteur du projet, le laboratoire ENERGY-Lab, est de développer un modèle climatique prédictif capable de fournir des données précises pour les décennies à venir : permettre de lancer des simulations climatiques longues (~30 années).

Évaluer les tendances d’évolution des énergies solaire et éolienne à l’horizon 2050 dans la zone SOOI à des échelles spatiales fines, de l’ordre du kilomètre, (~1 km) à l’aide d’un modèle régional de climat, avec un regard tout particulier sur les deux îles que sont La Réunion et Maurice.

Afin de valider ce modèle et recueillir des données sur le terrain en altitude, l’équipe de SWIO et de ENERGY-Lab a décidé d’installer 2 stations en haut du Piton des Neiges, à plus de 3 000 mètres d’altitude. Chacune des deux stations est autonome en énergie, connectée au laboratoire par liaison GPRS, et accueille un pyranomètre qui mesure le rayonnement solaire direct et diffus ainsi qu’un multi capteurs météo.

Grâce à cette opération du Piton des Neiges, ENERGY-Lab densifie son réseau de mesures, alimente sa base avec des données et renforce la validité de son modèle climatique.

En savoir plus :
Solar and Wind Energy in the South West Indian Ocean : SWIO 
Patrick Jeanty : Ingénieur de recherche en charge des dispositifs expérimentaux du laboratoire LE2P-Energy-Lab

 

Le créole à l'honneur pour les Etats-Généraux du Multilinguisme dans les Outre-Mers

Ouvert par la ministre de la culture, Mme Roselyne Bachelot, pendant son déplacement à La Réunion, l’évènement “Les états généraux du multilinguisme dans les outre-mer” s’est déroulé dans plusieurs lieux culturels emblématiques à la Réunion, du 25 au 28. octobre 2021.  Le séminaire, organisé par plusieurs ministères avec l’aide des collectivités territoriales Réunionnaises et des acteurs majeurs de l’éducation à la réunion avait pour thème “Lang kréol dann ker”. Ayant pour but de mettre en évidence les objectifs d’une politique multilinguiste à La Réunion,  l'événement s’est articulé autour de trois axes majeurs, visant à apporter un bilan et une réflexion collective sur les thèmes abordés. 

Premièrement, l’enseignement des langues locales et du français comme priorité d’une politique linguistique a été soulevé. En effet, l’importance de la conservation des patrimoines locaux a été maintes fois réitérée, car une langue c’est aussi bien une culture ainsi qu’une identité régionale prononcée , d’autant plus due à l’éloignement géographique de l’Europe continentale de ces départements.

Le patrimoine, la création et la diffusion en langue locale est le second point majeur abordé lors de ce séminaire, soulignant l’importance que le gouvernement apporte à ces thématiques. Avec  70 langues parlées sur les territoires français, plus de 50 d’entre elles proviennent des outre-mers. De ce fait, alors qu’une cohésion nationale en français est nécessaire, la diffusion de langues locales paraît être une évidence, tant sur le plan culturel que patrimonial. 

Enfin, les langues locales dans la vie sociale et notamment dans le secteur administratif, économique et en santé publique ont été le troisième pilier de ce séminaire. Bien que l’importance identitaire des langues ne soit pas au premier plan dans la vie de tous les jours, l’évènement souligne encore une fois qu’il ne faut pas sous-estimer l’importance de la langue comme pilier identitaire. Visible en live et en direct avec traduction en langue des signes, toutes les informations sont retrouvables sur: www.languesoutremer.fr

 

Contact :

Katia Leloutre : Chargée de développement

Améliorer les prévisions intra-saisonnières pour mieux anticiper les risques cycloniques

Depuis 1993, Météo-France a la responsabilité de la prévision cyclonique dans le sud-ouest de l’océan Indien. Dans cette région subissant régulièrement des cyclones tropicaux, les prévisions météorologiques et marines sont capitales pour la prévention des risques. Ainsi, au début de chaque saison cyclonique, les météorologues fournissent les grandes tendances pour les mois à venir...

Le sud-ouest de l’océan Indien subit régulièrement des cyclones tropicaux, les prévisions météorologiques et marines sont donc capitales pour la prévention des risques.

Depuis 1993, Météo-France a la responsabilité de la prévision cyclonique dans cette région. Ainsi, au début de chaque saison cyclonique, les météorologues fournissent les grandes tendances pour les mois à venir. Puis, pendant la saison, plusieurs bulletins quotidiens sont émis pour prévenir du risque cyclonique dans les quelques jours à venir. Météo-France peut donc faire des prévisions à long et court terme. Mais actuellement, aucun bulletin n’est fourni pour les échéances de prévision intermédiaires - au-delà d’une semaine et inférieure à trois mois - appelées prévisions intra-saisonnières. Celles-ci aideraient à mieux organiser la logistique en cas de cyclone imminent. 

Pour combler ce manque, Sylvie Malardel, responsable de l’équipe CYCLONES du LACy (Laboratoire de l’atmosphère et des cyclones) de l’université de La Réunion, ainsi que Hélène Vérèmes, post doctorante au LACy, portent et animent le projet PISSARO, Prévision intra-saisonnière à saisonnière avec AROME (AROME est un modèle de prévision numérique du temps).

L’équipe du projet PISSARO étudie la qualité des prévisions qui ont été collectées dans le cadre du projet international S2S (Subseasonal-to-seasonal prediction project). La base de données S2S met à disposition quasiment en temps réel depuis 2015 des prévisions intra-saisonnières réalisées par onze centres météorologiques différents à des échéances allant jusqu'à 4 semaines. Certains centres produisent aussi des données de prévisions sur les 25 dernières années, en utilisant la dernière génération de modèle de prévision. Grâce à l’analyse de cette base de données et aux simulations de situations passées, différentes méthodes pour la prévention des risques cycloniques seront testées. 

Ce projet d'amélioration des prévisions intra-saisonnières est réalisé en collaboration avec une plateforme de la Croix-Rouge (la PIROI) qui gère un vaste programme de gestion des risques de catastrophe.
À terme, un dispositif d'information cartographique en temps réel devrait voir le jour  pour organiser l’intervention et la protection des personnes et des biens des territoires du bassin sud-ouest de l’océan Indien, vulnérables au risque cyclonique.

Le projet PISSSARO est cofinancé par l’Union Européenne et la Région Réunion (programme FEDER / INTERREG V Océan Indien).

Contact :
Hélène Veremes : Post-doctorante
Laboratoire d'atmosphère et des cyclones : LACy
 

En bref

Encore plus de nouvelles de nos labos !

Encore plus de nouvelles de nos labos !

Hybridation politique des mouvements sociaux et démocratie : stratégies de représentations, délibération et participation des acteurs

Les nouveaux mouvements sociaux sont un phénomène observable dans de nombreux pays. En effet, ils abordent souvent des thèmes politiques traduisant l’ambition de certaines populations à œuvrer pour un monde socialement juste et démocratique. 

    L’hybridation politique analysée montre la contestation de l’ordre politique qui prend forme de conflit social. En réponse, les   institutions politiques mettent parfois en place un processus d’institutionnalisation. Souvent, les espaces où le conflit social est présent sont peu représentés politiquement. Il arrive qu’ils soient transformés par ces nouvelles pratiques démocratiques. Par conséquent, comprendre les interactions entre représentativité, décision et démocratisation devient une nécessité. 

    La communication des nouveaux mouvements sociaux et des délibérations de citoyens se fait souvent grâce à des moyens non-institutionnels. Par exemple, le rôle important des réseaux sociaux démontre le fait que l’expression d’idées démocratiques est hybride entre médias établis et journalistes non professionnels rapportant le mouvement à travers les nouvelles technologies de l’information. Le point focal de ce colloque pluridisciplinaire est l’analyse des interactions entre les stratégies représentatives, délibératives et participatives des acteurs. 

    Ce colloque organisé par le Laboratoire de recherche sur les espaces Créoles et Francophones (LCF, UFR LSH Université de la Réunion) et l’Association Océan Indien de Sciences Politique, s’est tenu le 19 et 20 octobre à Saint Denis. Soutenu par l’Observatoire des Sociétés de l’Océan indien (OSOI) la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), le Centre des Politiques de la Terre (CPT) et la Chaire outre-mer de Sciences Po, l’événement a regroupé plusieurs chercheur·e·s de l’université de La Réunion ainsi que d’autres universités internationales. 

Contact : 
Grégoire Molinatti, Professeur des Universités

Laboratoire de recherche sur les espaces créolophones et francophones (LCF)

Colloques Ecotones #7

Le laboratoire DIRE (Déplacements, Identités, Regards, Ecritures) poursuit ses collaborations dans le cadre du programme de recherche international: Ecotones: Encounters, Crossings, Communities qui vise à repenser la notion d'écotone (zone de transition entre deux écosystèmes) utilisée en écologie et en géographie, et à l'étendre à d'autres disciplines des sciences humaines et sociales, concevant alors un écotone comme un espace (inter)culturel de rencontres, de conflits et de renouveau.

Le 7e colloque de la série, intitulé “Ecotones #7: Reconfiguring, Repurposing the City: Urban Ecotones in the Global South”, s’est déroulé du 28 au 30 octobre 2021 en Afrique du Sud. Réunissant des chercheurs du monde entier, cet événement organisé par l'Université du Cap, en collaboration avec l'Université de La Réunion et l'unité DIRE, entre autres partenaires, a porté sur l'espace urbain et ses écotones, lieux et non-lieux favorisant le contact, l'émergence et la négociation de nouvelles identités, notamment dans les villes coloniales et postcoloniales du SudLes deux conférenciers invités étaient Robin Cohen (Université d’Oxford) et Achille Mbembe (Wits University). 

Ce cycle de colloques, coordonné par EMMA (Université Paul-Valéry Montpellier 3), Coastal Carolina University (SC, USA) et la Maison Française d’Oxford (CNRS), se poursuivra en 2022. "Ecotones #8" aura pour thème "utopie et écotone" et se tiendra en Belgique, à l'Université de Gand du 29 sept. au 1er oct. L'appel à proposition sera diffusé prochainement. DIRE sera à nouveau partenaire et co-organisateur de l'événement.

 

Contact :
Pour plus d'informations : ecotones7.wordpress.com
Corinne Duboin, Professeure des Universités,
Directrice du laboratoire Déplacements, Identités, Regards, Ecriture (DIRE)

Genre, sexe, ethnie et classe sociale : un impact sur la recherche ? 

 

Quelles réflexions peuvent émerger de l’identité des chercheur.e.s face à leur sujet et terrain de recherche ? Comment doivent-ils/elles se positionner? C’est en partant de ces questions que le séminaire doctoral “Sexe, genre, classe, ethnie : réflexions sur la posture des chercheur.e.s”, s’est tenu le 27 janvier 2021. Cet événement, organisé et présenté par les doctorantes du LCF (laboratoire de recherche sur les espaces créoles et francophones), Emmanuelle Hess et Delphine Imara Ivoula Ila, ainsi que la professeure Mylène Eyquem, tendait à produire une réflexivité autour de soi en tant que scientifique.

Que ce soit sur le terrain ou durant les recherches en archives, les chercheur.e.s influent sans cesse sur ces différents espaces, de par leur présence, leur positionnement et leur rôle vis à vis des acteur.rice.s interrogé.e.s. Là où le travail scientifique demande une certaine objectivité, l’identité quant à elle produit une action sur la recherche. A la Réunion, ce questionnement est d’autant plus important qu’il concerne des chercheur.e.s situé.e.s dans un carrefour de cultures et d’identités riches et diverses propres à l’Histoire de l’île mais aussi en corrélation avec l’hexagone.

De ces interventions, un constat apparaît : les chercheur.e.s sont eux aussi une composante de leur problématique de recherche puisque le terrain interagit avec eux. En tant que sujet, ils/elles produisent une action sur la recherche et ne peuvent donc faire preuve d’objectivité absolue. L’approche du terrain demande une véritable enquête sur soi, poussant les chercheur.e.s à devenir aussi leur propre sujet de réflexion. Le dialogue se fait alors entre le corps scientifique et l’autre : le.a chercheur.e en tant qu’être social et sujet. Le questionnement perpétuel et nécessaire de la posture nécessiterait donc de reconduire ce séminaire afin d’aborder les vastes et riches contours de celui-ci. 

Contacts :

Mylène Eyquem, professeure des Universités,
Emmanuelle Hess& Delphine Imara-Ivoula-Ila, doctorantes
Laboratoire de Recherche sur les Espaces Créoles et Francophones : LCF

Agenda

A noter dans vos agendas

A noter dans vos agendas

Webinaire L’Inde romantique

La seconde journée du webinaire “L’Inde romantique” se tiendra le 28 janvier 2022. Elle prolonge l'enquête des chercheurs de Lettres modernes de La Réunion sur les représentations de l’Inde dans les littératures françaises du XIXe siècle, amorcée lors de la première série de conférences du 6 avril 2021. Le programme prévoit au minimum deux conférences sur des textes de Joseph Méry (1797-1866).

Ce webinaire se déroulera sur Zoom.

 

Contact :
Françoise Sylvos, maître de conférences en littérature
Laboratoire déplacements identités regards écritures (DIRE)

Ma thèse en 180 secondes

Après une finale 2021 "en ligne", nous espérons pouvoir vous accueillir à nouveau pour soutenir votre favori parmi nos doctorants.

La finale régionale aura lieu le vendredi 11 mars 2022 à 18 heures, dans l'amphithéâtre bioclimatique du campus du Moufia

 

Inscriptions en mars :
Service de la médiation scientifique

Retour sur événement

Diffuser la science

Diffuser la science

Des chercheur·e·s dans la nuit

La quatrième édition de la Nuit européenne des chercheur·e·s s’est déroulée le dernier vendredi de septembre au Jardin de l’Etat, au Muséum d’histoire naturelle ainsi qu’au Musée Léon Dierx au cœur de St Denis. Après l’édition en ligne de 2020, les chercheur.e.s ont pu retourner à la rencontre du public qui a pris beaucoup de plaisir à échanger avec des scientifiques du territoire. 

L’accueil du public commence à 17 h 30, et c’est dans un premier temps le Jardin de l’Etat qui accueille le plus grand nombre de visiteurs. Entre les familles fréquentant habituellement le site à cet horaire, attirées par les chapiteaux, et les personnes venues spécialement pour l’évènement, le stand d’accueil a rapidement distribué beaucoup de programmes aux visiteurs. Au musée Léon Dierx, la soirée démarre plus lentement. En effet, Ambre, bénévole qui anime le Jeu de l’Europe témoigne du placement excentré du dispositif qui n’accueille « pas encore beaucoup de monde ». Cela changera rapidement. Pendant ce temps, les bénévoles d’accueil orientent des visiteurs qui s’exclament admiratifs « vous avez toutes ces activités ? C’est super, on n’aura pas le temps de tout faire ! ». Les chercheur.e.s du “voyage immobile” dans le musée Léon Dierx ont été ravis de l’accueil du public pour ce dispositif mélangeant œuvres d’art et sciences.

    Alors que la soirée bat son plein, un visiteur nous raconte être agréablement surpris par l’immersion proposée par les rencontres dans le noir, avouant ne pas s’attendre à cette expérience “atypique”. Un peu plus loin dans le jardin, à l’atelier intitulé la valise de chercheur·e·s, Sheela explique de manière enthousiaste ce que sont ses outils de travail, transmettant sa bonne humeur au groupe devant elle. La soirée est également rythmée par le son des assiettes et couverts du restaurant du site, où bénévoles et chercheur·e·s peuvent faire une pause et continuent à échanger avec le public.

Pour beaucoup de visiteurs, rencontrer des chercheur•e•s était une première et parfois une source d’inspiration : une mère de famille nous a partagé son enthousiasme et la naissance de potentielles vocations pour ses enfants. Entre l'émulation créée par le jeu de l’Europe, l’expérience sensorielle des rencontres dans le noir et l’ambiance plus calme dans le musée Léon Dierx, les émotions ne manquaient pas dans le centre de Saint-Denis.

    Cette quatrième édition de la Nuit Européenne des Chercheurs•e•s à Saint-Denis marquait la naissance d’un nouveau partenariat avec le Département de La Réunion qui a mis à la disposition de l’université ses sites, ses infrastructures et ses équipes.

 

Contact :
Service de la médiation scientifique

Fête de la science, le retour des villages

L’un des évènements les plus attendus des élèves réunionnais en fin d’année a pris place du 5 au 22 novembre sur l’ensemble du territoire. A l’occasion des 30 ans de la manifestation, le retour des villages des sciences en présentiel se faisait attendre. Pour cette édition 2021, de nombreux villages des sciences se sont ajoutés à ceux proposés depuis 2017 par l’université. L’émotion de la découverte, le thème central de cette année, a su inspirer les exposants qui ont rendu aux enfants leur enthousiasme, trouvant de nouvelles idées d’animations les plus ludiques les unes que les autres. 

    Ouvrant le bal mardi 16 sur les campus universitaires, le village des sciences du Tampon a eu un grand succès auprès des enfants des écoles aux alentours. 18 classes se sont relayées sur des créneaux d’une heure et demie, profitant chacune de trois ou quatre animations. Il s’agissait principalement de classes de primaire et même d’une classe de maternelle. Passant parfois de la moyenne section au CM1, l’animation a su s’adapter au niveau du public, à la grande satisfaction des enfants et de leurs accompagnateurs. 

    Le jeudi de la même semaine, les campus du Moufia et de Terre Sainte ont vu arriver les élèves dès 8 heures. Profitant de la relative fraîcheur matinale, les premières classes ont pu voir les animations sur leurs circuits respectifs de deux heures et de trois animations. Soleil et chaleur accompagnèrent les classes arrivées plus tard dans la journée. Une enseignante de CE2 à Saint Denis nous confie que ses élèves ont beaucoup apprécié la diversité des animations proposées, saluant la réussite de l’évènement “malgré les contraintes imposées”.

    A partir de 16 heures, les villages des sciences ont ouvert leurs portes aux étudiants et au public extérieur, avec une affluence disparate suivant les sites. Alors que les journées touchent à leur fin, les exposants témoignent parfois de la difficulté de gérer autant d’enfants en groupes, même si la journée a été très positive dans l’ensemble. C’est avec d’autant plus d’admiration qu’ils saluent leurs collègues partis dans les écoles pour animer directement dans les classes qui n’ont pu se déplacer. Une enseignante de collège venue animer un stand avec ses élèves raconte l’expérience très enrichissante des apprenties fabuleuses qui en gardent de beaux souvenirs. Enfin, la satisfaction générale, autant des animateurs, organisateurs et participants montre que malgré ses 30 bougies, l’évènement n’est pas prêt d’arrêter de faire vibrer les élèves de La Réunion.

Contact :
Service de la médiation scientifique

Portraits

Cathucia et Pierre

Cathucia et Pierre

Cathucia Andriamihaja Felambinintsoa

Cathucia a soutenu sa thèse en juillet 2021. Son travail sur les vanilliers aphylles au sein de l'UMR Peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical (PVBMT) a aussi été récompensé par le prix jeune talents France 2021 de la fondation L’Oréal - Unesco pour les femmes et la science. Cathucia compte parmi les 35 doctorantes et jeunes chercheuses ayant été distinguées.

Contact :
Cathucia Andriamihaja Felambinintsoa
laboratoire UMR PVBMT

Pierre Staménoff

Pierre est technicien de recherche à l'observatoire des sciences de l'univers (OSU-R). Avec son collègue Yoan Benoit, ils sont chargés de la maintenance d’une partie des stations de mesures de l’université de La Réunion. Pierre veille à ce que les stations réparties sur toute l’île, dans les montagnes et sur le littoral,  fonctionnent bien afin de garantir des mesures fiables et en continu pour les laboratoires réunionnais.

Contact :
Pierre Staménoff
Observatoire des sciences de l'univers -  OSUR

Histoire de chercheur

L'expérience de la recherche comme voyage

L'expérience de la recherche comme voyage

Depuis le premier jour de ma vie professionnelle, deux mots résonnent en moi : engagement et innovation.

Liliane Pelletier

Professeure des universités depuis le 1er septembre de cette année, c’est avec beaucoup de plaisir et d’émotions que je vous propose avec cette « carte blanche » de retracer à grands traits mon parcours d’enseignant-chercheur, qualifié d’inspirant par certains de mes collègues de l’Institut supérieur du professorat et de l’éducation (INSPE). Je les salue ici pour m’avoir eux-mêmes inspiré grâce à la richesse de nos interactions. 

Lorsque j’intègre l’université de La Réunion en 2012, mon métier est celui de professeure des écoles et je suis également diplômée d’un doctorat en sciences de l’éducation. À cette période, je viens de quitter le navire de l’avenue Brassens après y avoir été pendant quatre années, chargée de mission Prévention de l’illettrisme auprès du Recteur et coordinatrice des centres académiques de lecture-écriture de La Réunion. 

Inspirée tour à tour par des chercheuses et chercheurs de renom comme Martine Abdallah-Pretceille, Jacqueline Billiez, Erving Goffman, Françoise Héritier, Axel Honneth, Yves Lenoir, Margaret Mead, Edgar Morin (pour n’en citer que quelques-uns), je suis titularisée en qualité de maîtresse de conférences à l’université de La Réunion en 2014. 

Mes travaux de recherche s’inscrivent dans le champ des sciences de l’éducation et de la formation, intéressée principalement par la relation à autrui et le rapport que les personnes entretiennent avec leur.s langue.s maternelle.s. Depuis le premier jour de ma vie professionnelle, deux mots résonnent en moi : engagement et innovation.

Je me qualifie aisément de chercheuse-voyageuse, considérant le contexte, non pas comme simple contenant au sein duquel des sujets interagissent, mais davantage comme principe actif et ceci, à tous les niveaux de la mosaïque sociale (structures de la petite enfance, éducation familiale et scolaire, lieux de formation et lieux professionnels, entreprises, espaces de soin, d’habitat, de sports, de loisirs, etc.). Même si j’accorde une place particulière à l’école, la perspective systémique dans laquelle je me situe m’invite à penser large. 

La recherche a toujours été selon moi, travail collectif, guidée par l’idée d’Émile Durkheim, de s’appuyer sur les sciences pour réformer la société. Avec cette tierce voie, le rapport entre science et société se modifie insensiblement, avec une position assumée de chercheure comme un acteur social à part entière. Un autre qualificatif pourrait alors être celui de chercheuse-citoyenne en sciences de l’éducation. 

C’est la raison pour laquelle la note de synthèse que j’ai soutenue en janvier 2021 dans le cadre de l’Habilitation à diriger des recherches (HDR) est une contribution à la problématique de l’inclusion conçue comme une question vive en éducation dès lors que les situations observées depuis plusieurs années me paraissent encore bien loin d’une perspective inclusive supposée entretenir des liens indéfectibles entre tous les morceaux de la mosaïque sociale. 

Pour mettre à distance cette question socialement vive, je me suis inscrite dans une approche socio-anthropologique au fil de laquelle sont analysés, en écho, les comportements observés en situation scolaire et la manière dont les acteurs donnent sens à leur vie professionnelle, au quotidien, dans les conditions proposées par le législateur. En adoptant une épistémologie de la recherche AVEC, mes travaux se situent dans et hors les murs de l’école, naviguant entre la petite enfance et l’insertion professionnelle. 

J’illustrerai cette épistémologie par un projet situé loin de l’école qui questionne la notion d’entreprise inclusive. Ce projet inscrit dans un programme plus vaste sous l’acronyme RCEI, concerne l’accessibilité au travail ordinaire pour des personnes en situation de handicap. Le caractère innovant de cette recherche est de prendre le contrepied de la logique individuelle d’accompagnement de la personne et de préparer l’écosystème professionnel à devenir inclusif dans sa double dimension matérielle et sociale pour accueillir le travailleur en situation de handicap. Nous travaillons ainsi depuis plusieurs mois, avec une équipe pluri-catégorielle comprenant chercheurs, dirigeants, référents handicap, employés, personnes en situation de handicap, etc. Deux entreprises participent à l’aventure : Carrefour Saint-Pierre et du groupe Locate. 

En bref, j’aime coordonner des recherches collaboratives (sous le format de recherche-intervention) qui accordent du crédit à la parole des usagers, qui permettent de les reconnaître, de leur donner symboliquement une place et de les engager dans la démarche inclusive globale en tant que partenaires. 

Je finirai cette « carte blanche » par les mots du philosophe Edgar Morin qui illustrent mon histoire de chercheure : « La science est et demeure une aventure, ni absolu, ni éternel » (1990, p. 26).


Contact :

Liliane Pelletier : Professeure en science de l'éducation et de la formation

Laboratoire Education Cultures Politiques (Université de Lyon 2)

Chercheure associée au laboratoire lcare (Université de La Réunion)

Directrice adjointe du laboratoire Icare jusqu'au 31 août 2021

A propos

A propos

Directeur de la publication : Frédéric Miranville, président de l'université de La Réunion

Comité de rédaction :

  • Patrick Mavingui
  • Alain Bastide
  • Damien Guimond
  • Christelle Letellier
  • Silvère Pasquier
  • Thomas Petit
  • Lucie Vidal
  • Anne Mariotti

Contenus :

  • Rédaction : Bernard Grollier, Timothée Hillier-Davis, Christelle Letellier, Silvère Pasquier, Lucie Vidal
  • Réalisation audiovisuelle : Iprod / Runny Wood, Silvère Pasquier
  • Réalisation sonore : 8000 mondes

Contact :mediation-scientifique@remove-this.univ-reunion.remove-this.fr

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Remerciements 

Thomas Petit, Pascal Mouquet, Gwenaëlle Pennober, Jean-Benoit Nicet, Jérôme Vuillemin, Graziella Tostain, Laurent Gaboriau, Vincent Mignotte, Abel Hiol, Guilaine Roux, Clara Grondin, Maëva Vinot, Nicolas Cuenin, Margaux Malsan, Sylvain Cubizolles, Patricl Jeanty, Marie-Laure Perony-Charton, Katia Leloutre, Grégoire Molinatti, Corinne Duboin, Mylène Eyquem, Emmanuelle Hess, Delphine Imara-Ivoula-Ila, Françoise Sylvos, Cathucia Andriamihaja Felambinitsoa, Pierre Staménoff, Liliane Pelletier

Crédits photographiques :

  • Couverture : Acquisition Kalideos Réunion. Pleiades © CNES 2019, distribution Airbus DS/Spotimage
  • Edito :
    fond : © René Carayol / université de La Réunion
    portrait : © Direction de l'audiovisuel, du multimédia et de l'accessibilité numérique / université de La Réunion.
     
  • Dossier : 
    fond : © Pixabay
    infographies : service de la médiation scientifique / université de La Réunion - Qualitropic
    image sous-marine : © Marex
    image satellite : Acquisition Kalideos Réunion. Pleiades © CNES 2019, distribution Airbus DS/Spotimage
     
  • Grand angle : © Carine Billot / université de La Réunion ; © Manitra Rakotomena / université de La Réunion
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  • Une journée au labo : 
    fond : © Clara Grondin / université de La Réunion
     
  • Le son du labo :
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  • En bref : 
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    Le créole à l'honneur pour les Etats-Généraux du Multilinguisme dans les Outre-Mers : © Solen Coëffic / Ministère de la Culture
    Ameliorer les prévisions intra-saisonnières pour mieux aticiper les risques cycloniques : © LACy
    Etude du rayonnement solaire pour l'autonomie énergétique : © IMAGO
    Colloque écotone #7 : © Pixabay
    Hybridation politique des mouvements sociaux et démocratie : © Antonio Cansino / Pixabay
     
  • Agenda :
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    Webinaire de l'Inde romantique : Gallica.bnf.fr
    Ma thèse en 180 secondes : © René Carayol / université de La Réunion
     
  • Retour sur événement : © René Carayol / université de La Réunion
     
  • Portraits : © Olivier 97439 / Pixabay
     
  • Histoire de chercheur : 
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    portrait : © Philippe Letellier / université de La Réunion
     
  • A propos :
    fond : © René Carayol / université de La Réunion

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